[Brèves] Marty #49 : Ether, Deckard et les nouveaux Noble(s)

MrSpeaker se met aux casques ouverts, Audeze se lance dans les amplis casque tandis que Noble annonce une enceinte et un ampli casque bluetooth ? Il semble que c’était la semaine de l’élargissement des gammes ! Remontons quelques jours dans le temps pour voir ça.

Noble One & Noble BTS

Noblesse oblige, nous commencerons la news par les nouveaux produits du Wizzard. La marque de l’ancien ingénieur de Heir Audio diversifie sa production de manière surprenante. Alors que sa gamme était exclusivement composée d’écouteurs intra-auriculaires, universels ou moulés, elle présente aujourd’hui une enceinte de monitoring et un ampli-casque sans fil.

L’enceinte en question, sobrement nommée « One » (ce n’est pas par l’originalité de l’appellation de ses produits que Noble brille) se présente sous la forme d’une (grosse : 29.5 x 55 x 42.5 cm) enceinte de monitoring, passive, à 3 voies.

Sa Noble-sse s’affiche sur la possibilité de choisir son coloris, sur la qualité de la finition et, malheureusement, elle s’affiche également en gros et en gras sur son tarif : 16.995$.

Je le refais : 16.995$.

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Celui qui cherche à comprendre ce prix un poil élevé (même si malheureusement pas nécessairement délirant dans le monde merveilleux de l’audiophilie), se penchera sur les drivers et s’apercevra qu’on a là la fine fleur (ou presque) de la marque danoise Scanspeak : le tweeter Illuminator Berillium, un woofer de 20cm issu de la gamme Revelator et le superbe (non, vraiment) medium Illuminator, avec son caractéristique traitement de surface trilobé. (Pour s’amuser, on pourra voir que dans la page de présentation de l’enceinte, sur le site Noble, les hauts-parleurs sont présentés avec leur descriptif original, ce qui explique certainement pourquoi le tweeter est listé avec une grille de protection qui a été retirée sur la One.) Mais même avec ces merveilles, on n’atteint pas 1200$, et même si le filtre est visiblement de très bonne qualité (et comportant des composants coûteux, comme des condensateurs ClarityCap), que la caisse est très dense (près de 40kg), que la platine medium-aigu, en aluminium, peut être tournée pour changer l’orientation des enceintes, on continue à avoir une enceinte chère.

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On attendra d’écouter ce gros parallélépipède pour se faire un avis, mais la circonspection est de mise, et elle n’est pas tempérée par la mesure de bande passante, annoncée sans les niveaux d’atténuation, ce qui n’est pas très… noble.

De l’autre côté de la chaîne alimentaire, Noble présente également le BTS pour « BlueTooth Solution » (là encore, la palme du nom le plus médiocre n’est pas loin). L’appareil, ressemblant de loin à une grosse pile AA pouvant se cliper à une poche de chemise, est en fait un ampli-casque qui se relie à sa source en bluetouth (d’où le nom, effectivement). Il est compatible aptX également.

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Si je vois mal les possesseurs de Noble Keiser 10 Prestige souhaiter alimenter les 20 drivers de leurs écouteurs avec cet appareil relié en bluetooth à leur Sony ZX2 (tant qu’à faire), le poids très réduit (10g), l’autonomie passable (8h en écoute) et l’usage potentiel plutôt intéressant en font un produit atypique mais pas débile. Pour 99$, il n’y a pas beaucoup de choix équivalents à l’heure actuelle…

MrSpeaker Ether

Quand MrSpeakers (de son vrai nom Dan Clark) s’est lancé dans l’aventure de la création de casques, il s’agissait de modèles custom basés sur des HP Fostex T50RP. La série initiale des Mad Dogs s’est taillée une enviable réputation avant d’être supplantée par les Alpha Dogs et, récemment, les Alpha Prime. Les modifications apportées aux drivers sont de plus en plus complexes, avec, pour le dernier modèle en date, un traitement de surface pour augmenter la linéarité et diminuer la fragmentation des membranes.
Avec l’Ether, MrSpeakers passe à l’étape d’après, en proposant son propre transducteur orthodynamique. Celui-ci utilise des diaphragmes avec des pistes magnétiques étroites et denses et les aimants ont une disposition single ended (c’est-à-dire que plutôt qu’être installés de chaque côté de la membrane, en configuration push-pull, ils ne sont placés que d’un seul côté de celle-ci), à l’instar de ce qu’on retrouve sur le Hifiman HE1000 ou sur l’Abyss. Le traitement de surface v-planar (revenant à créer une membrane à forme d’accordéon) qui va permettre un déplacement plus proche d’un mode en piston (la membrane reste linéaire) est repris de l’Alpha Prime.

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L’autre grande surprise apportée par ce casque, si on le compare à ses frangins, c’est qu’il est ouvert. Son look le rapproche pas mal d’un croisement entre un Hifiman HE-500 et un Audeze LCD-3 qui serait passé par les mains d’un moddeur (anneau de couleur en résine imprimée en 3D, grille en nid d’abeille). Les coups et les douleurs ne se discutent pas, mais, en ce qui me concerne, j’avoue le couver du regard avec des yeux plein de tendresse.

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Bien entendu, les premiers retours sont très positifs, on parle d’électrostatique, d’image incroyable, de confort (il pèse 310g ce qui reste très raisonnable pour un orthodynamique), de facilité d’appairage (23 ohms d’impédance, 95dB de sensibilité) et une hype risque de s’emparer d’Ether très rapidement. Reste qu’avec un prix de 1500€ (câble avec terminaison au choix, pochette souple et boite spécifique de transport), il s’attaque de front à du très lourd, le LCD-3 en tête de liste. Espérons que MrSpeakers ait donné tous les arguments à Ether pour qu’il ne finisse pas dans le néant.

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Audeze Deckard

Si vous êtes un lecteur régulier de ces brèves, vous noterez qu’on a déjà rapidement parlé de Deckard dans nos colonnes pour rappeler que, oui, c’est un répliquant, on le sait à cause du rêve de la licorne à l’occasion de sa présentation au CES 2015.

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On en sait désormais un peu plus sur cet ampli-dac, première incursion de la marque, dont les casques ne sont plus à présenter, dans le domaine de l’électronique. On sait par exemple qu’il se présente sous la forme d’un boitier allongé en aluminium, uniquement disponible en couleur argentée, doté d’entrées et de sorties (préamplifiées) ligne en RCA, d’une unique entrée numérique USB et d’une sortie casque (surprise !). On sait également que l’étage d’amplification à transistors est alimenté par la puce de conversion Texas Instrument PCM5102A, pas forcément dans les top dogs (décidément, que de chiens dans ces brèves), mais aux spécifications malgré tout solides et qui offrent au Deckard, faute d’une compatibilité DSD, le support des flux PCM jusqu’au 32/384kHz. On sait qu’il propose 3 niveaux de gains, que son impédance de sortie de 3 ohms sera un poil élevée pour driver certains IEMs, que sa puissance, 4W sous 20 ohms, est prometteuse. On sait qu’il est commercialisé à 699$ (soit 644 unités de nos brouzoufs européanisants avant marge du distributeur et TVA de rigueur) et qu’il sera expédié à parti de la fin du mois d’avril.

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Ce qu’on ignore encore, c’est comment il sonne et comment il va se comporter associé aux casques de la marque (et d’autres marques) – ce qui n’empêche pas le traditionnel ballet des écoutes à distance d’avoir débuté. On ignore également si sa durée de vie est limitée comme pour les autres répliquants s’il restera seul dans cette nouvelle gamme ou si Audeze planche sur d’autres électroniques.

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