Fujiya Avic Headphone Matsuri (automne 2013)

Retour écrit par Space Cowboy.

Ah ! Le Fujiya Avic Headphone Festival, c’est un peu la messe de Noël du Vatican pour les audiophiles casqueux et intraeux que nous sommes. 

Sauf qu’elle a lieu 2 fois par ans celle-ci et que ce coup-ci, elle a duré 2 jours !

4 étages pleins à craquer de casques, d’intras, d’amplis, de câbles, de fabricants, de geeks, de curieux et de jolies hôtesses. Le tout dans la joie et la bonne humeur ! Bon, je dois avouer que je suis bien embêté, car j’ai écouté et mis tellement de trucs dans mes oreilles durant ma visite du salon, que je ne sais pas par quoi commencer. Je vais faire le fainéant et couper tout ça à la hache en 2 parties grossières concernant le matos: portable et sédentaire. Commençons les festivités en mode je bouge la tête en marchant !

Les nouvelles gammes d’universels Westone

Westone renouvelle ses 2 gammes les UM* et les W*. Westone rajoute à l’occasion un 0 dans sa nomenclature, et on se retrouve donc avec des UM10 Pro, UM20 Pro et UM30 Pro, respectivement 1, 2 et 3 drivers. Pareil pour la série W qui comporte donc 4 modèles : W10, W20, W30, W40…je vous laisse deviner le nombre de drivers.
Je me suis attardé essentiellement sur les UM30 Pro et les W40. L’UM30 Pro est un intra à l’instar de ses prédécesseurs, plutôt chaud, mais ô miracle, bien plus rigoureux tonalement. On a enfin de vrais aigus, le niveau de détail est assez impressionnant pour un intra de cette gamme et cette présentation de son balancé à la gueule de la gamme précédente que je détestais personnellement a disparue pour laisser place à une présentation bien plus naturelle. On en garde pas moins un impact général assez remarquable, sans être excessif, qui je pense plaira au plus grand nombre (moi compris). Ca sonne plutôt juste, c’est musical, organique, performant, j’ai vraiment pas grand chose à redire sur l’UM30 Pro. Ma playlist de test est passée à merveille.
Les W40 eux s’écartent encore plus qu’avant de la gamme UM** Pro et optent pour une signature plus neutre, plus aérée et spacieuse. Là encore la résolution générale est assez extraordinaire dans cette gamme, le son est plus naturel que ce que proposait son illustre prédécesseur. Le choix entre les W40 et les UM30Pro risque d’être vraiment difficile tant ces 2 intras excellent, si vous préférez un son plutôt chaud, les UM30 Pro risqueront d’être plus votre tasse de thé, si vous cherchez un son plutôt du côté clair, les W40 risquent de vous faire chavirer. J’ai eu une légère préférence pour l’UM30Pro, mais il faudrait que je fasse des comparaisons plus approfondies. Enfin les nouveaux embouts silicones Westone sont vraiment fabuleux en termes de confort et d’isolation, assez impressionnant !

Audio Technica emboîte le pas…

En sortant eux aussi dans quelques semaines leur nouvelle gamme d’universels. Les IM01, IM02, IM03 et IM04 (là encore je vous laisse deviner le nombre de drivers). J’ai pu poser l’oreille sur les 03 et les 04. Les 03 sont les remplaçants des CK100pro : un driver low, un mid et un high. On retrouve le caractère assez froid des CK100Pro qui n’est pas à mon goût. Je trouve ça assez anémique dans les mids et le bas du spectre malgré le niveau de détails important. Mais bon je suis sûr qu’il trouvera son public cet IM03.
Je passe donc aux IM04, on rajoute un driver low et c’est parti ! Je dois dire que ça a été un de mes gros coups de cœur du salon. Ces intras affichent des performances assez incroyables dans leur catégorie : niveau de détails, rapidité, tenue des basses, très bon équilibre, justesse des timbre et très belle spatialisation. Je pense qu’ils rentrent en concurrence directe avec les W40, UM30 pro et autres F111. Et là, le match s’annonce violent entre ces trois-là. Mais à l’écoute des IM04 on sent la détermination d’Audio Technica de démontrer son savoir-faire technique. Pour couronner le tout la série IM0* offre un confort juste excellent. J’espère que ce produit sera distribué correctement hors Japon et pas à un prix astronomique, car le prix de lancement au Japon reste quand même assez conséquent (60 000 yens).
Bref ça bouge pas mal dans la gamme des intras 300-400€ et la nouvelle génération m’impressionne beaucoup et se rapproche petit à petit du très haut de gamme et c’est tant mieux.

AK100 VS AK100 mk2

Je suis passé vite fait sur le stand iriver pour comparer l’ AK100 et l’ AK100mk2. Sur mes intras la différence a été essentiellement au niveau de la quantité de basses plus importantes sur l’AK100 mk2. Du coup j’ai préféré l’AK100 standard.

Ocharaku Donguri

Des glands dans les oreilles ! Vous en avez rêvé ? Ocharaku l’a fait avec les Donguri. Ces derniers gardent la signature typique d’Ocharaku froide et gros soundstage, tout en contrôle. Ils performent vraiment bien dans leur gamme de prix, mais il faut vraiment accrocher à ce son spécial… Et ce coup-ci au design très spécifique des Donguri en gland véritable !!!

Dita

Je m’arrête ensuite au stand Dita. Quoi ? Personne n’en a encore entendu parler ? Bon c’est normal. Dita est une toute nouvelle société singapourienne qui se lance dans le marché de l’intra universel haut de gamme. Ils présentaient leur unique modèle décliné en 2 versions… « The Answer » (perso quand j’ai vu le nom du truc j’ai explosé de rire, intérieurement bien sûr par respect pour ces nouveaux venus), la version plus luxueuse propose un câble de meilleure qualité le bien nommé « The Truth » (si si sérieux !!!!). Dita a opté pour un design à base d’un mono driver dynamique original voulant s’affranchir de la contrainte des crossover, le prix devrait osciller entre 500 et 700 € il me semble, mais ce n’est pas encore définitif. Leur intra arbore un design « tout rond » que je trouve assez classieux, et une fois portés le confort est vraiment extraordinaire. Concernant le son, on sent tout de suite la patte driver dynamique. Le bas du spectre est musclé et les médiums chaleureux. Malheureusement ça part un peu en live dans la partie aigue qui s’avère assez grossière et criarde. Je pense que la tarification à l’heure actuelle risque d’être un peu trop élevée/ou bien qu’ils doivent finaliser les réglages de leur bébé. Dommage parce qu’à part les aigus, ces intras m’ont beaucoup plu. Quoiqu’il en soit, je pense que ça peut être une marque prometteuse dans le futur et leur équipe m’a été extrêmement sympathique en m’expliquant en détail leur philosophie et la conception de leur produit.

Earsonic S-EM6

Earsonic n’a malheureusement pas fait le déplacement et c’est un de ces revendeurs qui proposait en démo les S-EM6, intras bien connus sur le forum car ayant fait couler beaucoup d’encre à cause de sa tarification identique à sa version moulée. Tout cela m’avait rendu bien curieux de cet universel très haut de gamme embarquant pas moins de 6 drivers ! Je chausse enfin pour la première fois ces bébés. Déjà ça commence mal, le fit est assez catastrophique entre leurs biflanges incompatibles avec mes conduits tortueux et la forme de la coque qui vient se loger difficilement dans la conque de mon oreille externe. Bon tout cela dépendra de votre design d’oreilles mais vraiment à essayer avant d’acheter. J’arrive finalement tant bien que mal à avoir un fit isolant et commence l’écoute. Les premières minutes ont été assez décevantes, sensation de son étouffé, basses anémiques et chiantine SM64esque. Après rodage du cerveau de quelques minutes tout commence à se laisser découvrir. Assez étonnant comme sensation et expérience. Les basses qui me paraissaient aux abonnés absents prennent de l’ampleur et les détails apparaissent. Pour l’anecdote, une autre personne juste à côté de moi a eu exactement la même expérience et m’a abordé en me disant « je ne comprends pas, je n’arrive pas à savoir s’il y a des basses ou non dans cet intra ». Bref passé cette période, le S-EM6 dévoile ses grandes qualités. Sa résolution d’abord impressionnante, vient sans soucis concurrencer les autres cadors de ce filon (TG334 et 1+2 en tête) et ce grâce à des aigus notamment très riches et fins. Les S-EM6 me paraissent clairement être des intras mid-centriques, mids légèrement chaleureux et organiques. J’ai perçu une toute petite coloration dans ces mids qui ont tendance parfois à très légèrement forcer. Les basses enfin sont plutôt tendues, assez bien contrôlés et très bien détaillées, l’extension n’est pas en reste. Comme expliqué précédemment, il m’a fallu un petit temps pour mettre mon cerveau en phase avec ces dernières mais une fois fait, elles se montrent remarquables. Une espèce de compromis entre les TG334 et les 1+2 en simplifiant les choses. La présentation générale m’a parue clairement laidback avec une soundstage assez « lointaine » mais pas moins précise et cohérente, très relaxante et flatteuse à l’oreille. A l’aise sur tous les styles, j’ai vraiment apprécié mon moment passé avec eux et ils sont définitivement une alternative aux TG334 et aux 1+2. Ce qui est assez intéressant c’est que les 3 ont des approches sonores radicalement différentes, de quoi trouver intra à son oreille. En comparaison directe avec mes 335DWSR ils devront cependant s’incliner sur le plan technique, mais j’ai trouvé que ces 2 intras partageaient des choses en commun, finalement plus qu’avec les TG334, notamment dans la présentation des aigus.

Fitear MH335DW Studio Reference

Fitear présentait l’upgrade Studio Reference de son flagship les MH335DW. Ca fait quelques temps que je les ai sur les oreilles et j’en suis dingue. Comparé à la version d’origine : plus de résolution, plus d’aigus, plus de justesse tonale/ réalisme, bref c’est plus mieux. Je vous renvoie sur le topic en question pour plus de détails. En tous cas les MH335DWSR ont fait forte impression au salon, et la question qui revenait souvent chez les gens présents : « alors t’as préféré les Roxanne ou les MH335DWRS ?! ».

JH Audio Roxanne

Encore une fois Jerry Harvey avait fait le déplacement, et a passé autant de temps à se faire prendre en photo par ses fans qu’à parler de ses intras ! Premier intra à 12 drivers au monde, forcément la version démo mise à disposition était assez imposante. J’insère fébrilement les joujoux, arrive à les garder en place tant bien que mal ( 12 drivers ça pèse son poids !) et commence mon écoute. A l’opposé des S-EM6 les Roxannes sont définitivement de ce genre d’intra qui en mettent plein la vue dès les premières secondes de l’écoute. Ce qui impressionne en premier lieux, c’est le soundstage d’une ouverture exceptionnelle. Je n’ai jamais expérimenté un soundstage aussi spacieux dans un intra. Le Roxanne sur ce point-là, c’est le HD800 des intras ! Je sais pas comment Jerry Harvey a réussi à obtenir ce résultat (selon lui ce serait grâce à l’énorme extension des aigus obtenue avec le nombre important de drivers, combiné à la technologie freqphase). Le niveau de résolution est lui aussi assez dingue, ce point a été aussi clairement amélioré par rapport aux JH13 freq et JH16 freq. C’est certainement l’intra qui a la plus grosse résolution avec les MH335DWSR. Le son en lui-même reste à 100% du son JH Audio, un son très sec et rapide avec pas mal d’impact…très rock dans l’âme. Le Roxanne propose un réglage des basses pouvant aller jusqu’à 15db, ce qui fait qu’on peut le faire sonner plutôt comme un JH13 ou plutôt comme un JH16 selon ses humeurs mais comparer les Roxanne aux JH13 freq et JH16 freq ne serait pas leur faire honneur tant ils leur sont supérieurs en terme de cohérence. J’ai retrouvé aussi à mon plus grand regret cette pointe dans l’aigu, pile là où mes oreilles sont sensibles. Elle est cependant un poile moins extrême que sur les JH13 freq et 16 freq qui m’avaient plutôt laissé froid. Quoiqu’il en soit les Roxanne ont été une des stars du salon et m’ont laissé une grosse marque sur la joue.

Voilà pour la partie portable, la suite bientôt avec la partie sédentaire…



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