Test du Phiaton MS 400

 

Introduction : Phiaton, marque Coréenne quasi inconnue en France, entend faire partie du gratin du casque nomade. Naviguant sur la tendance high-tech du design, la manufacture jongle entre matériaux nobles, cuirs et fibre de carbone, pour proposer un produit aussi sérieux que clinquant.
Mais, sous de belles apparences, où beaucoup d’autres marques cachent de pitoyables écouteurs sous-traités, nous pouvons légitimement craindre que Phiaton suive la meute. Réponse en suivant le lapin blanc.

 

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Phiaton MS 400

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  1. Introduction
  2. Packaging, ergonomie, confort, isolation
  3. Le son
  4. Conclusion

INTRODUCTION

Véritable accessoire de mode, le casque en tant que simple vecteur sonore est une idée un peu abstraite pour la masse. Pire encore, l’acheteur lambda, désireux malgré tout d’obtenir une validation sur la dite qualité sonore (après bien sûr avoir trié suivant le design), n’hésite alors pas à consulter n’importe quel avis circulant sur la toile. Ainsi, pris entre les tests de sites se voulant sérieux, mais gorgés d’incompétents, ou tout simplement le test de bloggeurs relayant la publicité de la marque à travers des avis de salons de coiffures, caméra à l’appui dans le pire des cas.

 

La réalité est pourtant somme toute logique, rarement design se concilie avec qualité sonore à prix équivalent. Mais, de rares fois, une marque émerge, proposant un ou plusieurs produits capables, non pas de forcément dominer une gamme de prix, mais d’y apposer son empreinte et la validation de connaisseurs.

Caractéristiques techniques

 

  • Réponse en fréquence: 15-22KHz
  • Impédance: 32 ohms
  • Sensibilité: 98dB/mV

PACKAGING, ERGONOMIE, CONFORT, ISOLATION

Packaging

Très sommaire à vrai dire, un adaptateur jack 6.35mm et un housse de rangement semi-rigide de très bonne facture. Cette dernière est parfaitement adapté à un usage nomade.

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Design, Ergonomie

Mélange résolument moderne entre le rouge et le noir, le MS 400 se classe aux côtés de Ferrari, pour laquelle la ressemblance est instinctivement évidente. A la fois compact, doté de lignes relativement épurées, et surtout d’une structure pliable, le design est à la fois agréable et parfaitement adapté à l’usage nomade (en attendant de parler de l’isolation). Petit plus sur l’extérieur des écouteurs renfermant la fameuse fibre de carbone, révélant un très élégant maillage.

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Bien sûr, beaucoup verront dans cette conception un aspect trop clinquant, trop luxueux, et la couleur rouge légèrement pâle n’est pas forcément des plus passe-partout.

A noter, il existe une déclinaison en cuir noir de ce modèle, gagnant largement en sobriété ce qu’il perd en identité visuelle (je le trouve ainsi bien plus quelconque).

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Mélange dosé entre plastique, acier et fibre de carbone, il n’y a pas de véritable reproche à faire sur la casque en lui-même, pour lequel aucun jeu ni aucun grincement n’est à déplorer. Les jonctions sensibles (points de pivots) sont extrêmement solides à l’usage, bref ce n’est pas ce point-là qui vous lâchera avant la prochaine décennie.

Non le gros point noir ici réside dans le câble, étonnamment fin et proprement indigne d’un tel prix. Il serait très excusable pour une gamme de 60-80 euros, mais flirter avec les 200 signifie soit un modèle détachable, soit un monstre de solidité. Petit Mea Culpa tout de même, la qualité n’est pas aussi pitoyable que ce qui se fait avec le célèbre ESW9 d’Audio technica.

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Confort

Très bon point pour la marque. Tendant vers une approche circum oral (entourant les oreilles), les coussinets ne poseront problème que pour les grandes oreilles, pour lesquelles ils seront alors à mi- chemin entre supra et circum, problème récurrent sur les modèles nomades à vrai dire.

La pression exercée par le casque reste relativement faible, bien en deçà de la majorité des marques. Le cuir des coussinets respire la qualité, à la fois très doux et solide à l ‘usage. Bref un modèle du genre, se payant de surcroit le luxe de la légèreté, comptez plusieurs heures avant de sentir une réelle gêne.

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Isolation

Très honnête à vrai dire, mais sans atteindre les sommets du nomade fermé comme le HD25, le MS400 est globalement exploitable dans les transports en commun et autres milieux grouillants de foule, mais clairement pas parfait.

 

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LE SON

Matériel de test

Enfin, le point si redouté par chacun. Pour le moment nous sommes sur d’excellente bases, mais ce simple argument sonore si galvaudé représente malheureusement une bonne partie de la note.

Mon test s’est effectué à travers les baladeurs Cowon S9 et HIfiMan HM-801. Petite comparaison avec le Shure SRH840 ainsi que le TMA1 de AIAIAI (mais dont je ne dévoilerai rien pour l’instant) et succinctement le HD25 de Sennheiser.

Suffisamment complexe pour mériter une écoute approfondi, le MS 400 à ainsi eu droit à une bonne playlist.

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Iron Maiden : For the greater good of god

Pas exceptionnel. La voix est clairement le point faible ici, un peu trop voilé malgré sa bonne précision. En résulte une écoute un peu brouillonne, malgré une gestion excellente des basses et une bonne énergie. Heureusement, le niveau de détail est conservé et l’espace sonore ne s’effondre pas.

 

Pete Yorn and Scarlett Johansson : wear and tear

La ligne de basse d’une limpidité éclatante démontre bien la gestion spectaculaire des graves, sans tomber dans une surabondance. Le creux des hauts médiums ne se ressent que très peu ici, la chaleur en revanche permet une bonne synergie sur ce morceau.

 

James Horner :the bioluminescence of the night

Nous ne sommes pas en présence d’un grand casque ouvert et cela se ressent sur l’espace sonore. Le Shure SRH840 est bien plus agréable de ce côté. L’atténuation des haut-médiums et du début des aigus (globalement autour de 2-6KHz se fait sentir empêchant à ce casque de véritablement exploser. Excepté cela les extrêmes aigus sont manifestement là, et les médiums et bas-médiums effectuent un travail remarquable de précisions, décidemment le bas du spectre est dans le haut du panier.

 

Arminn Van Buuren : orbion

Tout dépend de ce que vous recherchez bien sûr, mais si le déluge de basses somme toute légitime pour ce style vous rebute, alors difficile là encore de lui trouver un équivalent, excepté le shure SRH750 qui restera le roi.

Les basses descendent très bas, restent très détaillées sans occulter les aigus. Très peu de ressenti sur la perte dans les hauts médiums, c’est détaillé, prenant, excellent sur ce style.

 

Shinny Toygun : ghosttown

Pas grand-chose à ajouter, c’est propre, percutant même si l’espace est un peu étriqué. Très peu de casques de cette gamme savent rivaliser ici.

 

Flotsam et jetsam : Doomday for the deceiver

Beaucoup d’énergie, le bon compromis entre énergie et quantité de basses est très appréciable. La perte dans le haut-médiums se ressent en revanche largement sur les voix, donnant une sonorité un peu plus flottante qu’espérée. Un niveau de détail toujours très présent malgré le mixage un peu ancien et le fourmillement d’instruments

Pas forcément le meilleur casque du secteur pour ce style, il reste pourtant avec brio dans le peloton de tête.

 

Supreme NTM : Laisse pas trainer ton fils

Bien percutant même si les afficionados risquent malgré tout de préférer ce qui se fait chez Monster, encore plus chargé en basses. Passée cette supposition, le MS 400 est bien plus agréable que HD25 et SRH840, et bien au-delà du Monster Solo en termes de détails et de clarté

 

Dead Can Dance : Xavier

Loin d’être aussi clair sur les voix que le SRH840, le phiaton tire pourtant son épingle du jeu en jouant sur sa sonorité chaleureuse. Relativement enveloppant et excellent en séparation des instruments, c’est une petite surprise ici.

 

Biréli Lagrene : Minor Swing

Genre pour lequel la clarté du HD25 fait la différence, le MS 400 ne peut réellement jouer ni sur sa chaleur (le SRH840 fait mieux ici) ni sur son niveau de basses

 

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Analyse

Casque assez complexe à appréhender, le MS400 marie les paradoxes en une synthèse du casque passe-partout. Sans défaut réellement insurmontable, il n’a de véritable ennemi que dans le style purement classique, où son creux évident dans les haut-médiums rendra l’écoute cotonneuse. Passé cela, sa maitrise des basses et des bas-médiums, mis en avant mais sans excès fait merveille, donnant à la fois la patate et la douceur nécessaire pour apprécier une large gamme de styles.

 

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Globalement de la trempe de l’excellent hd25 de Sennheiser, il se différencie par un son plus chaud et plus basseux, là où son collègue privilégie l’équilibre. Une histoire de goût, mais le MS400 est un des (trop) rares casques éclectiques du marché, il y aura forcément mieux sur un style en particulier, plus difficilement sur plusieurs à la fois.

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CONCLUSION

Vraie bonne surprise venant du pays du matin calme, Phiaton est un exemple de plus du savoir-faire audiophile Coréen, pour lequel Cowon demeure la figure emblématique en nomade. Alliant construction, design, et confort, ce casque se paie le luxe d’entrer directement parmi les grands de la gamme. Deux réels regrets, son câble d’apparence bien trop fragile et son atténuation manifeste dans le haut du spectre (particulièrement les haut-médiums).

Sachant danser à travers les styles comme bien peu de modèles, il se place en tant que version plus chaleureuse et forcément moins équilibrée du HD25. En définitive, une marque de casques faisant du design, non pas (comme semble le vouloir la mode) une marque de design faisant des casques.

+ Design

+ Confort

+ Polyvalence

– Atténuation des haut-médiums

– Câble

note

 

Nous rappelons que les appréciations sont à remettre dans leur contexte. Niveau de gamme du produit, prix pratiqué, public visé. Nous vous conseillons de lire attentivement le test dans son intégralité.

Il va également sans dire que la subjectivité est inévitable dans un test de casque, il se peut que vous soyez déçu par un modèle malgré tous nos efforts pour rester objectifs.

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