[Feedback] Onkyo DP-S1 : ils ont rétréci les baladeurs !

Onkyo est une marque japonaise que l’on ne présente plus. Que ce soit ses amplis pour le sédentaire, les intras E900M et son premier baladeur : le DP-X1A (la version B présentant quelques défauts), chaque création a fait le buzz. J’entends souvent que Onkyo c’est l’assurance d’un son plutôt froid voir métallique mais diaboliquement vivant, fidèle avec une dynamique chirurgicale. Ce ressenti provient surement du fait que notre époque privilégie les réponses plus chargées dans le domaine des graves. Mais revenons avec notre candidat du jour, le nouveau baladeur de chez Onkyo : le DP-S1. Le petit frère du Dp-X1. Moins encombrant, certes, mais le petit fait-il moins bien coté son ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir.

Packaging and co

La boîte est basique: carton d’emballage quelconque et notice en noir et blanc. Protection d’écran et câble USB.

Le Dap propose deux sorties casques : symétrique et asymétrique. Sachez qu’il est judicieux d’utiliser la première, le gain qualitatif est non-négligeable.

Pour la mémoire, deux emplacements pour carte mémoire et 16 gigas de mémoire interne. On avoisine donc les 500 gigas d’espace ! Largement suffisant, même pour du son haute Résolution.

Le DP S1 se recharge via USB, s’il est éteint, un voyant indique la charge: tant que ce voyant est lumineux, le DAP boit, à l’extinction, il est chargé. Le temps de recharge est rapide. Le batterie, sans activer les options sonores, dépasse largement les 10 heures. On peut bien-sur gérer le temps d’affichage et l’extinction automatique si il est en pause (pratique quand on oublie de l’éteindre).

La mise à jour du Onkyo est très simple. Il suffit de glisser dans la mémoire interne le fichier puis dans le menu « configuration », choisir le menu « Mise à jour Logicielle ».

Plusieurs langues sont disponibles, la traduction française est plutôt correcte. Attention, si vous changez de langue, le baladeur synchronise pendant 5 secondes et coupe la lecture en cours.

Question connexion, le DP-S1 permet de se connecter en Wi-Fi pour profiter de Tidal, Deezer et TuneIn. Le Onkyo pourra également être contrôlé via un smartphone.

Coté format : prise en charge des formats audio haute résolution MQA*2 et DSD 5,6 MHz/2,8 MHz, DSD-IFF, FLAC, ALAC, WAV, AIFF (maximum 192 kHz/32 bits), AAC et MP3

Vous pourrez régler la luminosité facilement, réinitialiser votre lecteur, visualiser l’espace et la version du logiciel en un simple toucher d’écran. Il est également possible de verrouiller le DP-S1 via un code d’accès.

Enfin, la mise à jour de votre bibliothèque est intelligente: vous avez le choix entre la totalité de l’espace ou juste les derniers ajouts. Pratique! Sachez que le DP-S1 ne fera qu’une bouchée de vos 200 gigas, il lui faut une minute pour scanner une carte mémoire de cette taille. Le formatage des cartes est possible via la lecteur.

L’interface

Création de listes de lecture en deux clics sur l’écran. Lecture par dossiers, artistes, album,etc… Affichage des pochettes ainsi que des propriétés des fichiers audio. L’écran tactile fonctionne très bien, il est un peu lent parfois, mais rien de bien choquant. Le DP X1 s’allume en 10-15 secondes.

L’utilisation pour le son et rien que le son

Depuis la dernière mise à jour, peu de reproches sont à faire au DP-S1. Allumage très rapide avec reprise à la dernière lecture avec toutes vos options sauvegardées SAUF la mise en service de la Line Out, ce qui permet de ne pas se vriller les tympans en cas de changement de casque. A ce propos, si la  sortie ligne est enclenchée, deux options s’offre à vous : volume fixe ou variable. Ce point est important car pour alimenter des casques un peu gourmands, il faudra augmenter la puissance en l’utilisant.

Pour allumer ou éteindre l’écran, une simple pression du bouton d’allumage est nécessaire. Vous avez la possibilité de tout verrouiller sauf le volume, qui est réglable via une molette placée sur le côté droit. A l’opposé se trouvent les fameuses alternatives à l’écran tactile pour la navigation sans écran justement. Précédent/suivant/Lecture/Pause. Ces derniers peuvent être disponible (à débloquer dans la paramètres), même en cas verrouillage d’écran (mode Hold).

Ensuite, point très important pour la navigation : l’écran d’accueil est customisable. Donc, possibilité en un toucher d’écran de déclencher la sortie ligne, d’accéder au sur-échantillonnage ou à vos réglages sonores personnels ainsi qu’à la lecture aléatoire ou encore au changement de le filtre.

Les réglages sonores justement : sortie balanced ou ACG. Gain bas, moyen ou Haut. Limiteur de volume (allant de 0 à 60). Egaliseur très qualitatif, système d’amplification des basses SANS coloration ni exagération, mode 32 Hi-bit.

Enfin trois filtres : Sharp, Slow, Short.

En résumé, le DP-S1 est très intuitif, la prise en main naturelle et sans prise de tête. C’est la première fois en 4 ans que je n’ai rien à reprocher à un lecteur en terme d’interface, de mémoire, d’encombrement.

Les réglages sonores

L’égaliseur est de très bonne facture, une fois enclenché le son diminue légèrement mais si vous boostez certaines fréquences vous retrouvez la puissance d’origine. L’égaliseur ne dénature pas le son, c’est surement l’un des plus efficace que j’ai manipulé avec celui du Lotoo. Même si c’est juste pour faire joujou à l’occasion de ce test car je ne m’en servirai pas. J’apprécie entendre le son tel quel, avec les défauts de l’enregistrement et les caractéristiques des casques utilisés sans modification.

Le booster de Graves est très efficace, si vos intras manquent de peps en bas, cette option permettra de gagner en « rumble » mais avec beaucoup de raffinement et de naturel. Impressionnant. Ce genre de réglages m’a toujours semblé très superficiel, ici il est tellement discret, qu’il peut apporter parfois l’assise nécessaire à certains morceaux trop froid sans dénaturer la signature du morceau. Il est réglable de 1 à 5. Disons que 4 et 5, c’est légèrement too much.

Le son délivré par le DP-S1 passe par deux convertisseurs numérique-analogique jumelés ES9018C2M SABRE et deux amplificateurs ES9601K SABRE. Le tout est disposé en symétrique chacun étant alimenté de manière autonome et sera passé au peigne fin grâce à la double horloge. Résultat ? Fond noir absolu, la musique semble épurée de tout parasites.

Tout ce joli petit monde permet d’avoir deux modes de sorties en symétrique : le mode balanced, qui favorise la puissance, le mode ACG qui favorise la stabilité.

Il permet également le sur-échantillonnage en cas de fichiers en manque d’ondes. Vous pourrez également mettre en fonction le DSP de 32 bits. Son but ? Offrir une meilleure dynamique principalement. Le son semblera plus souple.

Les trois filtres permettront d’exécuter ou non un roll-off sur les aigus principalement. Le filtre Sharp favorise les aigus, le filtre short le naturel et le filtre slow adouci le son en coupant plutôt les aigus (à utiliser uniquement si vous êtes allergique aux aigus ou si vos intras sont trop brillants).

Enfin l’ajustement du Lock Range de Large à Etroit, permet d’augmenter la qualité du signal.

Pour ceux qui se moque un peu de la technique, leur question sera simple « En gros, je fais quoi avec mon DAP pour qu’il sonne le plus naturellement possible? »
Eh bien, il faudra:

  • Impérativement utiliser la sortie 2.5
  • Régler le filtre sur Short ou Sharp
  • Réduire le Lock Range
  • Activer l’ACG

L’égaliseur, l’amplificateur de Graves, le Dsp et le sur-échantillonage pourront être appréciées sous certaines conditions, la plus importante étant sûrement la pureté du signal. S’il est important pour vous que le son ne soit pas trafiqué, alors surtout, pas touche à ses paramètres.

Alors ça sonne?

(Test réalisé avec des FitEar 334 et 435, et des Unique Melody Martian)

Un peu mon neveu! Les convertisseurs Sabre sont vraiment magiques. Que se soit sur les baladeurs Aune, Hifiman ou Onkyo, à chaque fois que ces puces DAC sont implantées cela fait mouche. Onkyo se démarque en proposant une signature chirurgicale de maniaque. En résulte un son qui peut paraître froid. Les ingénieurs n’ont pas hésité à rester du côté analytique de la force Sabre. Ce qui m’a le plus marqué, c’est cette sensation d’entendre un son épuré de tout déchet. C’est le moment de sortir vos intras réputés trop basseux ! Le Onkyo se fera un plaisir de vous détacher le bas du spectre et éviter toutes basses baveuses si le modèle utilisé est performant (coucou Em32, salut 334, hé Vega, tu viens?).

L’autre point fort du DP-S1, c’est sa spatialisation. Il s’autorise à latéraliser le son sans le priver de profondeur. Le Dp-S1 a une capacité à créer un espace 3D peu commun. Si vos intras sont performants dans ce domaine, c’est le nirvana assuré. Enfin, pour assurer la trinité, l’Onkyo se paie le luxe de ne favoriser aucune fréquence mais les graves, les mediums et les aigus sonnent avec une classe folle. Si la signature (ou plutôt l’absence de signature!) ne vous rebute pas, c’est l’ensemble du son qui vous emportera et pas seulement telle ou telle partie du spectre.

Voici une petite perle issu du metal ! Imaginez la lourdeur des premiers Black Sabbath qui rencontre le chanteur d’Iron Maiden et Robert Trujillo avec des influences jazzy et black metal. Le DP-S1 rend parfaitement hommage à la production très lourde (« heavy ») de cet album. La rapidité des graves et leur « parfaite » séparation permettent d’apprécier leur rendu si particulier sur cet album. La production étant très travaillée et colorée, le naturel et la transparence du DP-S1 sont les bienvenus sur ce morceau.

A nouveau, un petit bijou. Jambinai semble être la rencontre entre Tool, Sepultura et la musique traditionnelle Corééne. Le Dp-S1 laisse tous les instruments s’exprimer avec l’impact nécessaire en bas du spectre. Le DP-S1 restitue très bien la vitesse nécessaire aux passages les plus violents. Son côté scalpel permettra d’apprécier tous les instruments, y compris et surtout les traditionnels.

Sans atteindre la magie du Colorfly C4Pro, le Dp-S1 permet de bien sentir les émotions fortes transmises par Beck dans cette magnifique chanson.  C’est toujours sans coloration que la guitare nous transporte. Le son semble cristallin, presque fragile. On appuie sur play, et le son fait le reste….

Incontournable compositeur français ne se limitant pas à la sphère techno/electro, Jackson ne suit qu’une mode : la sienne. Sa prod claire et pêchue est très bien retranscrite par le DP-S1.  A fort volume, je prends réellement mon pied. C’est très entrainant, dynamique avec beaucoup de technique.

Les comparos

Si il y a bien un DAP pour mettre en évidence la propreté du signal délivré par le DP-S1 c’est bien le ColorFly C4 Pro. Le C4 Pro colore les mediums, coupe les basses et poli les aigus, bien-sur l’ensemble est cohérent et très bien pensé, donc il sonne diaboliquement bien ! Mais la philosophie n’a rien à voir! Je vous épargne les comparaisons vis à vis du format, de l’interface. Le C4 reste donc toujours à part, avec certes des défauts mais une présentation sonore enivrante (ce sens de l’espace!). Malgré le test de nombreuses références récentes, il semble indétrônable dans la catégorie « Mediums King ». Le Dps-1 est quand à lui plus neutre, voir naturel. A la longue, la transparence de l’un peut ennuyer quand la coloration du C4 peut fatiguer ou lasser. Il faut les deux dans ce bas monde.

Le petit frère du DP-X1A possède une interface simpliste et efficace, voir très intuitive (plus qu’un Fiio X1 à titre de comparaison). Du coup à côté, le Aune M1S semble vraiment trop épuré.  Avec son lot d’option en plus (Tidal, Deezer, personnalisation du menu, gapless, etc), le DP-S1 frappe fort. Coté son, ils sont quasiment exæquo. Quand le Dps-1 propose une scène plus vaste, la densité du Aune prend le dessus mais celle-ci tremble face à la séparation au scalpel du DP-S1. Les baladeurs partageant à peu près les mêmes composants, pas étonnant de les voir se chatouiller sur la ligne d’arrivée. Je trouve la sortie de l’Onkyo un cran au dessus en terme de propreté. Que ce soit au niveau du rendu sonore comme pour la qualité de sortie. Si vous cherchez du souffle, allez donc faire un footing, chez ONKYO ou Aune (version M1s), personne ne peine à retranscrire le son : c’est carré, naturel avec le minimum de coloration possible avec un fond noir abyssal. Le rendu des basses est similaire pour les deux participants, les mediums plus charnels chez Aune, les aigus plus précis chez Onkyo. En résumé, je dirais que si vous cherchez un son massif mais le plus proche possible de l’enregistrement, le Aune est pour vous. Si la scène doit être assez étendue et le rendu globale le plus précis possible, alors le DP-S1 est le choix idéal, car effectivement ce dernier est plus précis que le Aune. Je dirais même que les deux DAPS conçus par ONKYO sont les rois de la précision, au détriment d’un charme recherché par beaucoup, ce que le Aune sera plus à même de donner. Tout comme la puissance, le Aune étant presque deux fois plus puissant.

Le Xuelin Ihifi 780, qui boxe dans la même catégorie « Petit mais costaud » propose une interface trop simpliste avec un écran trop petit pour mon utilisation. Je préfère un écran de la taille du DP-S1 et une interface un poil plus poussée pour améliorer le confort et la facilité de navigation. Le son du 790 est plus chaleureux que celui du DP-S1. Ce dernier est plus technique, plus détaillé. Le 780 est plaisant pour son petit côté enveloppant au niveau des basses, mais les mediums et les aigus, s’ils sont restitués sans défaut particulier, manquent cruellement de panache, de charme, de profondeur. Evidemment, le 780 est proposé à 120€, il est peu surprenant d’apprendre que le DP-S1 lui met une bonne petite claque à tous les niveaux.

Pour ce qui est des fonctionnalités, le  Fiio X1 MK2 tient le coup sans problème. Le DP-S1 propose en plus deux emplacement pour carte mémoire, le streaming et la sortie symétrique mais c’est encore et toujours une question de tarif. Pour le son, le X1 s’en sort mieux que le 780. Grâce à son Dac Burr Brown PCM5242, Le X1 a pour lui une très bonne section basse, les mediums sont restitués avec plus de finesse que le 780, par contre les aigus peinent à convaincre sur des morceaux exigeants. Face au DP-S1, c’est à nouveau une défaite.

On pourrait se demander pourquoi je m’acharne à comparer le DP-S1 à des lecteurs largement moins cher, c’est pour vérifier le positionnement tarifaire du bestiau qui, du coup, semble très bien placé. Mais pour sur, il ne gomme pas le souvenir laissé par le Hifiman 901S ou le Qp1R et ne me réconforte pas dans ma décision de revendre le C4 Pro.

Conclusion : un son classe et addictif

Malgré un bilan très positif, le DP-S1 ne détrône pas le 901s ainsi que le QP1R dans mon estime !  Ces deux lecteurs restent les plus impressionnants que j’ai pu tester, grâce à leur parti pris assumé en restant si proche du signal d’origine avec beaucoup de détails, de nuances, de vie, d’épaisseur. A côté le petit Onkyo se contente de jouer la carte du son le plus propre, épuré, précis, sans égaler la restitution suprême des lecteurs les plus performants ( mais trois fois plus chers).

Alors pourquoi choisir le DP-S1 ? Le plaisir d’écoute se trouve dans la dynamique, le soin apporté aux détails jaillissants de toutes parts et les aigus que le lecteur retranscrit. L’ensemble est porté part une interface très facile d’accès et intuitive, dans un format entièrement dédié au son et au nomade.

9 thoughts on “[Feedback] Onkyo DP-S1 : ils ont rétréci les baladeurs !”

  1. Merci pour ce retour 🙂
    Peut-être que ça vaut le coup de rappeler qu’il a un quasi clone avec le Pioneer xdp-30, même si j’ai retenu que le son de ce dernier était plus chaud, sur une base hardware identique…

  2. Merci pour ce retour Lucius !
    Petite question subsidiaire… Tu conseillerais quoi comme intras à coupler avec ?
    Intras à tendance chaud ?
    Plutôt S-EM9 ou plutôt Noble Audio Kaiser ?

    1. Par forcément chaud! Le Dps1 donne assez de matière! Surtout avec le petit boost possible dans les options….

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