Test du AIAIAI TMA-1

Introduction : TMA-1, AiAiAi ? C’est quoi ? C’est qui ?

Le TMA-1 est le premier casque fermé de AiAiAi : une marque danoise toute jeune qui débute dans le domaine de l’audio.

Sous un aspect minimaliste et sobre le TMA-1 a bénéficié d’une conception sans concession dans le but d’obtenir le casque ultime destiné aux DJ, mais aussi clairement orienté audio nomade.

Vous voulez savoir si ce casque nordique a réussi à convaincre où s’il est rentré chez lui en Drakkar ? Lisez la suite de ce test…

AiAiAi TMA-1

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  1. Uniquement réservé aux DJ fans de Kubrik ?… Pas seulement
  2. Confort et utilisation
  3. L’épreuve du son
  4. Conclusion

Je ne pouvais pas commencer le test du TMA-1 sans faire une petite présentation de cette marque au nom assez spécial :

AiAiAi est une société danoise issue de la collaboration fructueuse de designers, musiciens, artistes; Leur but est de créer des produits pensés pour les professionnels de l’audio mais pouvant être utilisé par le grand public, je pense que d’ici un petit moment on devrait voir sortir de leurs cartons d’autres casques, et peut être même des cartes son, amplis, enceintes, etc…

Pour le moment nous allons nous intéresser à leur TMA-1 : un casque fermé, supra-aural au design relativement sobre, plutôt minimaliste, et qui ne laisse pas indifférent.

Uniquement réservé aux DJ fans de Kubrik ?… Pas seulement

TMA-1 est l’acronyme de Tycho Magnetic Anomaly 1, le nom du monolithe noir du célèbre film de Kubrik, tiré du roman d’Arthur C. Clarke: «2001 L’odyssée de l’espace».

Tycho est aussi le nom du cratère lunaire nommé ainsi en hommage à Tycho Brahe le célèbre astronome danois qui a créé la première carte du ciel (Fallait que je trouve un Danois quelque part pour coller à la suite).

Avec de telles références le casque a intérêt d’être à la hauteur et de nous emmener dans les étoiles.

La conception du TMA-1 a été suivie de près par les musiciens danois du label «Tartelet Records», le rendu sonore, les exigences techniques, etc… chaque détail a été pensé par et pour les DJ.

La partie design a été confiée au studio de designers danois Kibisi, pour moi c’est une réussite, un design sobre et fonctionnel, aucune faute de goût ni logo flashy, même la marque du casque est astucieusement dissimulée sous l’arceau !

Packaging, Prise en main :

On retrouve ce souci du détail jusque dans le packaging :

A commencer par la boîte qui est, il faut le dire, assez réussie, dès l’ouverture on voit qu’un soin particulier a été apporté à la présentation : le casque est calé dans une mousse qui épouse parfaitement sa forme, derrière on découvre le manuel d’utilisation, une seconde paire de pads en mousse (les pads s’enclipsent dans le casque), une poche souple en velours, et le câble qui vient se brancher sur le casque.

En prenant le casque en main on sent une certaine robustesse de l’ensemble, le casque est seulement composé de trois éléments : l’arceau central monobloc et indéformable, et les oreillettes droit et gauches reliées par un fil intégré à l’arceau, pas de fioritures, rien que l’essentiel, à noter que le TMA-1 est assez léger mais ce n’est pas non plus un poids plume.

Le casque est entièrement recouvert d’une matière plastique antichoc, douce au toucher, semblable à celle qui est utilisée sur certains mobiles (HTC par exemple), autant le dire tout de suite, ce TMA-1 est conçu comme un outil, sa vocation professionnelle ne fait aucun doute.

Mais sa petite taille, son design fermé et circum-aural et ses caractéristiques techniques (faible impédance, haute sensibilité : facile à driver) font aussi du TMA-1 un bon candidat pour accompagner les baladeurs numériques.

Spécifications du TMA-1 :

Technologie utilisée : Transducteurs Dynamique, fermés, 40 mm

Impédance: 32±15% Ohm

Puissance admissible : 0.1W

Plage de fréquence : 20 à 20.000 Hz

Distorsion Harmonique Totale (THD) : <0.3%

Sensibilité : 110±3dB

Poids (sans câble) : 190 Grammes

Confort et utilisation

J’utilise quotidiennement des gros casques au design circum-aural (avec de gros pads entourants entièrement l’oreille) très confortables (AKG K601 dit : «Le coussin» et un AKG K340 des années 80 surnommé : «Le canapé en cuir») et j’avoue que jusqu’à présent les supra-aural que j’ai essayé ne m’ont pas laissé une grande impression de confort et plutôt appuyé sur les oreilles qu’autre chose, le genre de casque que je ne supporte pas plus d’une demi-heure.

Le TMA-1 étant un casque au design supra-aural, ses pads doivent exercer suffisamment de pression sur les oreilles tout en évitant une gêne excessive de l’utilisateur et en s’adaptant à la forme de sa tête.

Sur les deux points c’est réussi :

– J’ai pu facilement adapter le TMA-1 à ma tête en réglant la hauteur des oreillettes, j’ai même pas eu besoin de lire le manuel, suffit de descendre d’un cran, c’est simple et intuitif.

– La pression exercée sur les oreilles est très raisonnable, au début ça m’a même un peu dérouté, d’un côté c’est vrai que si on insiste en faisant des mouvements violents de la tête on finit par faire bouger le casque, d’un autre côté j’ai pu porter ce casque en condition normale plus de 3 heures sur les oreilles sans ressentir la moindre gêne, ça chauffe un peu mais c’est vraiment supportable, en comparaison je n’arrive pas à supporter un ATH-ES7 plus d’une heure…

La contrepartie de cette pression raisonnable est une isolation moindre par rapport à d’autres casques fermés : quand on écoute la musique on n’entends pas l’extérieur mais si quelqu’un parle assez fort ou une voiture passe à proximité on pourra l’entendre… c’est un léger inconvénient au niveau sonore mais un avantage au niveau sécurité pour ceux qui comptent se balader en ville avec un TMA-1 sur les oreilles (utilisation que je déconseille avec tout type de casque, c’est dangereux d’être isolé de l’extérieur avec tous ces chauffards en liberté).

Il y a aussi une autre point qui mérite d’être souligné : Le câble interchangeable avec prises standard.

Le câble est le points faible de tous les casque, c’est l’élément le plus sensible et le plus exposé, donc celui qui est susceptible de lâcher en premier, AiAiAi a bien fait les choses : Le TMA-1 est doté d’un câble interchangeable avec des prises standard côté casque (Jack 3.5mm très facile à trouver), du coup on peut changer de fil à sa guise et selon l’usage que l’on fera du casque (plus court pour un usage nomade).

Le câble par fourni avec le TMA-1 est assez massif et sa longueur est contraignante pour un usage nomade, en cherchant un peu sur internet on pourra trouver son bonheur avec des câbles plus adaptés.

À propos des accessoires, je dois aussi parler des pads en mousse qui ne m’ont pas donné envie de les essayer, d’une part car la mousse ça n’isole pas donc l’intérêt est limité sur ce casque, et d’autre part car la médiocrité de ces pads fait l’unanimité chez à peu près tous ceux qui les ont eu en main, au mieux ils permettront de « dépanner » un moment si on perds les autres pads et qu’on commande une nouvelle paire chez AiAiAi, mais n’espérez pas les utiliser à long terme : le son des basses est dégradé avec ceux-ci et au toucher la mousse semble assez dure, plus proche de l’éponge à récurer que du Pad Moelleux comme on peut trouver sur un Grado.

L’épreuve du son

Au début je comptais seulement faire un compte-rendu de ce casque avec les baladeurs que je possède, mais lors de mes premiers essais avec le Cube C30 et le Cowon ça «sautait aux oreilles» que ce casque en avait suffisamment sous la pédale au niveau détail et dynamique pour lui faire subir un test complet avec une source de qualité optimale.

J’ai donc fait mes essais d’abord sur les appareils nomade et ensuite un essai sur un DAC associé à un ampli casque.

Voici le détail des matériels utilisés :

Configurations nomade :

Baladeurs : Cowon iAudio U5, Cube C30

Configuration sédentaire :

Apple iMac relié en optique au DAC, lecteur Songbird, fichiers FLAC

DAC : Audio GD DAC-19 DSP

Ampli casque : Audio GD C-2 (OPA Moon)

Note :

– La plupart du temps les baladeurs et logiciels de lecture audio ont été utilisés sans égaliseur ni effet pouvant modifier le son.
Lors des tests l’ampli casque a été positionné en position ACSS (Signal du DAC amplifié de la façon la plus neutre possible) pour éviter toute coloration du son engendrée par les OPA Moon (son façon «tube») de l’entrée RCA.

– Les essais ont été réalisés avec des fichiers en FLAC mais aussi avec des fichiers mp3 de diverses qualités.

Playlist utilisée et méthodologie du test :

Chaque morceau a été encodé en FLAC et mp3, et lu sur les baladeurs et le DAC/Ampli casque, pour l’appréciation globale j’ai écouté beaucoup d’autres morceaux et styles de musique, j’ai presque exclusivement utilisé le TMA-1 pendant 3 semaines.

Pour le test j’ai essayé de faire une liste de morceaux assez éclectique que j’écoutes souvent sur des enceintes (Swan M200 MkIII) ou avec mes autres casques (K601 et K340 surtout), histoire d’avoir un bon point de comparaison :

Stuck in a Moment You Can’t Get Out Of (U2)

Ce morceau a comme principale caractéristique une partie «bas medium» assez encombrée : entre la rythmique guitare de the edge, la partie synthé assez chargée, et la basse qui vient se rajouter à l’ensemble, ce morceau peut vite tourner à la bouillie sonore sur un casque trop déséquilibré ou avec des basses un peu brouillonnes…

L’accompagnement est détaillé et percutant, parfaitement dosé au niveau des basses, la partie batterie principalement basée sur la charleston et caisse claire est audible quoiqu’un peu discrète et fondue dans la masse.

La sensation d’être au milieu de la musique est bien là, j’ai même tendance à monter un peu le volume pour avoir une impression de «Live».

Le médium au caractère assez marqué de ce casque donne du «corps» à la voix de Bono qui surgit littéralement au dessus des instruments, les détails sont là, ça commence bien !

Cloudbusting (Kate Bush)

Les cordes synthétiques de ce morceau ont tendance à être un peu stridentes sur des casques au son «brillant» (surtout lors du solo qui débute vers 2:30), d’un autre côté si l’on veut retranscrire toute la finesse de la voix de Kate Bush il faut un certain niveau de détail dans les aigus… bref, encore un morceau «casse gueule», j’ai pas choisi le plus facile.

Les aigus sont en retrait par rapport aux médiums et aux basses, je m’attendais à un manque de détail évident surtout au niveau de la voix, et j’avoue que je suis assez bluffé, je retrouve cette impression de ciselé dans le haut médium qui me rappelle un peu le son des AKG haut de gamme les aigus en moins, la voix de Kate Bush semble un peu plus étoffée que d’habitude, c’est un peu moins clair mais ça reste d’un excellent niveau, surtout pour un casque fermé et nomade.

Right To Be Wrong (Joss Stone)

Un morceau de soul «à l’ancienne» : piano rhodes/fender, orgue hammond, guitare électrique, guitare basse, batterie, et la sublime voix de Joss Stone.

Les premières notes commencent à raisonner, ça démarre doucement, puis se pose la voix de Joss Stone, retranscrite dans toute sa finesse et sa puissance, on a l’impression de se trouver dans le studio juste en face du groupe.

La batterie cogne comme il faut et se fait plus douce dans les moments calme, les cuivres et l’orgue accompagnent le tout sans «voiler» le son (ça arrive sur certains casque avec un médium trop marqué), ici le TMA-1 est dans son élément : l’émotion passe à 100% !

One (Metallica)

Ce morceau alterne des passages assez lents de guitare clean / guitare saturée pour finir dans un apothéose trash assez violente et techniquement impressionnante, une véritable démonstration technique de Metallica, et une torture pour l’auditeur avec certains casques trop «mous».

Les bruitages de guerre du début restent parfaitement audible malgré leur volume peu élevé, on arrive sans peine à distinguer une voix avant que le tout ne soit couvert par le bruit de l’hélico…

La guitare clean de Hetfield sonne un peu moins froide que d’habitude, le son est un peu moins métallique qu’à l’accoutumée, mais ça reste parfaitement crédible à l’écoute.

La batterie est un poil en avant sur ce morceau mais c’est surtout du au mixage, à la limite il peut y avoir un petit manque de punch dans les graves sur la double-pédale de Laars Ulrich mais vraiment c’est une question de goût…

A partir de 4:40 le rythme s’accélère, pour finir sur le solo mémorable de Hammet : Sur la fin du morceau que le TMA-1 montre ses dents : le niveau de détail reste constant malgré l’accélération du rythme, le solo plane au dessus des guitares lourdement saturées et de la batterie qui nous remue les tripes, on en redemande et on monte le son ! (attention aux oreilles : le TMA-1 encaisse un volume surhumain sans aucune saturation).

Jòga (Björk)

Un Morceau très intimiste de l’islandaise énergique : des cordes, une boîte à rythme et la voix envoutante de Björk, tout ces éléments s’assemblent ici pour créer une ambiance spéciale mi-accoustique mi-ambient du plus bel effet.

D’emblée, le violoncelle donne la mesure, le son est généreux et enveloppant, les basses du TMA-1 bien qu’un peu plus puissantes que la moyenne restituent un son fidèle et ne dénaturent pas l’instrument.

Le casque a tendance à élargir les médiums, la voix de Björk semble être un peu plus projetée que d’habitude, on se prends les paroles direct dans la tête, l’écoute du morceau est d’autant plus captivante.

Niveau détail c’est encore du bon : les basses synthétiques et la boîte à rythme ne masquent pas les autres instruments, les effets panoramiques sont retranscrits de façon convaincante.

So What (Miles Davis)

So What est issu de «Kind of Blue» un des monuments du Jazz, ce n’est pas un style de musique que j’écoute souvent mais ça se laisse écouter sans problème, pas besoin d’être un spécialiste pour en profiter.

Les premières notes de contrebasse et de piano commencent timidement, l’extrême grave s’exprime sans difficulté, et ici c’est nécessaire sinon le morceau ne sonne pas.

On distingue sans peine la trompette de Davis, le sax ténor de Coltrane puis le sax alto de Cannonball les timbres ne sont pas trop altérés par le caractère du casque.

Les aigus un peu en retrait ne gênent en rien la perception qu’on peut avoir des nuances des instruments, la batterie, le piano et les cuivres n’ont pas un son étouffé, mais on sent bien que pour le Jazz un poil d’égalisation serait profitable.

Je suis plutôt un habitué du son des casques ouverts, mais sur ce genre de morceau je trouve que la scène sonore plus restreinte d’un casque fermé donne un effet intéressant.

Bon c’est honnête mais sans égalisation sur ce morceau on va dire que ça passe, un coup d’égaliseur ne peut pas faire de mal, je tâtonne et au bout de plusieurs essais je tombe sur un réglage au poil (réglage en W : J’augmente bien les extrêmes aigus et extrêmes basses, je creuse un peu les autres fréquences et je ne touche pas au 1Khz), une fois égalisé le son se transforme littéralement, les médiums qui jusqu’ici avaient une tendance à être sur-représentés au niveau spatial deviennent plus sages et restent à leur place, les aigus montent bien, les basses deviennent plus sèches et plus percutantes tout en descendant bien plus bas, j’ai quasiment la sensation d’avoir un autre casque, je me retrouve avec un son AKGesque 🙂 fini le casque fun bonjour le son moniteur, j’ai même retesté plusieurs fois pour en être sûr, mais le TMA-1 réagit extrêmement bien à l’égalisation, et son caractère change quasiment selon l’égalisation : la coloration des médiums disparaît quasiment lorsqu’on les réduit et du coup les autres fréquences deviennent clairement plus nettes, c’est rare de voir un changement si important avec seulement un coup d’égaliseur.

Gangsta’s Paradise (Coolio)

Morceau qu’on ne présente plus, l’hymne des Gangstas a un peu vieilli mais est toujours efficace, généralement c’est le genre de musique qui passe bien même sur du matos bas de gamme, voyons comment le TMA-1 tire son épingle du jeu.

Le beat sur ce morceau assez lent garde tout son impact, les basses et la dynamique du casque y sont pour beaucoup, ça cogne et ça descends bien bas.

Le «flow» de Coolio bien qu’assez calme sur ce morceau bénéficie d’une présence renforcée grâce aux médiums qui semblent plus proche que les autres fréquences.

Les choeurs relégués au second plan sonore sont quasiment au même volume que la voix principale, ici encore le niveau de détail est élevé, et les différents «plan» sonore se superposent sans se mélanger, le son reste net.

La scène sonore plutôt réduite (casque fermé oblige) ne donne pas l’impression d’être trop restreinte, c’est efficace, percutant, on a envie de s’en mettre «plein la tête», d’ailleurs si on pousse le son reste tout à fait écoutable et les aigus assez doux ne viennent pas «égratigner» nos oreilles pour avertir du volume exagéré, donc attention de ne pas s’abîmer les tympans.

First Entrance To The Desert/Night And Stars/Lawrence And Tafas (Lawrence Of Arabia : Maurice Jarre)

Extrait de la bande originale du film Lawrence d’arabie, composé par Maurice Jarre, ce morceau alterne entre phrasés délicats et envolées grandioses, utilisant quasiment tous les instruments de l’orchestre symphonique, et couvrant à peu près toute les sonorités qu’on peut trouver dans la musique symphonique, un bon test.

La scène sonore du TMA-1 n’est pas l’idéale pour nous faire ressentir la présence d’un orchestre symphonique, mais le surcroît de dynamique et la précision dans la restitution contribuent à créer un rendu crédible, on ressent quand même la profondeur d’un ensemble symphonique même si on a pas l’impression d’être dans un auditorium comme avec certains casque ouverts (AKG K601 par exemple).

Le contraste dynamique est respecté entre les partie solo de hautbois et les moment où quasiment tous les instruments jouent ensemble, bien qu’assez péchu le TMA-1 sait aussi se montrer sage quand il le faut, le genre de détail qui est assez important, surtout pour un casque de ce prix.

Analyse générale du son :

La principale caractéristique sonore du TMA-1 c’est son rendu assez «mat», les aigus sont doux, le son est feutré sans être voilé, un peu comme sur un Sennheiser HD650.

Les médiums et les haut-médiums sont assez charpentés et particulièrement mis en valeur sur ce casque, ils sont assez colorés et proéminents au niveau de la scène sonore.

Ces médiums élargis ont un peu tendance à masquer le détail sur les fréquences proches (les aigus surtout), l’écoute sur les longues périodes n’en est que plus reposante même sur des morceaux assez complexes et/ou avec un fort impact au niveau des percussions.

Les basses sont particulièrement réussies sur ce casque : contrôlées, puissantes, et assez détaillées, ça frappe fort et bien, les basses ne traînent pas exagérément et on ressent bien l’impact.

Au niveau de la scène sonore il n’y a pas de surprises c’est un casque fermé avec ses avantages et ses défauts : écoute plus proche de la scène, cette sensation de proximité est clairement un plus sur la majorité des musiques actuelles (Rock, RnB, Rap, Pop, Techno/Electro), sur du classique, du Jazz, du Metal ou sur certains enregistrements acoustique c’est moins réaliste mais ça reste convaincant.

Il y a aussi deux autres points qui méritent d’être soulignés :

– Le TMA-1 réagit très bien à l’égalisation, tellement bien qu’un simple petit coup d’égaliseur permets de modifier en profondeur le caractère du casque, je m’explique : il suffit de creuser les haut-médiums et les basses et d’augmenter les fréquences extrêmes pour que le son devienne plat et neutre, du coup le casque sonne très différemment : les aigus retrouvent du mordant et les basses gagnent encore plus en percussion, les médiums en retrait laissent plus de « place » aux détails des autres fréquences, même la scène sonore semble plus aérée, sur un plan général on gagne en définition ce que l’on perd en caractère, dans cette configuration on obtient un son très proche des casques de monitoring.

– Malgré son caractère marqué le TMA-1 est assez transparent, il donne une idée fidèle de la signature de la source (sonorité assez douce pour le Cowon U5, signature montante et plus froide du Cube C30) ce casque sonne déjà bien avec des petits baladeurs mais il n’a aucune peine à retranscrire la finesse et le niveau de détail élevé des sources plus haut de gamme (DAC sédentaire).

Conclusion

Avec sa conception à rebrousse-poil par rapport à la mode actuelle des casques « bling bling », le bébé d’AiAiAi n’aura pas de mal à convaincre grâce à de nombreux atouts :

Son design utilitaire séduira les adepte du look minimaliste comme moi mais pourra rebuter d’autres personnes, j’ai eu des avis assez contradictoire au sujet du Look de ce casque, pour certain c’est : « Trop Classe », pour d’autres c’est : « Tu l’as fauché dans un sous-marin ? » et pour d’autres encore c’est : « On dirait du No-name chinois », j’avoue que je préfère de loin le style sobre du TMA-1 aux casques voyants et flashy qui fleurissent un peu partout en ce moment, c’est une question de goût.

L’apparente solidité du TMA-1 et la prise standard au niveau casque sont autant de gages de fiabilité à long terme, et c’est important surtout pour un casque dans cette gamme de prix (environ 180€).

La signature sonore du casque est aussi une bonne surprise : un son feutré sans être voilé et des aigus très adoucis (certains appellent ça une signature sonore « sombre »), des basses puissantes et contrôlées, un rendu assez énergique, le casque étant très réactif à l’égalisation il est facile de façonner le son à son goût, un son passe-partout qui conviendra au plus grand nombre.

Le TMA-1 est plus à l’aise avec les styles de musique récent (Sur du Daft Punk c’est carrément divin), mais ne démérite pas sur du classique, du Jazz ou du métal, c’est un casque assez polyvalent.

Lors de mes tests je l’ai autant utilisé avec les baladeurs qu’en tant qu’écoute principale sur mon DAC, sur l’ordinateur pour regarder des séries, et même pour les jeux video (Un régal avec Battlefield Bad Company 2 Vietnam, les explosions, la musique des seventies dans les véhicules, les radios qui crachent, tous les élèments sonores contribuent à l’ambiance, et avec le casque on repère sans peine l’emplacement des ennemis grâce au bruit de leur pas ou de leur tirs !).

J’hésite à qualifier le TMA-1 de casque d’exception, il faut dire que pour le prix c’est un peu normal qu’on se retrouve avec un produit de qualité, la signature sonore est assez efficace : un son typé DJ qui penche clairement vers le côté hifi, mais j’aurais préféré qu’AiAiAi prenne un peu plus de risque au niveau du son et nous ponde un casque au son moniteur (son plus équilibré, que j’affectionne, mais qui ne plaît pas à tout le monde) quoi qu’il en soit ce casque a un excellent rapport qualité/prix et je ne lui ai trouvé qu’un seul réel défaut :

Les pads en mousses fournis avec le casque sont d’un intérêt très discutable et le câble inclus dans le pack est assez massif et rigide, plutôt adapté à un usage DJ (debout devant les platines avec le casque sur les oreilles) il sera trop long pour un usage nomade et trop court pour un usage sédentaire confortable, il pourra dépanner un moment mais on gagnera en confort en le changeant pour un modèle plus adapté à nos besoins.

Pour une première incursion dans le monde des casques fermés AiAiAi a fait une percée très réussie en se plaçant d’emblée au niveau des références dans le domaine : Je pense que le TMA-1 remplira aisément son rôle d’écoute DJ derrière des platines dans un club saturé de son, mais qu’il aura surtout sa place sur les oreilles des mélomanes nomades.

+ Conception simple et efficace

+ Câble détachable

+ Polyvalence et qualité du son

– Look spécial

– Les accessoires fournis ont un intérêt limité (câble et seconde paire de pad en mousse)

note

 

Remerciement : je tiens à remercier Black_Wolf pour son aide précieuse pour les photos.

Nous rappelons que les appréciations sont à remettre dans leur contexte. Niveau de gamme du produit, prix pratiqué, public visé. Nous vous conseillons de lire attentivement le test dans son intégralité.

Il va également sans dire que la subjectivité est inévitable dans un test de casque, il se peut que vous soyez déçu par un modèle malgré tous nos efforts pour rester objectifs.

2 thoughts on “Test du AIAIAI TMA-1”

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