[Test] FiiO M3 : le Roi est mort, vive le Roi

Le royaume des baladeurs de petite taille avait pour dynastie celle de Sansa, qui a sa tête s’est imposée naturellement cette dernière décennie avec le Clip +, le Clip Zip, le Clip Sport, et enfin le Clip Jam. Cette dynastie dégénérant de mal en pis, comme tant d’autres avant elle, le petit peuple de TN attendait qu’une nouvelle famille arrive : comme une promesse, FiiO mit au monde le M3…

Quelques rappels sur la marque

FiiO est une marque chinoise qui s’est d’abord développée sur le segment des amplificateurs, DAC et autres accessoires dédiés à l’écoute nomade de musique. C’est par la suite que le premier baladeur, le X3, arriva, suivi d’une avalanche de modèles : X5, X3 II, X5 II, X1, X7 et M3, les deux derniers proposant un nouveau form factor. Le X3 étant arrivé en premier dans la série X, peut-être aurons-nous le droit à un M1 ou un M5 à la suite du M3.

Ce dernier est, pour moi, le baladeur attendu par beaucoup sur ce créneau depuis l’annonce de la fin de la production du Sansa Clip Zip. Je pensais que ce serait le X1, sorti plus tôt et positionné dans l’entrée de gamme, mais ses dimensions ne lui permettent pas de correspondre aux critères des acheteurs du légendaire Clip. Voyons donc si ce M3 y correspond.

Le produit

Le M3 est livré avec la version 1.4 du système d’exploitation. Lors du test, celui-ci a été mis à jour en 1.7. La procédure de mise à jour se trouve ici.

Qualité de fabrication

Le M3 est constitué de quatre blocs que sont la face arrière, la face avant, le pavé (non-tactile) de 6 boutons (vraiment physiques, oui oui) et l’écran.

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Le tout semble bien aligné, la construction est en effet propre, mais le plastique utilisé est relativement tendre. Seuls les boutons d’allumage et de verrouillage sur les tranches peuvent donner l’impression de moindre qualité à l’ensemble, mais il n’y a pas de jeu et ce n’est que la couleur métallisée du plastique qui m’inspire cela.

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Un emplacement pour une dragonne/tour de cou se trouve sur la tranche gauche de l’appareil ; pratique pour le sport.

Transfert et stockage

On retrouve les ports microUSB et microSD sur la tranche inférieure de l’appareil. On peut remarquer une construction typiquement chinoise avec l’insertion de la microSD à l’envers, n’enlevant rien à l’excellente fabrication du produit. Toutes les cartes microSD du marché m’ont semblé être acceptées, au moins jusqu’à 128 Go (testé) voire 200 Go, du moment que celles-ci sont formatées en fat32 (utilisez le logiciel GUIformat pour cela).

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La vitesse de transfert via USB sur la carte est classique, soit un peu moins de 4 minutes pour y copier 1 Go. Les dossiers ne sont pas rangés par ordre alphabétique, mais par ordre de transfert, il faudra donc utiliser un logiciel du type de DriveSort pour remettre en ordre alphabétique sa bibliothèque musicale. L’affichage par tag n’est en revanche pas impacté.

Ergonomie

Le M3 remplit tous les critères pour disposer d’une ergonomie quasi parfaite :

  • Sortie jack sur la tranche inférieure de l’appareil ;
  • Mise en pause lors du débranchement du jack ;
  • Allumage rapide. Une fois les métadonnées des pistes présentes sur votre carte chargées, l’appareil démarre en 10 secondes sur la dernière piste/position si cette option est sélectionnée ;
  • Manipulation en poche aisée : lecture/pause sans avoir à rallumer l’écran, à condition de se trouver sur l’écran de lecture ;
  • Rétro-éclairage des boutons ;
  • Navigation rapide et intuitive ;
  • Cerise sur le gâteau, la lecture enchaînée des dossiers est présente, excellente option pour écouter sans arrêt la discographie d’un artiste ;
  • Ajout à la volée d’une piste à la playlist de son choix, bien que leur création ne soit pas des plus aisées.

Caractéristiques techniques

  • DAC : Cirrus Logic CS42L51 ;
  • Formats sans perte supportés : APE (16bit 48kHz), WAV (24bit 96kHz), FLAC (24bit 48kHz) ;
  • Formats avec compression supportés : MP3, AAC, WMA, OGG, M4A, ALAC ;
  • Mémoire (ROM) : 8 Go (jusqu’à 128 Go voire 200 Go via microSD) ;
  • Impédance Casque recommandée : 16 à 100 Ω ;
  • Sortie analogique / sortie casque : Jack 3.5mm ;
  • Port microUSB 2.0 ;
  • Impédance de sortie: <0.4 Ohm (32 Ω) ;
  • Egaliseur numérique 5 bandes (+/-6dB) intégré ;
  • Contrôle du volume : 60 niveaux ;
  • THD+N sortie casque : <0,008% (1kHz) ;
  • Réponse en fréquence : 20Hz – 20kHz ;
  • Diaphonie : > 70dB à 1kHz ;
  • Rapport Signal Bruit : > 95dB ;
  • Tension de sortie max : >2.8 Vp-p ;
  • Alimentation : 5V DC 500 mA recommandé ;
  • Capacité de la batterie: 550 mAh ;
  • Autonomie : 24 h ;
  • Temps de charge : 2.5 h ;
  • Ecran TFT 2″ / 240x320p ;
  • Puissance de sortie 1 : > 50 mW sous 16 Ω THD <1% ;
  • Puissance de sortie 2 : > 30 mW sous 32 Ω ;
  • Poids : 40 g ;
  • Dimensions : 74×39.7×9.1mm ;
  • Livré avec écouteurs, cordon et câble microUSB vers USB-A.

Source : Audiophonics

Bref, pour un baladeur de ce prix, et comme on va le voir sur la partie son, je trouve que FiiO fait un sans faute, et c’est si rare que cela mérite la note maximale.

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Le packaging

Bien que la boîte du M3 soit plus fine et contienne moins d’accessoire que celle des autres baladeurs FiiO, de série X, le constructeur reste néanmoins généreux :

  • Un câble microUSB ;
  • Une paire d’écouteurs boutons ;
  • Une dragonne/tour de cou ;
  • Trois protections d’écran dont une déjà posée ;
  • Le baladeur.
(Source : Head-Fi)
(Source : Head-Fi)

Le M3 mériterait bien une housse de protection, car avec son plastique tendre il pourrait être vite marqué par les chocs.

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Les écrans

Le M3 a un processeur peu gourmand, ce qui concourt à son autonomie confortable, mais ne lui permet pas de gérer des fonctions avancées en matière d’affichage. Il ne dispose pas des thèmes personnalisés de la série X et ne propose qu’une police d’écriture des plus basiques. De même, il lui manquera les fonctions permettant un tri alphabétique des dossiers ou le défilement horizontal du nom des pistes (tag et fichier) dans l’écran de navigation.

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L’écran ne se rallume pas à l’action des touches : il est nécessaire de presser celle d’allumage sur la tranche gauche de l’appareil.

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L’autonomie

La barre d’autonomie de cinq bâtonnets n’est pas précise et n’est là qu’à titre indicatif. À vrai dire, avec une telle autonomie, supérieure à 24h, le M3 ne posera que peu de soucis aux habitués des baladeurs audiophiles, souvent cantonnés à moins d’une dizaine d’heures de lecture.

Son temps de chargement complet lorsque la batterie est vide est effectivement d’environ 2h30.

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Le son

Variant d’un casque à un autre, il est difficile de tirer une conclusion générale sur la sonorité d’un baladeur. J’esquisserai donc ici un avis personnel sur l’effet provoqué sur le rendu sonore de certains intras ainsi qu’un casque, et ce comparativement à d’autres baladeurs.

Méthode

Les comparaisons ont été effectuées :

  • Entre le FiiO M3 et les Sansa Clip +, iPhone 5S, Lotoo Paw 5000 et Xduoo X2 ;
  • Sur les Spiral Ear SE5 Ultimate, les Noble Audio Savant, et le Beyerdynamic DT-1350.

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Pistes de référence :

  • Panda Dub / Born2Dub / Pandakalmie : focus en profondeur et largeur / ambiance / micro-détails / profondeur des basses ;
  • Massive Dub Corporation / Time For The Bus / Rebel on The Roots Corner feat. Tippa Irie : tolérance à l’enregistrement / séparation / dynamique écrasée ;
  • Melody Gardot / The Absence / Impossible Love : résolution / placement / micro-détail / résonance ;
  • Manu Katché / Live in concert (2014) / Beats & Bounce : extension et résolution du grave / micro-détail ;
  • Moby / Hotel / Lift Me Up : ampleur / scène sonore / séparation des voix.

Spiral Ear SE5-way Ultimate (SE5U)

Les SE5U sont des intra-auriculaires très haut de gamme ayant pour vocation à être le plus neutres possible. Ce n’est pas le cas en pratique : chargés en aigus et en basses, il est difficile de les juger plats ou encore comme « référence ». En outre, ils s’adaptent aux différents enregistrements, ayant pour qualité d’être transparents à la source, et restituant donc finement les nombreuses nuances. Leur sensibilité, basse, et leur impédance, élevée, ne sont pas connues.

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Par comparaison avec le Xduoo X2

Scène sonore : l’image sonore est plus distante mais moins dessinée, dotée de moins d’épaisseur ainsi que d’une moindre transparence. La largeur est légèrement plus importante sur le X2, mais la profondeur est très similaire.

Signature : si les basses prennent plus d’espace sur le X2, elles sont aussi bien moins tenues et perdent en attaque. Les capacités des SE5U sont très limitées sur le X2, en comparaison avec le M3. Les médiums, plus distants et ayant moins d’ampleur, perdent en épaisseur, là encore en comparaison directe avec le M3. De même, les aigus se font plus timides sur le X2, ils brillent moins. Seul le haut-médium reste aussi entraînant, mais en perdant en résolution.

Détails : la résolution du M3 est plus importante, le micro-détail et la fin des notes sont plus audibles. Le M3 les rend aussi plus entraînants.

Commentaire : la sortie casque du M3 est plus propre que celle du X2, même si les SE5U ne sont pas sensibles au souffle.

Par comparaison avec le Sansa Clip +

Scène sonore : avec le Clip +, les instruments sont tous très proches et sans l’impression de tridimensionnalité que sont censés offrir des SE5U. Le M3 ouvre la scène et détache les instruments en profondeur.

Signature : les basses sont mieux tenues par le M3 que le Clip + et le X2 ; M3 qui reste par ailleurs maître au niveau de l’extension. Les voix sont plus proches, mais c’est aussi le cas de toutes les plages fréquentielles. Les aigus, notamment les cymbales, sont plus mis en avant qu’avec le M3, qui les intègre mieux avec les autres registres fréquentiels.

Détails : le M3 permet une bien meilleure articulation des détails, qui ne se noient pas dans la petitesse de la scène sonore comme avec le Clip +, tout en révélant certains micro-détails que les SE5U véhiculent.

Commentaire : le Clip + démontre que sa réputation de meilleur baladeur de petite taille n’était pas usurpée, tenant la dragée haute au FiiO M3, mais étant incapable de l’égaler sur plusieurs points. Sur les grands ensembles, le M3 s’en sort indéniablement mieux, alors que sur les plus petits, le Clip + fait quasiment aussi bien.

Par comparaison avec l’iPhone 5S

Scène sonore : tubulaire, le 5S accentue l’effet de profondeur et fait apparaître un voile perceptible lorsqu’il est directement mis en comparaison avec le M3.

Signature : le grave est un peu baveux en comparaison directe, l’aigu des cymbales légèrement agressif. Les voix ne sont pas autant euphoniques qu’avec le M3. Bref, je suis loin d’être aussi emporté par la musicalité de l’ensemble qu’avec le M3. L’iPhone 5S est, comparativement, moins vivant.

Détails : détaillé, mais manquant d’articulation, il passe sur de nombreux micro-détails propagés en écho.

Commentaire : l’iPhone 5S peut faire office de baladeur, mais lorsqu’il est comparé au M3 il est relégué, chez moi, à du dépannage.

Par comparaison avec le Lotoo Paw 5000

Scène sonore : en largeur, le M3 est loin derrière le Paw 5000 qui pourrait même avoir tendance à trop latéraliser. En profondeur, le Paw 5000 apporte un focus sur les instruments, ainsi qu’un placement et une précision que le M3 n’a pas, malgré sa bonne amplification. La hauteur des instruments est plus importante sur le Paw 5000, mais il faut forcer l’oreille pour remarquer que le M3 n’est pas si loin.

Signature : le Paw 5000 est plus fin sur toute la plage fréquentielle, donnant la forte impression de faire sonner les SE5U tels qu’ils étaient censés le faire sur le papier : sans coloration. En comparaison, le M3 pourrait donner l’impression de rajouter des basses et des aigus, mais ce n’est pas le cas, la taille de la scène sonore étant trompeuse à cet égard.

Détails : le Paw 5000 articule le détail et ouvre la scène sonore de façon à ce que tout soit plus facilement perceptible, là où le M3 a plus de difficultés, bien qu’offrant une prestation non loin de la quantité de micro-détails perçus avec le Paw 5000.

Commentaire : le Paw 5000 peut sonner trop raffiné pour certains, avec parfois un manque d’attaque dans le grave, mais il laisse un plaisir d’écoute qui, subjectivement, est au-delà de ce dont est capable le M3. Malgré tout, le M3 n’en est parfois pas loin d’être au même niveau.

Noble Audio Savant

Les Savant sont des intra-auriculaires basés sur une architecture à doubles transducteurs à armature équilibrée. Peu d’informations sont disponibles à leur propos (sensibilité : NC ; impédance : <30 Ohms). De tous les intras dont je dispose, c’est ceux ayant la signature la moins marquée sur un registre fréquentiel ou un autre, mais ayant pour particularité, selon la source, de pouvoir être quelque peu agressifs dans le haut-médium.

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Par comparaison avec le Xduoo X2

Scène sonore : le X2 reproduit une scène sonore plus large et plus profonde, et ce avec plus d’espace pour les instruments, mais aussi avec plus de cohérence. En revanche, le X2 dessine les instruments avec un trait moins de précis que le M3.

Signature : Les Savant ont une signature équilibrée n’oubliant aucun registre fréquentiel, s’appuyant les médiums mais gardant un grave rapide et dense. Le X2 accentue moins la clarté de la signature que le M3 et reste doux sur le haut-médium, quand ce dernier offre plus d’extension dans l’aigu et des basses tout aussi puissantes.

Détails : le M3 a plus de micro-détails grâce à une plus grande précision et clarté.

Commentaire : le souffle n’étant quasiment pas un problème avec les Savant, ils se marient ici excellemment avec le X2, mais tout autant avec le M3. Il m’est donc impossible de les départager.

Par comparaison avec le Sansa Clip +

Scène sonore : moins large et profonde que celle du M3, le Clip + s’en sort tout de même mieux avec les Savant qu’avec les SE5U, mais n’est pas capable d’aérer la scène sonore et de l’étager en profondeur, restant bloqué dans une scène qui, comparativement, semble plus 2D que 3D.

Signature : le Clip + tape fort en haut et en bas mais pour autant n’a pas plus d’extension. Les aigus sont plus durs, sonnant d’un bloc sans douceur, et les basses assommantes en comparaison du M3 plus fin et étendu.

Détails : le M3 a une scène sonore et une extension mettant en valeur détails et micro-détails que le Clip + n’a pas à sa portée.

Commentaire : le M3 se trouve ici entre la signature plus douce du X2 et celle plus dure du Clip+. Un compromis intéressant qui n’enlève pas la clarté de la signature des Savant, mais qui peut se révéler un peu fatiguant tout de même…

Par comparaison avec l’iPhone 5S

Scène sonore : moins tubulaire qu’avec les SE5U, ici d’ailleurs plus large que profonde, la présentation est toujours moins cohérente que celle du M3.

Signature : les basses du 5S et du M3 sont assez similaires dans la présentation, mais le M3 offre plus d’attaque et de texture. De même, le M3 est plus juste sur les voix, le grain étant plus naturel et plus euphonique. Les aigus du 5S peuvent être par moment agressifs avec les Savant, tandis que le M3 maîtrise mieux cela, mais pas aussi bien que le Xduoo X2.

Détails : le 5S est moins détaillé pour plusieurs raisons – le manque d’étagement propre en profondeur, la résolution et l’articulation. Un intra plus spacieux que les Savant devrait offrir plus de détails et permettre de mieux le comparer face au M3.

Commentaire : les Savant, d’une sensibilité similaire aux SE5U, ont besoin d’une source offrant une puissance supérieure à celle de l’iPhone 5S.

Par comparaison avec le Lotoo Paw 5000

Scène sonore : en comparaison du M3, le Paw 5000 fait tout mieux, bien mieux : cohérence de la présentation, étagement des plans, hauteur des instruments, précision sans exagération…

Signature : le Paw 5000 est beaucoup plus neutre. En comparaison, la clarté des Savant que fait ressortir le M3 parait très peu naturelle, les basses tapent un peu moins, mais ont une texture avec plus de résolution. Les aigus sont pour leur part plus doux sans perdre d’énergie comme le Xduoo X2 le faisait.

Détails : les micro-détails audibles avec le M3 le sont plus aisément sur le Lotoo. La texture du grave et de l’aigu offre une richesse que le M3 n’atteint pas non plus.

Commentaire : le M3 est plus portable et délivre une prestation honorable compte tenu de son prix et de sa taille, mais cela s’arrête là dans la comparaison avec le Paw 5000 lorsqu’il s’agit d’alimenter les Savant.

Beyerdynamic DT-1350

Le DT-1350 est un casque monitoring avec une signature relativement droite, pouvant facilement manquer d’infra-graves et étant discriminant sur les aigus, fréquences qu’il peut rendre particulièrement désagréables si l’enregistrement est de mauvaise qualité. En outre, il offre une scène sonore précise et détaillée sans tomber dans l’analytisme parfois typique de ce genre de casque. Il est enfin doté d’une sensibilité de 109dB/mW et d’une impédance de 80 Ohms ; autrement dit un casque pas facile à alimenter.

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Par comparaison avec le Xduoo X2

Scène sonore : le placement est plus cohérent, le M3 donnant l’impression que les instruments se marchent dessus. L’espace présenté est plus large, mais dispose d’une profondeur similaire, bien que le focus sur les instruments dessinés par X2 offre une image plus nette.

Signature : le M3 est clair. Sans rajouter de basses, le X2 est plus doux avec des aigus moins énergiques, mais aussi moins d’extension.

Détails : le niveau de détails est sensiblement le même, mais l’ouverture du DT-1350 sur le X2 plus que sur le M3 facilite peut-être l’écoute de certains éléments mis en avant.

Commentaire : le X2 offre certainement une écoute plus qualitative de ce casque, non sujet au souffle, que le M3, brouillon et peu dynamique en comparaison.

Par comparaison avec le Sansa Clip +

Scène sonore : la scène du DT-1350 est bien plus de front et de tête avec le Clip + qu’avec le M3, tout en manquant de cohérence dans le placement des instruments, allant jusqu’à éclater la scène de gauche à droite quand le M3 garde une scène sonore dans laquelle il est possible de positionner les instruments sur l’avant et les côtés.

Signature : le Clip + offre moins d’épaisseur que le M3 et est plus agressif dans le haut-médium et l’aigu. Les basses sont aussi plus sèches et plus précises, ce qui peut nuire au plaisir d’écoute de certains.

Détails : le M3 n’ouvre pas suffisamment la scène pour qu’une différence soit bien perceptible sur les micro-détails. Néanmoins, la fin des notes est plus marquée, le grave a nettement plus d’extension et donc de détails.

Commentaire : le M3 a indéniablement plus de puissance pour alimenter correctement le DT-1350 et dispose de qualités autant en matière d’espace que de justesse dans la restitution des instruments que n’a pas le Clip +.

Par comparaison avec l’iPhone 5S

Scène sonore : avec un peu moins de profondeur et un placement plus anarchique, le 5S s’en sort tout de même très bien en comparaison du M3 et du Clip +. La largeur de scène ne vient pas latéraliser à outrance et la scène n’est pas pour autant en pleine tête.

Signature : l’attaque est molle dans le grave, les aigus n’ont pas l’énergie que leur procure le M3, mais les voix, plus proches, sont quelque peu plus claires.

Détails : ils sont similaires, le M3 semblant toutefois plus marquer certains détails par sa clarté.

Commentaire : le 5S n’est pas fait pour alimenter un casque comme le DT-1350, mais le FiiO M3 ne semble pas l’être non plus.

En comparaison avec le Paw 5000

Scène sonore : encore une fois, il est osé de comparer la cohérence, la profondeur et la largeur de scène du Paw 5000, bien plus aérée et doté de plus de hauteur. En comparaison, le M3 donne l’impression de sonner de tête alors que ce n’est pas le cas.

Signature : le Paw 5000 est plus doux que le M3, marquant moins les basses et les aigus, et étant – comme c’est le cas avec les autres casques/intras mobilisés pour le test –, plus proche de la neutralité.

Détails : le Paw 5000 révèle aisément les détails, sans effort, quand le M3 force le trait en manquant de naturel.

Commentaire : la différence de prix entre le M3 et le Paw 5000 s’explique facilement à l’écoute du DT-1350, un baladeur d’entrée de gamme comme le M3 est limité par sa faible polyvalence, alors que le Paw 5000 maîtrise facilement des intras les plus sensibles aux casques nomades les plus exigeants en matière d’amplification.

Conclusion

Le FiiO M3 répond à la plupart des attentes que j’avais nourries, détrônant le Roi des baladeurs ultra nomades que sont les Clip + et Clip Zip, mais se confrontant à la concurrence du Xduoo X2, certes moins abouti sur certains aspects, mais disposant de sérieuses qualités sonores qu’il faudra jauger si vous hésitez entre les deux.

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Avec une sortie casque pouvant produire un fort volume sonore, mais toutefois limitée aux casques nomades parmi les moins exigeants, le FiiO M3 pourra contenter la plupart des utilisateurs du moment, qu’ils cherchent à appuyer une signature claire à leur casque ou intra.

En effet, face à d’autres baladeurs, le M3 montre qu’il n’est ni doux dans l’aigu et le haut-médium, ni léger dans le grave, tout du moins si ce qui est branché en sortie ne l’est pas. Si vous cherchez à atténuer cette tendance, il vaudra mieux vous pencher vers un autre produit comme le Xduoo X2. Le FiiO X1, plus gros et disposant d’une autonomie moindre, satisfera les plus exigeants – dans l’entrée de gamme – sur le plan des performances sonores : une scène sonore plus large et profonde, des timbres plus riches et fins à la fois, ainsi qu’une amplification sans compromis – à la différence du M3-, pourront faire la différence.

Le FiiO M3 n’en a pas moins de nombreuses qualités qu’il est rare de trouver réunies dans un produit aussi peu onéreux et compact. Sa grande autonomie, sa sortie casque exempte de souffle, son interface simple et efficace, ainsi, bien sûr, que sa qualité sonore, en font un baladeur incontournable sous les 100€ pour qui souhaite se passer de son smartphone et profiter pleinement de sa musique en nomade sans avoir à transporter une des nombreuses briques nous faisant office de baladeur depuis quelques années. Pour cela le FiiO M3 mérite sans concession une mention très bien.

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Les qualités :

  • Interface simple et pratique ;
  • Boutons physiques ;
  • Compacité ;
  • Autonomie ;
  • Qualité sonore supérieure à celle du Clip +.

Les défauts :

  • Tri des dossiers par ordre de transfert ;
  • Retour à la racine des dossiers lors de la navigation après le lancement d’une piste.

Merci au magasin bordelais Audiophonics pour sa confiance et l’opportunité qu’il nous a offerte de tester le FiiO M3.


7 thoughts on “[Test] FiiO M3 : le Roi est mort, vive le Roi”

  1. Yeah ! Merci pour ce test, on a enfin un nouveau joujou à conseiller sans réserve ! 🙂

  2. Il n’est pas gapless mais supporte le duo .wav + .cue
    pour rockbox perso je crois que c’est pas à l’ordre du jour.

  3. Mhh très intéressant ce petit DAP. Dommage qu’il n’y ait pas de comparaison avec le « nouveau » Xduoo X3 (bon OK c’est pas la même gamme de prix).

  4. Merci Vic pour ce beau comparo. Perso son gabarit m’a séduit, j’en ai fait mon dap à tout faire (sport, plage etc…)

  5. Salut à tous,
    D’abord un grand merci à l’auteur de ce billet. Je cherchais des infos sur le M3 & je suis servi.
    J’ai donc très envie de faire son acquisition.
    Par contre j’ai lu & vu (sur une video Youtube), qu’à allumage, la langue était le chinois.. Quelqu’un a un petit tuto pour le passer en Francais (si ce langage existe) ou en Anglais ?
    En vous remerciant !

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