[Brèves] Marty #77 : Soundmagic Vento P55, Pass Laps HPA1, Astell&Kern AK320

Le salon est fini, mais pas l’actualité : une semaine plus tard, il est temps de s’intéresser aux marques qui n’avaient pas pu venir au salon (pour dire vrai, on ne les avait pas toutes invitées non plus…).

Trois nouveaux produits intéressants aujourd’hui : le Soundmagic Vento P55, le Pass Laps HPA1 et l’Astell&Kern AK320. Entrons dans les détails…

Soundmagic Vento P55

D’abord connue pour ses intras à pas cher, la marque Soundmagic produit également quelques casques qui lui permettent de jouir d’une assez bonne réputation auprès des TNiens : les HP100 et HP150, testés dans nos colonnes. Pour célébrer ses 10 ans d’existence, la marque réitère l’expérience casque en annonçant la sortie du Vento P55 (Vent P55 en italien).

P55 Vento

Pourquoi une marque chinoise a-t-elle décidé d’utiliser un nom italien pour son dernier produit ? La légende veut que le concepteur du casque ait choisi ce nom pour exprimer le contrôle que le Vento P55 a sur l’air… En revanche, en dehors de cette information capitale, pour le moment peu de choses ont été dévoilées à propos de ce casque.

Nous savons simplement qu’il aura fallu près de deux ans de recherches aux équipes de Soundmagic pour développer les drivers du casque. En effet, le P55 marque un tournant intéressant pour la marque car c’est le premier casque de leur catalogue à être entièrement développé puis fabriqué chez eux. Ces drivers « maison » de 40mm de diamètre, fabriqués en néodyme, permettent au Vento P55 de couvrir une plage de fréquences allant de 15Hz à 22kHz. Le reste des spécifications reste pour le moment inconnu.

P55 Vento

Contrairement aux HP100 et HP150, le Vento P55 est un casque supra-auriculaire. Avec un arceau en acier inoxydable, des cups en aluminium et un câble détachable, le Vento montre une orientation plus haut de gamme que ses grands frères. Le packaging n’est pas en reste. Le casque sera fourni avec deux câbles de 1,2 mètre de long, dont un proposant une télécommande/micro pour smartphone, ainsi qu’un boitier de transport rigide.

Le Soundmagic Vento P55 est à présent en précommande au prix de 150£.

Pass Labs HPA1

Dans le monde de l’audio avec enceintes, Nelson Pass jouit d’une réputation assez enviable puisqu’à l’instar de quelques créateurs (Dan D’Agostino, Bob Carver…) il a été élevé par certains au stade de la légende vivante. Son implication dans la scène DIY n’étant pas non plus étrangère à l’adoration dont il fait l’objet. Aussi, quand la marque qu’il a créée (et qui porte son nom, c’est plus commode) annonce la sortie d’un amplificateur pour casques, il est de bon ton de s’intéresser à ce qu’on trouve dedans.

HPA1 (face)

Le HPA1 reprend les codes esthétiques de la gamme et présente cette typique façade massive en aluminium qui donne l’impression d’avoir été conçue à l’origine pour des portes de bunker. Dépouillée, elle ne comporte qu’une entrée jack 6,35mm, trois boutons-poussoirs et un immense, massif, gigantesque potentiomètre de volume. A l’arrière, on retrouve le même dépouillement : 2 entrées RCA et une sortie préamplifiée, également asymétrique. Ce n’est assurément pas au niveau des fonctionnalités que le HPA1 va s’imposer.

HPA1 (dos)

A l’intérieur, et même si malheureusement pour le moment, on ne peut pas voir en détail son anatomie dévoilée à nos yeux avides, si on en croit les dires de Nelson, on devrait trouver au milieu un immense, massif, gigantesque transformateur toroïdal, suivi par un circuit de régulation également copieux. On sait l’attention que Pass porte à l’alimentation de ses circuits, il n’est pas étonnant que le même sérieux ait été de mise ici, surtout que le concepteur indique regretter que, sur les amplis casque, l’alimentation soit souvent un peu trop prise à la légère. Pour l’amplification, on trouve, sur l’étage de gain, des transistors j-fets, suivis par des mosfets pour l’étage de sortie, le tout polarisé en classe A, dans un montage à large bande passante et à faible contre-réaction. La fonction de préamplification, qu’on nous promet excellente, est débrayable.

Le HPA1 est dit pouvoir alimenter tous les casques de 15 à 600 ohms, avec, parait-il, une appétence particulière pour les orthodynamiques (ou planar-dynamiques). On attend de voir ça. Reste que pour les 3500$ que Pass Labs va réclamer, on peut s’acheter pas mal de merveilles et il y a pas mal de promesses auxquelles le HPA1 devra répondre, surtout pour un ampli assez dénudé et uniquement asymétrique.

Astell&Kern AK320

Ceux qui pensaient qu’iRiver sortirait un AK760 pour coiffer la gamme par le haut en seront pour leurs frais : le petit nouveau est le AK320 et il s’inscrit… au milieu, mais pas tout à fait.

AK320

Jusqu’à présent, la logique de la gamme Astel&Kern était assez lisible et plutôt compréhensible : on monte en numéro, on monte en gamme l’équipement embarqué et on monte le prix dans des proportions équivalentes. Si l’arrivée de l’AK 380 a pu remettre en question la pertinence de placement du AK240 (principalement l’intérêt du modèle SS), ses spécifications, son équipement et l’éco-système qui l’accompagnait étaient tels que son placement était logique. Cette démarche semble remise en question avec l’AK320.

Si on devait le résumer, on pourrait dire qu’il s’agit d’un AK380 jr : il reprend les mêmes puces de conversion (une paire d’AKM AK4490) et le même écosystème (lecteur de CD et socle externe). En revanche, il est bridé sur certaines fonctionnalités (le décodage DSD n’est pas natif et la conversion PCM limitée à 192kHz) et sa capacité mémoire est limitée à 128Go. Si on s’arrête là, tout va bien. Mais si on prend en compte le cas du AK240, on se retrouve avec quelque chose qui commence un peu à défier la logique. Une petite feature matrix pour mieux percevoir le problème :

gamme AK

On voit que la segmentation de gamme fait apparaître le 320 sous le 240, alors qu’il semble appartenir à une gamme supérieure. Le bridage de la mémoire semble, dans ce cadre, assez logique, mais la castration du circuit DAC, limité à 192kHz en PCM et démuni du traitement natif du DSD est clairement artificiel et semble être une pure décision marketing de segmentation (il y a fort à parier que le développement du AK320 aurait été moins couteux pour iRiver s’il avait conservé les fonctionnalités du 380). En même temps, il faut bien ça pour permettre au AK240 de continuer à justifier son existence puisque, si les prix annoncés sont respectés, le 320 sera près de 500€ moins cher que le 240. Et là, on a subitement envie de faire un câlin pour consoler ceux qui ont investi les 3299€ demandés pour un 240SS.

De la même manière, il n’est pas certain que la sonorité aille dans un sens contraire : assez logiquement puisque les circuits sont similaires, les premiers retours d’écoute le placent très près de l’AK380 (certains indiquent : impossible à différencier à l’oreille) alors que AK indique qu’il se situe entre le 240 et le 380 mais plus proche du premier (on aura tendance à ne pas vraiment leur faire confiance). Que reste-t-il à l’AK240 ?

3 thoughts on “[Brèves] Marty #77 : Soundmagic Vento P55, Pass Laps HPA1, Astell&Kern AK320”

  1. Dans l’attente de la création du user/auteur adéquat, je précise : brève écrite à quatre mains avec Flying Baboon.

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