[Test] EarSonics ES2 et ES3, tout en musique

Le constructeur français EarSonics continue d’élargir sa gamme d’intras universels en nous proposant ses deux derniers modèles, les ES2 et les ES3, qui remplacent les SM2 et les SM3. Ils s’inscrivent dans la lignée des S-EM9 et intègrent la série Music de la marque.

Cadre du test

EarSonics m’a prêté les 2 paires pendant 3 semaines. La durée de leurs écoutes s’est répartie ainsi :
– une semaine pour les ES2 ;
– une semaine pour les ES3 ;
– et la dernière semaine pour affiner mes notes.

Sources utilisées :
– DX50 avec FLAC ou MP3 (lecteur qui m’a lâché lors de la dernière semaine) ;
– iBasso D-Zero mk2 sur Spotify HD ;
– Sony Z3 Compact sur Spotify HD ;
– Sony NWZ-S639F avec MP3 (pour pallier la panne du DX50).

En complément, Fabaaroan m’a gentiment prêté ses S-EM9 afin que je puisse avoir une vue d’ensemble de la gamme (Merci beaucoup !).
J’écoute habituellement les SM64, et pour situer mes goûts audiophiles, j’aime avoir un son plein avec des graves présents et bien maîtrisés ; la séparation des instruments et le timbre des voix sont également très importants pour moi.

 

Caractéristiques techniques des ES2 :

  • Sensibilité : 119 dB/mW
  • Impédance : 26,5 ohm
  • Réponse en fréquence : 10 Hz -20 kHz
  • Technologie : 2 BA – 2 voies (1 x basses – 1 x aigus)
  • Prix : 299€

Caractéristiques techniques des ES3 :

  • Sensibilité : 116 dB/mW
  • Impédance : 31,5 ohm
  • Réponse en fréquence : 10 Hz -20 kHz
  • Technologie : 3 BA – 3 voies (1 x basses – 1 x médiums – 1 x aigus)
  • Prix : 399€

 

 

Généralités

Les deux modèles étant exactement identiques par leur ergonomie et leur packaging, l’analyse de ces caractéristiques leur sera commune.

Packaging

Les écouteurs sont livrés dans une boîte rectangulaire de bonne facture qui les met bien en valeur.
Le packaging est classique pour EarSonics, quoiqu’un peu amélioré par rapport à celui des , à savoir :
– une housse semi-rigide, tout juste assez grande pour contenir les intras ;
– deux paires de biflanges noires (S) et deux grises (M) ;
– deux paires d’embouts en mousse (S et M) ;
– une paire de monoflange plat ;
– un outil pour le nettoyage ;
– un manuel.

Si l’ensemble peut paraître minimal, il comporte tout le nécessaire. Personnellement, j’ai trouvé mon bonheur, comme à chaque fois, avec les biflanges qui allient pour moi confort et performance sonore.

packaging

Fabrication

La coque des écouteurs est noire laquée et la fabrication en acrylique semble solide. Les deux parties de la coque sont assemblées par des vis. L’écouteur droit est imprimé du logo ES et le gauche du chiffre 2 ou 3 suivant le modèle. Les impressions sont sobres, nettes et paraissent durables.
La canule est la même que sur les Velvets, plus longue que celle des S-EM9 et plus large que celle des SM64. Elle est percée de deux ouvertures.
Le câble est le même que pour l’ensemble des produits EarSonics : à deux broches (2-pin), détachable, tressé et relativement fin. Il est muni d’une gaine à mémoire de forme afin d’augmenter le confort et faciliter la mise en place. Enfin il dispose d’un serre-câble et d’un jack coudé.
Seul bémol : le câble des ES2 que j’ai reçu était monté à l’envers, ce qui a perturbé mon écoute de ces intras durant les premiers jours.

Confort, fit et isolation

La coque de ces intras est assez volumineuse et le confort a été une des mes premières inquiétudes. En effet, elle ressemble trait pour trait à celle des Velvets et j’avais eu des soucis de port avec ce modèle. Cependant la forme des ES2/3 doit être légèrement différente car je n’ai ressenti aucune douleur lors de mes sessions d’écoute (qui pouvaient s’étendre jusqu’à huit heures par jour). Ainsi, même s’ils sont plus imposants que les SM64 ou les SM2-iFi, le confort de ces intras m’a paru excellent.
A noter que le port se fait par dessus l’oreille.
Le fit n’est pas très profond, ce qui n’empêche pas l’isolation d’être correcte. Que ce soit en open-space ou dans la rue, je n’ai pas été gêné par les nuisances sonores environnantes.

Sensibilité

Les deux paires sont faciles à driver, même si mon Z3 Compact donne un son assez bouché sur ces intras (mais ceci est propre à son rendu). Par rapport au SM64, j’ai baissé le volume d’au moins un tiers ; et le petit baladeur Sony a proposé un son de qualité égale au DX50/D-Zero.

Maintenant que nous avons détaillé les aspects matériels, intéressons-nous à la partie son !

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es2

Impression générale

La signature est chargée en bas (plus que celle des SM64), avec une emphase sur le bas-médium. Le médium conserve néanmoins la chaleur et le naturel typiques d’EarSonics.
La scène sonore est d’une largeur passable (une fois résolu le problème du câble) et, même si elle n’est pas des plus étendues en profondeur ni en hauteur, les trois dimensions y sont correctement rendues.
La sonorité que dispense les ES2 est de manière globale très douce, chaleureuse, légèrement en retrait et jamais crispante. Leurs aigus sont beaucoup plus effacés que sur les SM64, ce qui les rend moins brillants.

Graves

Le bas du spectre est assez chargé (plus que sur les SM64), ce qui contribue au rendu très chaud de ces écouteurs. Comparé aux ES3, l’extension est moindre et les attaques moins précises.
Les basses sont dosées avec justesse, sans exagération, et ne viennent pas couvrir le reste du spectre. Lorsque la scène n’est pas trop chargée (comme dans certaines introductions par exemple), leur résonance est exemplaire. Néanmoins leur précision et la qualité de leur texture diminuent dès que la complexité du signal augmente. Cela se ressent, par exemple, dès qu’il y a une basse et une grosse caisse qui jouent ensemble.

Médiums

Les médiums EarSonics ont un son bien à eux et les ES2 ne dérogent pas à la règle. Les voix sur ces intras sont très veloutées, claires, et se distinguent facilement. Le très léger creux dans le haut-médium des ES2 vient accentuer cette sensation, procurant beaucoup de plaisir à l’écoute du chant de nos artistes préférés.
Le bas-médium est quant à lui très présent et domine la scène. Cette emphase participe fortement au rendu chaud et doux de ces écouteurs. Cependant le manque de rapidité du rendu de ce registre sur les ES2 peut parfois donner un sentiment de congestion et enlever de la dynamique à ces intras.

Aigus

Les ES2 ont des aigus en retrait, ce qui renforce leur douceur. Les cymbales sur ces intras ne sont jamais agressives. Le niveau de détail est correct même si les aigus sont moins fins que sur les SM64.

Scène sonore, définition, détails et rapidité

La présentation de la scène sonore est agréable : la distinction des différentes parties est aisée et la séparation est cohérente et naturelle. Néanmoins la largeur de la scène sonore est à peine suffisante et manque d’aération lorsque le message est chargé.
Avec leurs deux drivers, les ES2 sont en difficulté dès que la musique se complexifie et manquent alors d’agilité, notamment dans le bas du spectre, ce qui peut donner une impression de flou. Par exemple, les relances de batteries manquent parfois de dynamisme et pourraient se montrer plus entraînantes.
Toutefois, grâce à la qualité de leurs timbres ainsi qu’à la texture et à l’épaisseur données au son, les ES2 sonnent le plus souvent justes.

Conclusion

Les ES2 restent dans l’esprit de l’entrée de gamme EarSonics et pourront donner une idée du son de la marque aux audiophiles curieux. En effet, on y retrouve des éléments clés comme la qualité des médiums, la cohérence de la scène sonore et une très grande impression de naturel.
Leur écoute, très douce et chaleureuse, peut cependant parfois manquer de précision et donner un sentiment de compacité excessive.
L’autre entrée de gamme Earsonics, les SM2-iFi, est une alternative plus brillante, plus aérée mais n’aura pas la même qualité dans le bas du spectre. A chacun de choisir en fonction de ses préférences !

Note : 3,5/5

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es3

Impression générale

Les premières impressions que j’ai eues en écoutant les ES3 m’ont rappelé les Velvet en position plutôt warm, mais en plus précis et mieux maîtrisé. Pour sûr, ils m’ont mis une belle claque comparés à mes SM64 ! Ils m’ont même paru boxer dans une catégorie supérieure à leur prix.
Après avoir écouté les S-EM9, j’ai trouvé que les ES3 étaient sans conteste leurs petits frères. Leur son est très aéré, leur spectre très étendu à chaque extrémité et leur scène sonore naturelle.
Leur rendu est, en un mot, excellent et c’est avec un grand plaisir que je les ai testés.

Graves

Les basses de l’ES3 sont non seulement profondes mais pleines de corps et de texture. Quoique bien présent dans la signature sonore des ces intras, ce registre n’écrase pas le reste. Son rendu reste constamment très technique, à la fois dynamique et précis. Aussi peut-il transmettre beaucoup d’énergie tout en montrant finesse et délicatesse.

Médiums

Le médium est retranscrit de manière très naturelle et donne l’impression de ne jamais forcer.
Les guitares sonnent magnifiquement bien sur les ES3, de façon détaillé et sentie. J’ai été notamment bluffé par leur rendu de la guitare jouée « fingerstyle » : le rythme, la rapidité, la précision, la résonance des percussions… Tout était là !
Autre exemple : le synthétiseur de Rick Wrigth, des Pink Floyd, sonne à merveille sur ces intras, avec une belle épaisseur. Les ES3 lui donnent du corps et le rendu de ses nappes en devient somptueux, vaste et plein.
Les voix ne sont pas en reste sur les ES3 et m’ont paru plus détourées que sur les SM64. Elles sont veloutées, texturées, leurs timbres respectés et les performances vocales des artistes féminines sont restituées avec brio.
Ce registre, caractéristique du son EarSonics, sonne ici avec une justesse remarquable !

Aigus

Cette partie est bien plus représentée que sur les ES2 et sa qualité est plus proche de celles des SM64 ou de celle des S-EM9. Son extension est bonne, tout comme la résolution de son rendu, mais toujours sans agressivité, ce qui contribue à l’aération de la scène. L’attaque des cordes et des cymbales, notamment, est précise : on perçoit aisément l’intégralité de l’enveloppe de la vibration, depuis son attaque jusqu’à son évanouissement.

Scène sonore, définition, détails et rapidité

La musique est présentée très naturellement sur les ES3 dont la résolution m’a semblé meilleure que celle des SM64.
Le message délivré par ces intras est clair et intelligible. Ils immergent dans la musique et c’est leur point fort : on se laisse emporter aisément par leur rendu.
Chaque élément du signal est placé avec justesse sur la scène sonore des ES3 qui, du coup, paraît homogène et cohérente. Les pupitres s’y épanouissent sans se gêner et les 3 dimensions y jouissent d’une belle amplitude. La séparation s’opère facilement et naturellement, même dans la restitution de grands ensembles orchestraux. En ce domaine où les ES2 étaient à la peine, les ES3 sonnent avec un niveau de restitution particulièrement impressionnant pour leur prix. Sur un groupe comme les Local Natives ou Snarky Puppy, leur haut degré de détail permet de distinguer sans mal chaque source instrumentale.
Les ES3 sont également rapides et savent délivrer des attaques franches qui, pour autant, n’escamotent pas les résonances.
La manière dont les ES3 font sonner la musique est tout simplement excellente et parvient à nous faire oublier le matériel d’écoute.

Conclusion

Avec les ES3, EarSonics livre un produit remarquable qui représente parfaitement le savoir-faire du fabricant français. Chaque partie du spectre que restitue ces intras est une réussite et le rendu qu’offre leur scène sonore est excellent. La qualité de leurs graves, notamment, est étonnante au regard de leur tarif, leurs médiums sonnent naturels et justes ; tandis que leurs aigus sont très fins et détaillés.
Plonger dans la musique avec ces écouteurs est un vrai plaisir et nous rappellent la motivation ultime de la quête audiophile : l’émotion.

Note : 5/5

Merci à Faabaroan pour l’organisation de ce prêt et pour m’avoir confié ses S-EM9. Merci à Earsonics de nous avoir donné encore une fois la possibilité de tester leurs produits. Et enfin merci à l’équipe blog pour la relecture et le portage !

7 thoughts on “[Test] EarSonics ES2 et ES3, tout en musique”

  1. Bonsoir et merci pour ce test tres interessant.
    J´aurais voulu savoir comment les positionner par rapport a des intra comme comme custom art EI3 ou music two. Ils sont grosso modo dans la meme gamme de prix. les avis eclaires sont les bienvenus.
    bonne continuation a vous tous.

    1. Je n’ai malheureusement jamais pu poser l’oreille sur ces modèles. Peut être que quelqu’un d’autre passera par là.

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