Guide de Noël Tellement Nomade 2015

Le mot du président.

2015 s’achève.
Aussi est-il (plus que) temps pour la communauté de Tellement Nomade de vous proposer ce beau guide de Noël flambant neuf !

Que trouverez-vous dedans ? De la lecture, des conseils et la passion que les TNiens tentent de transmettre dans leurs écrits. Également un florilège certes incomplet mais néanmoins cohérent de ce qui s’est fait de mieux en audio en 2015, des nouveautés marquantes, et ce afin de proposer une vision unique dans le monde audiophile francophone. En espérant que vous, lecteurs, profiterez de ce guide pour vous cultiver et pour trouver quelque chose à poser au pied du sapin et que vous prendrez autant de plaisir à parcourir ce guide que nous en avons eu à le concevoir.

Bonne lecture !
Corderaide, pour Tellement Nomade.

[nextpage title= »Les baladeurs »]

Dans le secteur des baladeurs audio, 2015 a vu se renforcer une concurrence importante entre les différents acteurs du marché.

Fiio a renouvelé pratiquement tous ses baladeurs avant de s’attaquer au haut de gamme avec le X7 et a ainsi damé le pion à iBasso dont la gamme ne sera mise à jour que l’année prochaine.

Cowon, ancienne gloire audiophile mais victime de désamour depuis l’arrêt de production du J3, a fait un retour remarqué avec son P1. Astell&Kern continue à cibler ceux dont l’exigence se situe au moins autant dans l’image de marque que dans le son, rejoint par Sony qui a amorcé son retour dans le monde des baladeurs haut de gamme avec le ZX1 et étend maintenant sa gamme. Mais c’est peut-être du côté des marques plus exotiques que 2015 a été le plus intéressant : Hidizs et Shanling ont marqué l’exercice avec des baladeurs au tarif plus abordable et Lotoo pointe le bout de son nez avec deux DAP, dont le Lotoo Paw Gold (dont on nous murmure avec insistance qu’il pourrait bien, malgré une interface d’un autre âge, mettre tout le monde d’accord par sa capacité à faire vivre la musique et sa puissance…).
Maintenant que vous voilà noyés dans les marques et références, comment s’en sortir ?

Dans un premier temps vous pouvez tout simplement plonger dans ce guide, puis, pour aller un peu plus loin n’hésitez pas à venir faire un tour du côté de notre forum pour être accompagné de façon personnalisée par notre communauté de passionnés.

Cowon P1

Cowon

Pour beaucoup, Cowon avait disparu des radars audiophiles depuis plusieurs années, notamment après l’arrêt de la production du J3. C’était sans compter sur l’arrivée du P1. Avec ce baladeur, pas de bling-bling niveau design, même si la conception est parfaite. Le lecteur présente une forme classique, rectangulaire et finalement plutôt austère, simplement égayée par la présence de boutons de commandes sur la tranche. Le P1 est équipé d’une mémoire interne de 128 Go, extensible par carte micro SD et offre la possibilité de lire tous les formats y compris le DSD en natif. L’écran tactile occupe presque toute la surface du lecteur, permettant ainsi de le commander sans aucune difficulté. Tout comme pour ce qui concerne son design, le P1 va également à l’essentiel pour ce qui est des fonctionnalités : pas de Wifi ou de Bluetooth, mais une fonction DAC disponible depuis une mise à jour de son firmware. Son allumage est rapide, l’interface est simplifiée à l’extrême, permettant une prise en main très rapide. Coté son le P1 propose un rendu dit « analogique » alliant détails, dynamisme ainsi que des basses et des timbres de toute beauté. Cowon offre également, comme avec tous ses lecteurs, un système d’égalisation très efficace permettant de moduler le rendu sonore comme bon vous semblera.

Cowon P1

La marque coréenne a réussi son retour sur le devant de la scène avec ce P1 alliant sobriété du design, simplicité de l’interface et qualité sonore premium.

L’outsider : les smartphones

Devant tous ces baladeurs, vous vous dites peut-être : « oui, mais j’ai déjà un smartphone dans la poche, ça ne peut pas faire l’affaire ? ». Et bien la réponse est : pourquoi pas !
En mode ultra-nomade, donc quitte à sacrifier un peu de qualité sonore, il peut s’avérer confortable de n’avoir qu’un seul appareil désormais capable de lire à peu près tous les formats audio connecté à Spotify ou Qobuz, et doté, pour certains, de mémoire extensible. N’oubliez pas cependant que l’autonomie des smartphones peut être problématique.
Deux fabricants tirent leur épingle du jeu en ce qui concerne la qualité sonore de leurs produits :
Apple, avec l’iPhone 6 notamment, qui propose un son jugé très satisfaisant par plusieurs de nos membres, et dont l’ergonomie est un modèle du genre pour peu que l’on prenne le temps de se faire à iTunes.
Le chinois Meizu, avec ses modèles 4 et 5, qui propose des smartphones plus abordables sous Android avec un grand soin apporté à l’équipement audio.
Si votre smartphone n’est pas un de ceux-là, jetez-y quand même une oreille avec votre casque préféré, vous pourriez être agréablement surpris. D’autant qu’il vous sera toujours possible de le doper en le reliant à l’un des DAC/amps nomades de notre sélection.

Xduoo X2

xDuoo

Le X2 est le premier baladeur de Xduoo, marque chinoise encore méconnue. Pour un premier baladeur, ce n’est pas une totale réussite, mais il propose des qualités rares pour son prix et sa taille avec notamment une amplification puissante. Sans mémoire interne mais doté d’un port micro SD, sa capacité de stockage peut atteindre 128 Go. Il offre le minimum syndical en terme d’interface avec une gestion par dossiers uniquement et peu d’options ; le X2 permet toutefois une lecture par enchaînement des dossiers très pratique et encore trop rare chez ses concurrents. Son autonomie est également très correcte (15 heures environ). Tout n’est évidemment pas parfait : son écran bicolore de 4 lignes est peu lisible, le souffle produit en sortie casque peut devenir désagréable notamment avec des intras sensibles mais il est peu probable, en revanche, que ce soit gênant avec un casque nomade.

Xduoo X2

Le principal mérite du X2 réside donc avant tout dans son tarif très agressif (60 euros), sa taille et, évidemment, dans la puissance dont il est capable le rendant ainsi très dynamique. Clairement perfectible en terme d’interface, le petit Xduoo X2, à peine plus grand qu’un Zippo mais capable de lire pratiquement tous les formats audio existants, est un petit baladeur pour tout dire assez bluffant à son niveau de prix.

L’outsider : Shozy Alien

Shozy Alien

Durant cette année 2015 riche en nouveautés, peu de lecteurs auront si bien porté leur nom que cet Alien. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est sans concession : pas d’écran, ne reconnaissant que les formats sans perte (Flac et Wav) et proposé à l’origine sans mode aléatoire (c’était sans compter sur la communauté des utilisateurs qui a vite trouvé l’astuce qui permet cette lecture aléatoire – trois clicks vers le bas). Alors, me direz-vous, que fait ce lecteur dans ce guide ? Du son, bien sûr ! Équilibré, avec des extensions abyssales, une précision chirurgicale, une scène hors-tête et surtout un punch, un impact rarement entendus ailleurs. Ajoutez à cela un encombrement minimum (pas d’écran !) et vous aurez un challenger-né. Malheureusement, sa production a été arrêtée et il est maintenant quasi introuvable. Un OVNI on vous dit !!


Fiio X3 II

Fiio

Le Fiio X3II est la deuxième génération du premier baladeur signé Fiio. Si le succès du premier avait été quelque peu éclipsé par la sortie de son principal concurrent, l’iBasso DX50, et par ses quelques défauts aussi, cette deuxième mouture s’est bien améliorée sur de nombreux points, gardant une qualité de son honorable pour son niveau de gamme.
A peine plus gros que son petit frère (le X1), le X3II est fabriqué dans un boîtier simili-métal, robuste au toucher, et dont les fonctions sont toutes accessibles d’une seule main. La molette centrale facilite la navigation dans les grandes musicothèques mais manque un peu de précision.

Fiio X3 II

Équipé de tous les connecteurs utiles pour un produit audio nomade (micro USB, jack 3,5 mm, mini-coaxiale et sortie ligne), il peut embarquer jusqu’à 128 Go de musique grâce à son port micro SD, mais n’est pas équipé de mémoire interne.
Question firmware, le X3II a là aussi tout d’un grand : gestion des tags et des dossiers, enchaînement automatique ou non de ceux-ci, lecture aléatoire du répertoire souhaité, égaliseur 10 bandes et favoris à la volée. Il peut également faire DAC USB et supporte tous les formats de fichiers audio !
Sa qualité sonore est à la hauteur grâce à une bonne amplification et un niveau de gain modulable ; le X3II est capable de restituer une quantité de détails supérieure à ce que la plupart des sources nomades offrent habituellement. Seul défaut, peut être, pour les plus pointilleux : la qualité des timbres n’est pas toujours au rendez-vous, avec un médium et des aigus parfois un peu trop brillants, mais ça c’est aussi l’affaire du casque de chacun…

Shanling M3

Shanling

Le M3 est la première incursion de Shanling dans le petit monde des baladeurs audiophiles.

Shanling M3

Entièrement en aluminium, le M3 est, pour tout dire, un objet intrigant : un peu plus grand que ses concurrents, il offre un niveau de finition abouti qui, associé à une esthétique plutôt originale avec son joystick décentré, lui donne de faux airs de gros Zippo. Sa structure avant est dépourvue du moindre bouton de commande, nous faisant presque regretter qu’il ne soit pas doté d’un écran un peu plus vaste. Le petit joystick finement cranté centralise toutes les fonctions indispensables à tout baladeur. C’est incontestablement une trouvaille à la fois originale et pratique qui rendra les manipulations à l’aveugle très aisées. Son interface est simple, logique, complète et dépourvue du moindre bug. Fort d’un port micro SD, d’une mémoire interne de 8 Go, d’entrées et de sorties ligne et optique, il offre une autonomie d’une dizaine d’heures et sera capable de lire une très grande variété de formats audio. Ne lui manque à ce stade que la présence d’un égaliseur (mais le M3 propose un réglage graves/aigus plutôt bien fichu), et une fonction de lecture sans blanc (gapless). Le M3 propose une restitution à la fois musicale, naturelle et équilibrée. Plus clair que le charnu X5, moins précis sans doute que le DX90, le M3, tout en finesse et aération, supplante ses concurrents pour ce qui concerne la justesse de ses timbres.
Original dans sa conception, particulièrement bien pensé en matière d’ergonomie, très puissant, le M3 offre une restitution sonore de premier plan. Le Shanling ne souffre finalement que d’une taille un peu imposante ; rien qui ne l’empêche en tout cas de se faire une place parmi les meilleurs baladeurs actuels.


Astell&Kern AK100 II

Astell&Kern

Suite au succès de l’AK100 premier du nom,  Iriver se devait de poursuivre l’aventure Astell&Kern, en offrant de nombreuses améliorations à son lecteur. La marque a ainsi choisi de modifier à la fois le form factor et la signature sonore de l’AK100 II.
Le lecteur s’est allongé, proposant maintenant un écran beaucoup plus grand (ce qui est appréciable pour les commandes tactiles). La finition est excellente et la prise en main agréable avec, toujours, cette molette de réglage du volume sur le côté. Il présente maintenant deux sorties (une classique en 3,5 mm et une symétrique en 2,5 mm), propose 64 Go de mémoire interne extensible par micro SD, le tout avec une autonomie d’une dizaine d’heures.

Niveau son, l’AK100 II a changé radicalement par rapport au premier du nom, offrant désormais une signature beaucoup plus neutre et équilibrée. Le soundstage est vaste, réaliste, et le baladeur vous permettra d’apprécier les détails de vos musiques préférées. Cette nouvelle mouture offre également la possibilité de « streamer » chez soi grâce à l’installation d’un logiciel maison sur vos ordinateurs ou d’être également utilisé comme DAC en se connectant directement sur un PC ou un Mac.
L’AK 100 II regroupe ainsi de nombreuses qualités, tant sur le plan sonore que sur ses options (streaming et DAC) le tout dans une robe particulièrement soignée.

Astell&Kern AK100II

[nextpage title= »Les casques nomades »]

Et si en matière de casque nomade, tout ou presque avait déjà été dit ?

Depuis presque deux ans, pas une référence n’est réellement venue bousculer la hiérarchie sur ce marché qui semble être arrivé à maturité avec l’émergence du Momentum chez Sennheiser ou des Beyerdynamic DT1350 et T51P, alors que le HD25 et ses différentes déclinaisons ne déméritent toujours pas.

Et si c’était finalement du côté des casques orthodynamiques que venait un souffle nouveau sur le marché des casques nomades ?

Certes,  leur prix est encore élevé (plus de 500 euros pour l’Oppo PM3 ), mais il devrait rapidement se rapprocher des tarifs des casques classiques, puisque Hifiman, cet automne, a été capable de proposer avec le HE400S, un ortho, qu’un simple smartphone peut faire chanter pour moins de 300 euros. Il est vrai que le HE400S n’est pas un casque fermé mais rien n’interdit de penser que la marque chinoise puisse nous proposer rapidement son équivalent nomade.

En attendant nous vous invitons à découvrir ce qui se fait de mieux en cette fin d’année 2015, à un tarif encore abordable.

AKG K545

AKG

Le K545 est un casque à classer dans la catégorie des trésors cachés. Fin, discret, avec son design plutôt épuré et son tarif désormais très abordable (120 euros), il offre pourtant des performances acoustiques qui ont de quoi surprendre.

AKG K545

Pour beaucoup d’entre nous, il ne s’agit de rien d’autre que de la version nomade du K551 (de la même marque). Malgré le caractère analytique du K551, le petit – en taille – K545 est bien plus apte à vous faire taper du pied : tout en conservant le côté aérien de son grand frère, il propose des basses revisitées apportant à la fois consistance et rondeur, des médiums au rendu soyeux et nuancé et des aigus à la fois précis et fins qui se révèlent bien mieux maîtrisés que ceux du K551.
Cette restitution claire et vivante est portée par une dynamique efficace au service d’un soundstage large et aéré. L’extension du K545 est plutôt supérieure à ce qu’on trouve dans cette gamme et lui permet d’être utilisé avec un certain bonheur sur un système sédentaire. Peu gourmand, le K545 – également très confortable – se conduira à partir d’un simple baladeur mais aura tout à gagner à être branché sur une source de qualité.
Bien fini, confortable, le K545 est une alternative méconnue aux cadors de la catégorie, pour qui aime les signatures équilibrées au service d’une musicalité qu’il sera difficile de prendre en défaut.

Edifier H850

EDIFIER

Pour un prix contenu, Edifier propose un casque au confort royal pour sa catégorie, mais également dans les gammes supérieures. Si les aigus et les haut-médiums peuvent crisper par moment les personnes sensibles aux sibilances, on retrouve des médiums offrant un rendu dense. Le bas du spectre ne démérite pas non plus tant par sa présence que sa qualité, compte tenu de la gamme tarifaire, même si parfois le rendu peut paraître un peu brouillon.
La spatialisation, le placement des instruments tout comme le soundstage sont excellents, offrant un positionnement réaliste des sources et une belle aération. Malheureusement, sa faible sensibilité peut parfois mettre à mal les sources les moins puissantes.

Casque de compromis vu sa catégorie, l’Edifier HM850 reste une bonne entrée dans le monde des casques nomades, une fois ses limites connues.


Sennheiser Momentum 2.0

Sennheiser

Le Momentum 2.0, sorti il y a quelques mois, est une évolution de premier modèle lancé en 2013, cette nouvelle mouture amenant son lot d’améliorations : il est désormais pliable, doté de coussinets un peu plus grands en véritable cuir, son clamping est modéré mais suffisant pour une bonne isolation, et le confort général est excellent.

Le Momentum 2.0 est un casque à la sonorité pleine, équilibrée et mature, qui passera très bien avec tous les styles. Les basses, bien que très légèrement prononcées, sont excellentes et restent bien en place, les médiums sont de très bonne facture — bien que très légèrement en retrait — avec un rendu des instruments et un respect des timbres satisfaisants. Les haut médiums sont détaillés, clairs et aérés, et les aigus délivrent suffisamment de décibels tout en étant plutôt doux, permettant ainsi de donner de l’air et de faire ressortir les détails de vos enregistrements.
Le soundstage est vraiment convainquant tant en largeur qu’en profondeur, offrant à l’auditeur un ensemble cohérent dans lequel il est facile de se laisser aller. Quant à la séparation des instruments, elle est vraiment excellente.
Avec ce Sennheiser Momentum 2.0, nous avons donc affaire à un poids lourd dans la catégorie nomade, un excellent casque qui permettra au novice de redécouvrir sa musique et à l’audiophile on-the-go de ne pas faire de concession.

Audio-Technica ATH-MSR7

Audio-Technica

Vendu à 240 euros environ et disponible en plusieurs coloris, l’ATH-MSR7 offre un très bon confort avec sa construction robuste et son excellente finition. Il est livré avec 3 câbles dont un est doté d’une télécommande et d’un microphone intégrés, ainsi qu’une housse de transport.

Le MSR7 se révèle très séduisant à l’écoute ; plutôt équilibré, il n’a pas pour autant une restitution sonore analytique. Au contraire, son équilibre tonal est séduisant, plutôt chaleureux et physiologique. Les basses sont profondes et généreuses, tout en restant fermes, propres et percutantes. L’aigu est clair sans être incisif, avec juste une petite pointe de brillance qui aère la signature et contribue à l’impression d’espace que procure le casque. Les médiums, légèrement mats, pourraient en revanche être un peu plus brillants et aérés afin de proposer une signature globale plus fun et enjouée, à la manière d’un Beyerdynamic DT1350 ou d’un Nad HP 50 qui dans ce domaine font tous deux mieux que lui.

En terme d’isolation, le MSR7 est largement supérieur à ses prédécesseurs chez le constructeur nippon, et tout à fait au niveau de ses concurrents les plus redoutables.

Bien construit, confortable, facile à alimenter et offrant une restitution sonore fine et équilibrée assez rare à ce prix, le MSR7 ne souffre finalement que d’une signature un peu sage pour qui cherche dans un casque un peu d’exubérance. Pour les autres, ils trouveront avec l’ATH-MSR7 une restitution sonore équilibrée et naturelle, et un niveau de finition, de confort et d’isolation de premier ordre.

[nextpage title= »Les écouteurs boutons »]

L’année écoulée a connu des hauts et des bas dans le domaine des écouteurs ouverts. Des bas avec un relatif tarissement de l’offre en matière d’écouteurs-boutons, les marques novatrices du secteur telles que Blox gardant un silence qui, espère-t-on, est le signe d’une intense cogitation consacrée à leur prochain produit-phare. Des hauts avec le retour des semi-intras, ces oreillettes à canule et coque perforée qui s’efforcent de concilier la précision et le sens du détail des intra-auriculaires avec l’aération et l’ouverture de scène des écouteurs-boutons. C’est à un ténor européen, Philips, et à un jeune dragon de Chine, Dunu, que nous devons la renaissance en fanfare, avec des matériaux qualitatifs et un design urbain, de ces produits nomades en prise avec leur environnement : Fidelio S2 et Titan 1 ont été remarqués, appréciés et récompensés aussi bien par les audiophiles que par la critique.
Nous avons également choisi, cette année, de vous recommander deux valeurs sûres dans le domaine des oreillettes : croyez bien qu’elles sont au niveau des « Cinq merveilles d’Asie » de 2014 ! Enfin, il aurait été terriblement injuste de ne pas rendre hommage à une jeune entreprise, chinoise aussi, qui, avec ses trois premiers modèles d’écouteurs-boutons, a su se hisser d’emblée aux tout premiers rangs des fabricants de ce genre de système d’écoute. Je veux naturellement parler de Venture Electronics qui avec ses VE Monk vient tout simplement de battre un nouveau record du rapport qualité/prix — rien de moins !

Edifier H180

Edifier

Ami audiophile qui ne sait comment justifier ta passion dispendieuse auprès de ton entourage, sache-le, les Edifier H180 sont la réponse à ton problème : en plus de coûter moins de 8 euros sur les sites marchands chinois, ils ont des basses puissantes et propres, des aigus fins — jamais agressifs — et des médiums juste assez dosés pour servir leur sens du détail. La scène sonore est aérée, comme celle de la plupart des oreillettes, assez large mais surtout dotée d’une profondeur sensible. Leur port est par ailleurs assez commode : ils se logent bien dans le creux de l’oreille et leur queue assez fine et légère ne les tirent pas vers le bas. Bref, malgré leurs coques passe-partout qui ont déjà servi à d’autres marques (dont Philips) ces écouteurs-boutons à signature plutôt en V, assez clairs mais résolument dynamiques et « fun » présentent un rapport qualité/prix qui saura produire sur tes amis l’effet « Wahou ! » si longtemps escompté.
Il à noter que, pour pleinement apprécier ces oreillettes, il vaut mieux les équiper de bonnettes trouées ou « donut foams ». On les trouve facilement sur les mêmes sites chinois. En plus de permettre une meilleure accroche de ces oreillettes dans le pavillon, elles achèveront de donner aux Edifier H180 le petit surcroît de graves qui rend leur sonorité si réjouissante, et cela sans étouffer leurs aigus.

AKG K545

Pioneer SE-CE521

Pioneer

Les Pioneer SE-CE521 prouvent qu’il n’est pas besoin de dépenser des fortunes pour goûter à la qualité de la célèbre marque japonaise. Pour la modique somme d’une vingtaine d’euros, ces oreillettes disponibles sur les plus grandes enseignes du net (Amazon.fr, FNAC…) vous seront livrées avec une paire de bonnettes (attention : elles sont fragiles !) et une petite housse de rangement. Leur forme plutôt ovale risquera peut être de provoquer quelques gênes au niveau de l’oreille tout comme leurs coques qui sont assez volumineuses. De nombreux membres de Tellement Nomade les portent cependant sans inconfort notable. Côté son, ces écouteurs-boutons proposent une signature équilibrée et une scène sonore très aérée, avec une belle assise dans les basses et des médiums très agréables. Avec les Pioneer, en effet, les médiums se trouvent libérés, permettant d’apprécier particulièrement les voix de vos chanteurs préférés, et le rendu des basses a l’avantage d’allier rapidité, impact et texture, ce qui est d’autant plus net si vous arrivez à caler ces écouteurs dans le pavillon de votre oreille afin qu’ils soient bien face à votre conduit auditif.

Il est à noter que les Pioneer SE-CE521 bénéficient d’un design original ainsi que d’une identification claire des voies, gauche et droite, par le biais d’inclusions de silicone colorées. Leur câble est correct et se termine par un jack coudé qui semble de bonne facture.
Un premier pas idéal dans le monde des écouteurs-boutons pour qui recherche un produit de marque renommée accessible à toutes les bourses !


Philips Fidelo S2

Sennheiser

Avec une présentation très soignée et une conception semi-ouverte, les Philips Fidelio S2 ont de nombreux atouts à faire valoir, à commencer par leurs coques entièrement faites d’un alliage métallique censé réduire les résonances parasites et permettant d’obtenir un rendu puissant, sans distorsion aucune. La signature de ces écouteurs est pleine et chaude, avec des basses non envahissantes mais bien présentes, des médiums clairs et des aigus vivants, sans excès ni agressivité. Leur rendu général est dynamique et précis, avec une belle aération : la coque protégeant sur chaque écouteur le gros transducteur dynamique de 13,5 mm de diamètre présente trois évents à l’avant et une grille à l’arrière qui offrent une bonne circulation de l’air à travers l’intra et confèrent au son une belle spatialisation, assez rare dans leur secteur tarifaire.
Les Fidelio S2 sont livrés avec une solide boîte de transport, un câble plat anti-nœuds muni d’une télécommande avec micro et six paires d’embouts permettant à chacun de trouver le bon fit. Celui-ci restera cependant superficiel et peu isolant, ces intras étant, par leur architecture particulière, les compagnons parfaits des personnes voulant rester au contact de leur environnement. Bref, vous avez là une alternative séduisante dans la gamme des écouteurs à prix contenu, puisqu’on les trouve maintenant à moins de 100 euros en France.

Dunu Titan 1

Dunu

Dunu, marque implantée en Chine depuis 20 ans, ne cesse d’épater la scène audiophile internationale depuis quelques années avec des produits innovants, bien finis et à la sonorité souvent remarquable. C’est encore le cas avec ces Titan 1, des « semi-intras » qui, contrairement aux écouteurs intra-auriculaires classiques, ne s’insèrent que peu profondément dans le conduit auditif.
Cette particularité les rend bien sûr peu isolants mais leur confère des atouts acoustiques indéniables. L’aération et l’ouverture de leur scène sont ainsi remarquables, sans doute les meilleures dans leur gamme de prix. Leur rendu jouit en outre d’une clarté exemplaire et d’un haut niveau de détails. Leur signature sonore légèrement en V offre une ligne de basse solide, des médiums clairs et enjoués et des aigus filant haut sans agressivité. Avec une source à la sonorité chaleureuse, ce sera l’entente parfaite !
Si on ajoute à ce tableau une finition remarquable, un confort excellent et un câble de bonne facture, il est difficile de croire que ces semi-intras ne coûtent que 115 $ en import (soit 100 euros livrés). Au final, on détient là un produit d’un rapport qualité/prix imbattable — si tant est que l’isolation ne soit pas un critère d’achat.
Et si vous les trouvez encore trop chers, notez que FiiO en a sorti une version rebadgée, les EX1, à seulement 79,90 $ en import.


VE Monk

Venture Electronics

Quand Venture Electronics surgit dans le paysage assez morne des oreillettes, en cette année 2015, ce fut inespéré, quasi-miraculeux… Leur modèle Monk — « Moine » — le plus accessible de leur gamme, tant techniquement par son impédance assez basse que pécuniairement par son prix très serré, mérite bien son nom car, sous sa robe noire et austère, se cachent les grandes qualités qui font les produits d’exception : le soundstage ouvert et aéré des meilleurs écouteurs-boutons, bien sûr, mais aussi de la profondeur et une très grande fermeté dans le placement spatial des sources, de la dynamique sans agressivité, de la clarté, une transparence exemplaire et, surtout, de beaux médiums, pleins et vibrants, qui donnent au rendu de ces écouteurs-boutons une musicalité et une présence qui semblaient jusqu’alors inatteignables par ce genre de système d’écoute.

Les Monk, ce sont les retrouvailles des oreillettes avec un réalisme charnu, avec de la texture. Alors, certes, cela se paie sans doute par un certain déficit en définition… mais quel allant, quelle sensualité, quelle conviction dans la restitution ! De quoi leur pardonner largement leur aspect plus que commun, cent fois vu ailleurs, leur fabrication moyenne (mais robuste) et un packaging assez spartiate puisque restreint à une paire de bonnettes de rechange et une trousse de transport. Cela étant, outre un son de folie, proprement inouï auparavant, les Monk présentent aussi l’atout d’être livrées avec des bonnettes trouées… et d’avoir un prix qui ferait pleurer les anges : moins de 8 euros livraison incluse sur Aliexpress !

[nextpage title= »Les écouteurs intra-auriculaires »]

Voici la fin de l’année qui approche à grands pas…
L’heure est venue de dresser le bilan et d’établir le fameux best of de l’année. Et 2015 a été particulièrement prolifique dans le petit monde des intras universels ! Nous n’avons naturellement pas pu tout essayer, mais la liste qui suit représente assez bien l’orientation prise par les constructeurs vers des écouteurs proposant un rendu de plus en plus ouvert, un soundstage vaste et un niveau de détail toujours plus élevé.
On notera également la présence de plus en plus importante d’écouteurs utilisant des drivers dynamiques et des architectures hybrides.
Bonne lecture et faites le bon choix pour Noël !

Havi B3 Pro I

Havi

Pour beaucoup d’audiophiles nomades, les Havi B3 Pro I, c’est comme leur premier amour de jeunesse : c’est à son aune qu’ils vont juger leurs coups de cœur suivants.
Il faut dire que le rendu sonore des ces intras à deux drivers dynamiques présente un rare faisceau de qualités pour leur secteur tarifaire : un soundstage large et discriminant ; une réponse fréquentielle régulière, aux aigus un peu discrets mais aux graves percutants et aux médiums bien articulés et réalistes ; et, surtout, un respect des timbres et une rapidité encore inégalés dans leur gamme de prix.
Leur fabrication est à l’avenant, avec des coques au plastique épais, un surgainage défiant l’arrachage au niveau de leur entrée, un câble plat à partir du séparateur et un jack à angle droit à profil discret : de quoi jeter sans scrupules les B3 Pro I au fond du sac !
Leurs accessoires ne sont pas en reste car, outre un étui semi-rigide, une housse de transport, un chiffon de nettoyage et des contours d’oreille, ils ne comportent pas moins de neuf paires d’embouts différents par leurs tailles comme par leurs matériaux !
Les seuls vrais défauts des Havi sont leurs coques volumineuses qui ne permettent pas d’insertion profonde de la canule dans l’oreille et une sensibilité un peu basse qui exige de la puissance pour permettre à ces intras d’exprimer toutes leurs qualités acoustiques. Mais pour à peine plus de 50 euros (frais de port inclus) sur certains sites spécialisés (tel LendMeURears), on leur pardonnera bien ces menues coquetteries.

B3 Pro I

FLC 8S

FLC Technology

Conçus en Chine par un ancien ingénieur de chez Harman-Kardon, les FLC 8S de FLC Technology renferment deux drivers à armatures équilibrées et un micro-driver dynamique dans une coque percée de plusieurs trous pouvant accueillir trois sets de filtres : quatre canules pour le réglage des médiums et des aigus, trois tubes en silicone en face arrière pour l’ajustement des basses et trois bouchons de même matière en face avant pour la correction des infra-graves. En tout, ce ne sont pas moins de trente-six variations, subtiles mais sensibles, qui peuvent affecter la sonorité des FLC 8S et l’adapter ainsi aux prédilections acoustiques de chacun. De base, le rendu de ces intras est plutôt clair et droit et offre un respect des timbres jusqu’alors inouï dans leur gamme de prix — environ 300 euros en import, hors taxes douanières. Ce sont aussi des écouteurs dotés d’une très grande rapidité et d’un sens du groove quasi infaillible qui les prédisposent à la restitution d’un très large panel de musiques ainsi qu’à divers types d’écoute, de l’étude analytique à la simple session fun.

Relativement petits en comparaison à d’autres intras hybrides, les FLC 8S se logent plutôt bien dans le creux de l’oreille et, en fonction des embouts, assurent une isolation des plus correctes.
Livrés dans un joli cartonnage dépliant, ils sont fournis avec un câble amovible de bonne facture, une capsule oblongue accueillant les sets de filtres non utilisés, une boîte de transport métallique et huit paires d’embouts en silicone.


Noble Audio Savant

Noble

Leur nom, à part dans la gamme, n’est pas la seule énigme attachée à ce modèle, puisque le nombre de ses transducteurs reste encore secret — officiellement du moins. Alors que les constructeurs cherchent à rouler des mécaniques sur le nombre (élevé) de drivers dans leurs intra-auriculaires – en profitent au passage pour battre des records de tarification – Noble Audio prend le chemin inverse avec les Savant, en ne communicant strictement rien sur leur design interne et en se permettant même de les gratifier d’une tarification assez agressive : à peine la moitié de ce qui est demandé pour acquérir leur fleuron, les K10 (ou Kaiser 10). Les concepteurs des Savant veulent ainsi clairement que l’on juge leur bébé sur le son, et rien que sur le son. Et Noble Audio frappe un grand coup avec ces intras qui, techniquement assez irréprochables, viennent sans souci rivaliser avec les meilleurs multi-armatures du marché, toutes gammes tarifaires confondues. Bien mis en œuvre, les Savant sauront, sur les meilleurs enregistrements, apporter un plaisir d’écoute assez monumental, même s’ils peuvent aussi s’avérer un peu irritants, à l’occasion, par leur légère emphase dans le rendu du haut médium. Leur gestion du (des) crossover(s) est par ailleurs remarquable, ainsi que leur cohérence générale. Plutôt neutres mais pas stériles pour un sou, les Savant sont d’un rapport qualité-prix indéniablement élevé là qui fait sérieusement réfléchir sur la pertinence de dépenser plus de 1000 euros dans les modèles de certaines autres marques.

La valeur sûre : Sleek Audio SA7

Les Sleek Audio étaient déjà présent dans le précédent guide… Longtemps attendus par les amateurs du « son » Sleek Audio, les SA7, cocktail assez unique de présence et d’aération, ont comblé leurs attentes avec brio. Transparence fréquentielle, netteté et fluidité de l’articulation entre les registres, précision du placement latéral des sources, rapidité du rendu : ces intra-auriculaires dotés de deux armatures à spectre large montrent un faisceau de qualités acoustiques exceptionnelles dans leur secteur tarifaire ; ceci d’autant que leur sonorité, globalement analytique, est modifiable par tout un jeu de canules et de bouchons qui, en altérant respectivement la restitution des aigus et celle des basses, permet d’adapter assez finement leur signature aux goûts de chacun. À l’exception d’un relatif manque de profondeur de leur scène et une certaine dureté de leur rendu des hauts-médiums, les SA7 n’ont donc pas grand-chose à se reprocher d’un point de vue sonore. Leur positionnement dans l’oreille, en revanche, est plutôt délicat et leur maintien en entrée du conduit auditif assez précaire, ce qui ne les prédispose guère aux activités sportives. Surtout, leur câble est beaucoup trop fragile, tant au niveau des connecteurs que du jack, et vient gâcher un rapport qualité/prix au demeurant époustouflant.


Oriolus Oriolus

Oriolus

 

En 2015, Oriolus a débarqué sans prévenir avec son produit éponyme, les Oriolus, conçus autour d’un driver dynamique et de trois drivers à armature équilibrée, avec trois tubes de sortie. Énumérons tout de suite leurs défauts car la liste est courte : packaging trop léger, câble fourni trop rigide et peut-être des coques assez volumineuses. Et puis c’est à peu près tout car, côté son, ces intras conçus par des ingénieurs d’iBasso sont une sacrée surprise.

En les essayant vous serez d’abord surpris par leur espace sonore qui allie largeur et profondeur pour créer une impression de volume maximal où, pourtant, placements et étagement des instruments restent toujours précis. La richesse de leurs timbres vous permettra par ailleurs d’apprécier le grain et le rendu des voix ainsi que toutes les subtilités spécifiques à chaque instrument. Et le niveau de détails n’est pas en reste, sans que pour autant le sentiment d’unité s’en ressente, le rendu des Oriolus offrant énormément de présence et d’immersion à la fois.

Quoique fort de nombreuses qualités techniques, ces intras n’oublient pas de faire vivre la musique et de vous faire ressentir toutes les émotions exprimées par vos artistes préférés. Les Oriolus sont des machines à groove, à swing. Avec eux vous n’aurez qu’une envie : les écouter encore et encore. Let’s play the music!

[nextpage title= »Les intras-auriculaires moulés »]

2015 fut une année riche en nouveautés ! En témoignent le retour de grands noms de l’intra (tel le Wizard, ancien de chez Heir Audio avec sa société Noble Audio et ses fameux Kaiser 10) mais aussi de nouveaux arrivants bien décidés à croquer une grosse part du marché (à l’image d’Earwerkz qui n’a pas lésiné sur l’innovation – leur premier flagship comptant 7 voies, un record !).

A côté de cela, d’autres acteurs ont décidé de frapper très, très fort, tel Custom Art (un habitué de ce blog) qui a sorti un 3 voies / 3 drivers en acrylique pour un prix extrêmement contenu ; puis un 3 voies / 6 drivers, pour faire bonne mesure. Leur voisin Spiral Ear — qui partage avec eux le fait d’être polonais et d’œuvrer dans le monde du silicone — a lui sorti une grosse mise à jour de son fleuron : les Spiral Ears 5-Way Ultimate (notez le nom pas du tout prétentieux…). On oubliera pas non plus de parler d’ACS, qui a su revenir sur le devant de la scène… et bien d’autres encore, mais la place nous manque.

Cela étant dit, l’innovation est une chose, mais la musique en est une autre, et des références certes moins récentes mais néanmoins tout autant solides continuent de défendre leur réputation, ici avec le plus célèbre des modèles FitEar. Autant dire que les challengers de cette année étaient particulièrement en forme !

Earwerkz PENTA

Penta

Les Penta font partie de ces intras illustrant parfaitement le terme « cohérence » : une excellente assise avec des infra-graves rapides et tendus, des médiums denses mis en valeur par une restitution des timbres et des vocalises splendide et des aigus aériens – certes manquant parfois d’harmoniques – qui circulent librement, un soundstage haut et profond. C’est sur sa présentation que les Penta surprennent : amateurs de soundstage aéré, passez votre chemin. Les Penta font preuve d’une densité et d’une liaison évidente entre les plans dans l’espace sonore qui les rend naturels et fluides tout en restant dynamiques, contrairement à la séparation chirurgicale et ultra détourée des Hidition NT6 par exemple. La présentation fait la part belle aux voix, situées au premier plan. Parlons du petit extra que je rencontre pour la première fois avec un intra acrylique : la densité des timbres. Les Penta possèdent des timbres corpulents, à l’instar des Spiral Ears SE5 Reference. Par exemple, sur les claviers lead, les distorsions possèdent une matière certaine tout en gardant des aigus plus fins qui circulent librement et indépendamment dans le soundstage. Un moulé très compétent sur des genres modernes (EDM notamment), mais qui ne démérite pas non plus sur de l’instrumental !

Noble Audio Kaiser 10

NOBLE

Les Noble K10 (pour Kaiser 10) sont le fleuron de Noble Audio — lesquels mettent en avant les dix drivers et la grande variété de personnalisation, mais restent muets sur l’impédance et la sensibilité… Les K10 se caractérisent par un soundstage relativement vaste, un son détaillé sans sombrer dans l’analytique et un équilibre global mâtiné d’une agréable chaleur : les basses y sont rapides et percutantes, les médiums très présents et articulés, et les aigus d’une grande finesse. Noble Audio nous offre un produit qui pourrait sembler une addition de compromis mais qui finalement s’avère être une cohérente synthèse qui fait d’eux des moulés capables de donner du plaisir dans tous les styles de musique. Seuls les amateurs de neutralité et de transparence éviteront ces intras qui leur paraîtront trop « liquides » et chaleureux. À noter toutefois que la version universelle est sensiblement différente de la version moulée, de par une scène sonore élargie et des basses moins présentes. Il vous en coûtera 1599$ pour l’acquisition de ces merveilles, à supposer que vous restiez sourd au démon de la personnalisation Noble Audio…


ACS ENCORE

ACS

Les Encore se trouvent être le dernier vaisseau amiral d’ACS et succèdent au T1/Evolve. Le châssis est composé de : 5 drivers (armatures équilibrées), 3 voies et un connecteur type T2 avec un câble Linum BaX, 1 driver pour les graves / 2 pour les médiums / 2 pour les aigus. Le tout enrobé dans du silicone médical d’une bonne densité, la même que Custom Art. En ce qui concerne le son, c’est simple : nous avons à faire à un moulé très chaleureux, voire sombre. Toutefois, la maîtrise en bas du spectre est réussie : ça cogne, ça vibre grâce à des graves assez rapides et qui peuvent descendre bien bas (à titre d’exemple les Encore ont un peu moins de graves que les Fitear MH335DW et moins d’infragraves que les EM32), mais sans jamais empiéter sur le reste du spectre, notamment les voix. Justement, au niveau du médium il faudra s’attendre à des voix très proches — cela peut surprendre si on en a pas l’habitude — et légèrement colorées ; leur placement est assez similaire à celui des EM3-PRO — sur le devant de la scène sonore — mais la comparaison s’arrête là. En effet, les aigus sont présents en quantité et filent haut sans la moindre sibilance — cela étant, le haut médium est à surveiller, une ou deux personnes m’en ayant fait la remarque. Tout ceci contribue à une impression de précision dans le placement, et ce dans une scène sonore ample, en profondeur, largeur comme hauteur — on s’en rend compte particulièrement lorsqu’il y a de la réverbération. Quant à la présentation, elle est plutôt frontale, un peu sphérique et holographique, avec des effets 3D surprenants, une excellente séparation des instruments et enfin un bon niveau de séparation des plans. Pour les timbres et les détails, les Encore font partie de ce qui se fait de mieux : le rendu parait naturel et bénéficie d’une très grande résolution, ça sonne plein, c’est dense façon SE 5-Way Reference. Les Encore font partie des moulés chaleureux et ils se démarquent clairement par leur rendu technique et musical. Cependant si vous êtes à la recherche de neutralité, de rendu analytique, ou d’une signature plutôt froide, tournez-vous vers un autre bonhomme. Dans le cas contraire, les Encore sont un moulé à prendre au sérieux et au moins à tester.

FitEar MH335DW

FitEar

Longtemps, l’accès aux moulés FitEar fut quasiment impossible en France. Il fallait profiter d’un séjour en Asie pour s’en procurer une paire. Et attendre. Pour moi, ce fut près de 5 mois entre la commande et la réception. Un ticket d’entrée élevé puisque l’on taquine les 2000 euros. Et à la réception, une inquiétude certaine : avais-je fait le bon choix de craquer pour des moulés ? Exceptionnelle, la qualité de fabrication contribue indéniablement au fit. Fabriquées à la main, les coques en acrylique sont pleines : l’ensemble respire la solidité et la robustesse. En un an, il m’est arrivé de les cogner, ils n’ont jamais bougé. Côté confort, il est total, l’isolation excellente bien que le seal ne soit pas absolu. Un an plus tard et avec environ 6 heures par jour d’utilisation en moyenne, ils sont toujours en parfait état. La qualité a un prix. Côté son ? Il correspond exactement à ce que j’aime. De l’impact, une scène sonore non pas profonde mais large, une image sonore assez frontale avec un niveau de détail incroyable assorti d’une dynamique impressionnante. Ces intras excellent pour restituer les musiques qui groovent, swinguent, castagnent. Leur signature, portée sur les médiums, peut être considérée comme « chaude ». Leur musicalité s’explique notamment du fait de leur tuning par un ingénieur son reconnu : Mitsuharu Harada — ce qui explique le MH précédant le « 335 ». Et les points faibles ? Leur câble, leur prix et leur sensibilité. Beaucoup de bruits microphoniques au départ qui se dissipent au bout de plusieurs semaines. Le prix : investir près de 2000 euros est une sacrée somme et le packaging est plus chiche que celui des Shure SE846 par exemple. La sensibilité enfin, ces petits monstres sont très sensibles à la source et rares sont celles qui ne vont pas « souffler ».

Alors, faut-il craquer ? Tentez de vous rapprocher de la Team FitEar pour essayer les différents intras qui existent dans la communauté TN avant de franchir le Rubicon. La bonne nouvelle, c’est que si vous êtes partant, il suffira de vous rendre chez le distributeur FitEar français : Alvis Audio. Pour en savoir plus et poursuivre la discussion : allez sur le forum !


Custom Art Ei.3

Custom Art

 

Custom Art a innové cette année en complétant sa gamme de moulés silicone par l’introduction d’une gamme acrylique dont l’Ei.3 est le premier produit. L’Ei.3 (« Ei » voulant dire « 3 » en aztèque) est un moulé à trois drivers, trois voies et deux tubes.

Son but : « secouer votre cerveau comme il le faut » pour un prix extrêmement contenu (340 euros). Côté signature, les infragraves et les basses jouissent d’une incroyable qualité et jouent une ou deux gammes au-dessus du prix des Ei.3, les médiums sont un peu mats mais restent très agréables grâce à la signature maison de Custom Art, et les aigus sonnent un peu courts dans leur tenue mais ne sont jamais fatigants.

Dans l’ensemble, la signature reste assez équilibrée, mais est globalement légèrement basseuse. Conformément à la philosophie annoncée, la scène est frontale. Elle peut manquer de profondeur, mais présente une grande largeur pour un rendu clairement hors-tête. Il en résulte une expérience très engageante, on tape du pied facilement. L’Ei.3 a principalement été conçu pour l’EDM, le Rap et le Hip Hop. Néanmoins, sa signature et son côté engageant font que l’Ei.3 se comporte de manière admirable sur tous les genres (sauf peut-être le classique), et en tout cas bien au-delà de son tarif.

[nextpage title= »Les DAC et amplificateurs nomades »]

L’année 2015 ne fut pas celle de la révolution de l’amplification nomade, et resta simplement dans la continuité de 2014 : de plus en plus de marques s’y intéressent, y compris celles tournées habituellement vers le grand public, et déferlent ainsi une multitude de produits au design léché, alliant une bien meilleure compatibilité avec nos smartphones à une excellente qualité sonore, à des années-lumières de l’ampli DIY roots ou de l’obscure chinoiserie qui faisait fureur il y a quelques années chez les audiophiles.

On notera par exemple l’arrivée d’Oppo sur le marché de l’audio nomade, avec un HA-1 (DAC/Amp sédentaire) très remarqué et un HA-2 (nomade) tout aussi remarquable (ainsi qu’une gamme de casques orthodynamiques, les PM-1, -2 et -3). En face, si l’américain JDS Labs a récemment proposé son DAC/Amp sédentaire, le remarquable The Element, nous ne parlerons ici que d’un des produits phares de la marque américaine : le CMoyBB 2.03, un ampli complètement DIY au look vintage et attachant.

On retrouvera enfin les traditionnels acteurs chinois et japonais, bien entendu, Topping et iBasso en tête.

Bonne lecture !

Topping NX2

Topping

Le Topping NX1 avait suscité un grand intérêt sur TN, et le Topping NX2 vient confirmer l’orientation que prend la marque dans l’univers du nomade à prix serré, dans la mesure où ce dernier se voit désormais octroyer une section DAC basée sur la puce PCM2704.
En tant que DAC/Amp, le Topping retranscrit un univers sonore doux – bien qu’énergique – avec une légère prédominance des basses, des aigus lissés et des médiums légèrement voilés. Le soundstage n’est pas immense, mais l’effet d’immersion est suffisant, de même que le niveau de détail. C’est une restitution « relax » à laquelle on a affaire, adaptée pour des sessions musicales sans prise de tête, mais qui saura tout de même ravir les amateurs de rondeur et d’impact dans le bas du spectre.
La partie amplification fait montre de moins de droiture que celle du NX1 dans la tenue des registres, notamment des basses. De plus, cette dernière présente une certaine propension à céder à la confusion dès que le message sonore se complexifie, avec des plans qui se mélangent dans la profondeur. Rien de dramatique pour autant, il ne s’agit simplement que de légers défauts, dont la présence est tout à fait compréhensible sur du matériel polyvalent à ce prix-là (45 euros environ). D’autant plus qu’à côté de cela, la sensation d’ouverture et d’impact est réelle par rapport à une sortie casque quelconque, de même que la dynamique est améliorée.
À noter par ailleurs la compatibilité du Topping pour les smartphones sous Android 4.0 au minimum. Couplée à un design sobre et soyeux, mais surtout à une prise en main aisée, il sera le compagnon parfait de votre smartphone !
Et pour en discuter sur TN, c’est par là que ça se passe !

CMoy BB v2.03

CMoy BB 2.03

Baptisé du nom du concepteur de son circuit, Chu Moy, le CMoy est un ampli de poche aussi simple que performant. JDS Labs en propose une des versions les plus fiables, le CMoy BB v2.03, ces dernières initiales désignant un petit circuit d’accentuation des graves ou « bass boost » inséré dans celui de l’ampli proprement dit.
Malgré l’aspect bricolo que lui donne la boîte de pastilles à la menthe dans laquelle il est monté, le CMoy BB v2.03 offre un excellent niveau de technicité avec une impédance de sortie très basse, une distorsion des plus contenues et une autonomie de 50 heures quand il est alimenté par une simple pile de 9 V du commerce (8 heures avec une pile rechargeable).
Son cœur est un amplificateur opérationnel amovible (« rollable op amp »), donc échangeable, ce qui rend la sonorité de cet ampli modifiable à volonté. Avec l’op amp fourni par JDS Labs, vous aurez un son déjà percutant et plutôt chaleureux qui est un peu la signature du circuit de Chu Moy.

Malgré un niveau de bruit assez sensible mais qui devient inaudible une fois la musique lancée, le CMoy BB v2.03 a ainsi le double avantage de donner un coup de fouet à la sortie de votre lecteur tout en permettant aux audiophiles les plus curieux de s’initier aux plaisirs de l’« op amp rolling ».
Et pour en discuter sur TN, rendez-vous par là.


iBasso D-Zero MK2

iBasso

Positionné dans la zone tarifaire des 100 euros, le iBasso D-zero MKII est souvent désigné comme un incontournable dans son secteur. Cette deuxième version du réputé D-Zero – basée non plus sur un, mais désormais sur deux DAC Wolfson WM8740 – joue sur cette spécificité, et force est de constater que l’amélioration porte ses fruits !
Le message sonore restitué surprend par son aération, son excellente diaphonie ainsi que par sa maîtrise des registres ; mais également par sa relative sécheresse, inattendue en présence de puces Wolfson. La signature apparaît donc neutre voire légèrement montante, ce qui n’est pas sans rappeler les DAC à base de puce Sabre (cependant plus froids et certainement moins ébouriffés dans les médiums).
Par ailleurs, il est doté d’une bonne sortie ligne : il est ainsi possible de redonner un peu de chaleur à son rendu à l’aide d’un amplificateur, si jamais la légère brillance dans les sifflantes s’avérait dérangeante.
Autant de qualités dans un boitier de la taille d’un petit smartphone, cela surprend forcément. Rajoutez au tableau le fait qu’il soit un véritable « couteau suisse de l’audio » – DAC, DAC/Amp et Amp seul (avec une très grande autonomie de plus de 100 heures dans ce cas là !) – et vous avez là un must-have dans ce secteur assez concurrentiel, porté par iBasso et son concurrent direct, la marque Fiio.
Pour en savoir plus et poursuivre la discussion, retrouvez-nous ici.

Cayin C5

Cavin

Nouvelle venue dans le monde des appareils nomades, la marque Cayin frappe directement un grand coup avec son amplificateur portable, le C5. Il se situe dans sa gamme « Portable HIFI Line » qui comprend également les DAP N5 et N6 ainsi que les DAC/Amp C5D et C6.
Malgré des mensurations imposantes mais maîtrisées (les mêmes que celles d’un smartphone moderne, avec 13 mm d’épaisseur et 185 g sur la balance), son allure élégante séduit immédiatement grâce à sa finition soignée. L’architecture interne passe par la combinaison de l’op amp OPA134 et du buffer LME49600, le tout accompagné par un sélecteur de gain et une fonction d’accentuation des graves.
Le Cayin C5 offre une amplification très transparente, avec une petite pointe de chaleur et une belle extension dans les aigus – un très léger « V », donc – qui rend cet amplificateur très joueur et versatile. Sa sonorité à la fois douce et bien aérée est servie par un grand soundstage au placement quasi holographique.
D’une autonomie d’une douzaine d’heures, doté d’une sortie puissante et très peu bruitée, il se trouve facilement une place parmi les meilleurs amplificateurs nomades du milieu de gamme et ne démérite pas face aux JDS Labs C5 et autres Headstage Arrow 4G. Une des belles surprises de 2015, à n’en pas douter !
Et pour en discuter sur TN, c’est par là que ça se passe.


Oppo HA-2

Oppo

Vous êtes à la recherche d’une solution pour booster la sortie audio de votre smartphone ? Vous souhaitez aussi upgrader le son de votre ordinateur ? Besoin aussi de pouvoir recharger la batterie de votre mobile ? De décoder des fichiers HD ? Tout ça à la fois mon général ? En véritable couteau suisse, le petit Oppo HA-2 saura répondre à toutes ces attentes.

Remarquablement bien fini et doté d’une puce ESS Sabre 9018K2M, il est compatible PCM 32/384 et DSD jusqu’à 11,2 MHz. Il fonctionnera parfaitement avec les iBidules et les appareils Android via un câble OTG. En entrée, vous aurez le choix entre un mini-jack, un port USB A et d’un port USB B. Pour la sortie, il s’agit d’un mini-jack 3,5 mm.

Et le son dans tout ça ? Le HA-2 apporte punch et musicalité et améliore sensiblement le rendu sonore. L’espace sonore est plus ample, les basses mieux définies. Alors, c’est du tout bon ? Presque. Si vous comptez l’utiliser avec un matériel particulièrement sensible, vous risquez d’entendre un très léger souffle car la sortie n’est pas totalement propre. Il peut être sensible aux ondes électro-magnétiques (comme la quasi-totalité des produits de ce type) notamment lorsque votre mobile recherchera le réseau…

Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pour ma part, le HA-2 est ce qui fait de mieux en mode « couteau suisse ». Bien fini, bien pensé, il n’a qu’un seul et réel point faible : son prix qui, de ce côté-ci de l’Atlantique, est bien plus cher qu’aux USA. Alors si vous en trouvez un d’occasion et que ce type de produit pourrait vous intéresser, n’hésitez pas.
Pour en savoir plus et poursuivre la discussion, c’est dans ce coin.

[nextpage title= »Les casques sédentaires »]

L’année 2015 marque peut être un tournant dans le monde du casque sédentaire, celui de la montée en gamme de ce marché à part de la hifi. En effet, cette année a vu apparaître plusieurs références à des tarifs dépassant les 2000 voire 3000 euros à l’instar du Hifiman HE1000 testé dans nos colonnes, du controversé Kennerton Odin, du Pioneer SE Master 1 ou, dernièrement, de l’Audeze LCD-4. Tous ces casques ne rêvent évidemment que d’une chose, venir chasser sur les terres du JPS Labs Abyss.

Vous noterez que j’ai écrit « peut-être » dans la première phrase. Je dois avouer que ce peut-être est une marque d’optimisme de ma part, j’espère que ne va pas se produire une augmentation générale et continue des prix sur le marché du casque sédentaire. Heureusement, certaines sorties de cette année, en proposant un excellent rapport qualité/prix, nous laissent une lueur d’espoir.

Fostex TH-7B

Fostex

Dès l’ouverture, le packaging ultra-coloré nous informe sur la nature du casque : résolument fun, sans prétention et sans autre volonté que faire profiter de la musique avec plaisir, tout simplement.
Malgré la fabrication « tout plastique », le rendu esthétique est bon et la finition excellente : ça respire quand même la solidité ! Avec ses pads corrects, son arceau bien rembourré et son clamping pas excessif, l’inconfort n’est pas à craindre… Malgré son positionnement en entrée de gamme, on en a pour son argent.
C’est un casque facile à vivre et passe-partout quant à la source (impédance de 70 ohms et sensibilité à 98 dB). Le rendu global est légèrement chaleureux, avec des basses bien assises et surtout une jolie ouverture sur les médiums. Les voix, notamment féminines, sont très bien rendues. Les aigus sont propres sans être impressionnants. Le tout reste bien aéré pour un casque fermé, avec une scène sonore assez vaste (c’est un « semi-fermé » en réalité, mais il fuit peu). Au final on obtient une écoute qui est dynamique sans être fatigante, assez smooth, servie par une résolution honorable. Un bon petit frère du Fostex T50RP, en somme.

Incontestablement, il mérite sa réputation et pour le prix c’est une vraie bonne affaire. Cela fait de lui le cadeau idéal à glisser au pied du sapin, pour faire découvrir le monde audiophile autour de vous (et profitez-en pour l’écouter au passage).

Pioneer SE Master 1

Pioneer

Le Pioneer SE Master-1 a été conçu au sein des équipes de Tohoku, habituellement affectées à la construction aux produits TAD (la filiale haut-de-gamme de la marque).
L’assemblage final est entièrement réalisé et contrôlé par une personne dédiée, le but étant de fournir un produit de haute facture — ce qui a pour conséquence sa rareté en neuf (seulement 2 à 3 casques sont produits par jour). La particularité du Pioneer SE Master-1 vient de sa conception avec une cage d’amortissement flottante, à l’instar des enceintes, mais dont le travers est de demander à son acquéreur un peu de patience : un temps de rodage, avant de profiter au mieux des capacités de reproduction musicale.
Le caractère du Pioneer SE Master-1 se révèle par des infra-graves précis, dont la présence est appréciable. Les médiums sont bien équilibrés mais pourraient toutefois déplaire aux personnes cherchant une écoute plus chaude ou avec une plus grande mise en avant. Les aigus quant à eux, ont pour caractéristique de présenter une belle aération, sans exagération.
Au niveau spatialisation, le casque permet de pouvoir profiter pleinement d’une scène sonore profonde, sans toutefois égaler le Sennheiser HD800 sur ce point.

Aussi bien d’ores et déjà objet de collection que démonstration technique du savoir-faire de Pioneer, ce casque plaira particulièrement aux amateurs exigeants d’écoutes détaillées et racées, notamment sur les instrumentations acoustiques.


Hifiman HE400S

Hifiman

Vous pensez (et regrettez) que les casques orthodynamiques sont chers et nécessitent forcément un système solide derrière ? Réjouissez-vous car le dernier né de chez Hifiman rend cette technologie plus accessible. En effet, le HE400S est intéressant sur plusieurs points : le premier est qu’il présente une impédance de seulement 22 ohms et une sensibilité de 98 dB : il est ainsi possible de le faire fonctionner associé à un DAP ou un amplificateur peu puissant. Le second est son prix : le HE400S est vendu neuf à 299 euros. Autre point intéressant : sur ce casque, Hifiman a enfin abandonné ses connecteurs habituels reliant le câble détachable au casque au profit de jack 2,5 mm, plus classiques et plus agréables à utiliser.
Côté son, le HE400S propose une sonorité plutôt douce. Avec une signature en léger V, le HE400S présente un grave texturé et rapide avec une belle extension (surtout avec les focus pads A). Le médium, bien que légèrement en retrait, est de bonne qualité bien que les timbres manquent parfois de naturel en comparaison de certains concurrents au même prix. A côté de ça, le HE400S offre un soundstage relativement bien étagé et équilibré en largeur et en profondeur. Pour conclure, le HE400S est un casque polyvalent avec une sonorité un peu technique et les qualités des orthodynamiques sans avoir à se ruiner.

ZMF Vibro X

ZMF

Le ZMF Vibro X est un n-ième casque basé sur le transducteur orthodynamique du Fostex T50RP. Pour autant, il offre un charme particulier avec ses coques en bois travaillées à la main et ses coussinets ultra confortables. Vous imaginez cette bonne odeur de DIY réalisé avec passion au fond d’un garage ? Eh bien le ZMF c’est ça et ça sonne à l’avenant : tonalité légèrement chaude tout en restant suffisamment proche du neutre, légère coloration un peu boisée qui apporte juste ce qu’il faut d’euphonie. À peine un soupçon d’acidité, dans le haut du spectre, pour venir rappeler les gènes du Fostex. Pour un casque fermé, le Vibro X offre, en outre, un espace sonore de belle taille et de bonne facture avec notamment un bel équilibre largeur/profondeur. Cerise sur le gâteau, les basses peuvent être réglées au goût de l’auditeur via l’ouverture ou la fermeture de trois évents sur chaque oreillette. En résumé : une très belle réussite que l’on conseille chaudement. D’autres déclinaisons sont disponibles au catalogue ZMF. Outre ce Vibro X, ce sont le Blackwood et l’Omni, au tarif un peu supérieur, qui vous tendent les bras et offrent des prestations a priori encore supérieures.

[nextpage title= »Les DAC et amplificateurs sédentaires »]

L’heure est venue de faire le bilan de l’année sur les sorties DAC et ampli. Côté amplificateurs, difficile de ne pas mentionner la sortie du Viva Egoista, considéré à présent comme la référence du haut de gamme. Heureusement, si on met de côté ce monstre coûtant tout de même la bagatelle de 10000 euros, la montée en gamme observée sur les casques n’est pas présente ici. Par exemple, Schiit continue de nous offrir des produits à l’excellent rapport qualité/prix en mettant à jour son Mjolnir, une référence parmi les amplificateurs à moins de 1000 euros et le docteur Jan Meier continue encore d’améliorer ses produits. Côté DAC, et toujours chez Schiit, l’heure est décidement au R2R avec la sortie d’une gamme complète, appelée Multibit, chez le constructeur américain.

Fiio E10k

Fiio

Successeur de l’incontournable Fiio E10 Olympus, le Fiio E10k était attendu au tournant et il se devait de prendre la place de référence en DAC/Amp USB d’entrée de gamme.
Avec un design similaire à la première génération, des dimensions et un poids toujours aussi contenus, et une allure de baroudeur (avec des finitions en aluminium), il est de facto le compagnon parfait d’un PC portable. Il vous suivra avec aisance dans tous vos déplacements et améliorera significativement le rendu sonore par rapport à la sortie casque de votre ordinateur ! A noter qu’il est « Plug & Play » sur tous les OS (Windows, OS X et GNU/Linux) et que les signaux PCM sont reconnus jusqu’au 96 kHz en 24 bits. Il dispose en sus d’une sortie ligne, d’une sortie numérique coaxiale et d’une fonction « Bass Boost », tout cela en fait un outil vraiment complet et compétitif.

La puce DAC Wolfson WM8740 de l’E10 a été remplacée par une Texas Instrument PCM5102 et, du côté de l’amplification, la puce Analog Devices a été destituée par le modèle LMH6643 de Texas Instruments. Autant d’améliorations significatives sur le traitement sonore : la nouvelle puce DAC lui donne un rendu plus neutre que celui de son prédécesseur, avec des médiums moins mis en avant et des aigus mieux maîtrisés. Étant agrémenté d’un soundstage spacieux et d’une dynamique très correcte, le résultat sonore est en prime suffisamment détaillé pour faire du E10K un choix indiscutable dans les cartes-son externes de moins de 100 euros.

Beresford Capella

Beresford

Bien que confidentiels dans nos contrées, les produits Beresford bénéficient d’une belle réputation outre-Manche. Plutôt connue pour ses DAC, la marque a également sorti un ampli casque, le Capella. Au premier abord, le Capella ne semble pas donner dans le luxe. Toutefois, il ne faut pas se fier aux apparences : pour commencer, le Capella est bien fourni en connectiques avec une entrée mini-jack en façade, ainsi qu’une entrée et une sortie RCA au dos.

Côté son, le Capella ne déçoit pas. Le son typé analogique, présent dans les autres produits de la marque, se fait tout de suite remarquer. Légèrement sombre, le Capella offre un grave de bonne qualité avec de la texture et de l’impact. Mais surtout, le Capella propose un naturel remarquable pour sa gamme de prix. Légèrement en retrait, le medium du Capella est naturel, très joli et les timbres sont respectés. Globalement laid-back, la scène sonore offerte par le Capella n’est pas immense mais cohérente dans la largeur et la profondeur. Le Capella propose de plus un excellent étagement des plans. En conclusion : un très bon ampli polyvalent au prix contenu de 250 euros.


Schiit Valhalla 2

Schiit Valhalla 2

L’amplificateur à tubes OTL (sans transformateur de sortie) « Valhalla » de la marque américaine Schiit nous revient dans une version améliorée qui apporte son lot de nouveautés : fonction pré-ampli et sélecteur de gain avec variation de l’impédance de sortie sont au programme. En pratique, même s’il demeure conçu pour alimenter des casques à haute impédance (Sennheiser HD800 ou Beyerdynamic T1, par exemple), il peut maintenant se charger de faire chanter votre Grado, votre AKG ou votre Fidelio de manière magistrale !
Alors, comment sonne-t-il ce Valhalla 2 ? Divinement. On est bien loin de l’idée que l’on se fait habituellement d’un ampli à tube : ce Schiit possède la rigueur et la technique d’un très bon amplificateur à transistors tout en apportant une subtile touche de chaleur qui donnera du poids aux notes. A l’écoute, les basses sont tendues et précises, les médiums clairs et soyeux, les aigus, enfin, détaillés sans jamais tomber dans l’agressivité. Le soundstage, lui, est typique d’un ampli OTL : large et engageant.
Bref que du bon pour ce nouveau cru ; si en plus on met en rapport ses performances à son tarif canon, il sera bien difficile de lui trouver un concurrent à la hauteur pour tout casque de 300 ohms et plus. Une valeur sûre. Bravo Schiit !

Audio-GD Master7

Audio-gd

En 10 ans d’existence, l’entreprise chinoise Audio-gd aura su se faire une belle place au sein du monde de la hifi. Le DAC Master 7 est, lui, présent au catalogue depuis 2012 en tant que fer de lance des convertisseurs à technologie R2R de la marque. Il a bénéficié cette année d’une mise à jour majeure de son interface USB, désormais capable de gérer les flux PCM 32bits jusqu’à la fréquence d’échantillonnage de 384 kHz. Pour le reste, rien n’a été modifié : le décodage numérique reste toujours assuré par un circuit doté de 8 puces Burr Brown (TI) PCM-1704uk : 4 par canal.

Audio-gd aurait tort d’ailleurs de changer quoi que ce soit. Le Master 7 est en effet un boxeur raffiné : il cogne fort côté impact et dynamique mais sait offrir, aussi, bien d’autres subtilités comme un sens du détail très précis. Son médium très naturel, associé à un aigu ouvert mais non cristallin rendent l’écoute, au final, à la fois enjouée et peu fatigante. Nous sommes totalement à l’opposé d’une reproduction analytique et les amateurs de sonorité analogique aimeront sa signature.
Le Master 7 est désormais un poids lourd à considérer dans la catégorie des DAC haut de gamme : par ses qualités aussi bien que par ses 15 kilos !


Pioneer U-05 S

Pioneer

Pioneer se lance pour la première fois sur le marché du DAC/Amp, tout en réutilisant la recette de conception de ses amplis home-cinéma haut de gamme. Équipé d’un double convertisseur ESS Sabre ES9016 en dual mono, doté d’une compatibilité DSD, branché en XLR de partout, muni d’une fonction pré-ampli et d’une télécommande, il fait d’emblée le carton plein sur les buzzwords audiophiles. Sur le papier, c’est un couteau suisse numérique pouvant presque se charger de tout. Il est paré d’une belle et élégante robe en aluminium brossé, qui se révèle malheureusement trop sensible aux rayures.

Côté son, le DAC est dynamique, droit, voire un peu analytique, riche en micro-détails et effectue un bon détourage des instruments. Son absence de rondeur n’en fait pas pour autant un convertisseur ennuyeux : s’il est, à la limite, un peu sec, il n’est certainement pas décharné ou éthéré. Il laissera pleinement le caractère de l’amplificateur en sortie s’exprimer.

La partie amplification casque est finalement moins polyvalente qu’espéré. Aucune des sorties n’est capable d’alimenter d’une manière convaincante des casques gourmands en courant (comme les orthodynamiques). La qualité de la sortie casque en jack 6,35 mm est correcte, relativement propre, mais finalement assez quelconque. La sortie symétrique est autrement plus jouissive lorsque couplée avec un casque sédentaire sensible, comme le Fostex TH-900. Elle reprend les qualités de la sortie pré-amplifiée du DAC, en rajoutant une agréable touche de chaleur.

À conseiller en tant que DAC ainsi qu’aux possesseurs de casques assez sensibles, câblés en symétrique.

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Tout d’abord, un immense merci à Wardormeur — notre admin préféré — et Burndav — notre responsable blog adoré — pour la conception de cette sublime maquette (et son remplissage, dans la catastrophe de la fin du bouclage). Jamais le guide n’aura été aussi beau !
Ensuite, un merci aux relecteurs, GG, DarkZenith, Flying Baboon, MrButchi et Burndav !

Et enfin merci aux rédacteurs des notules, et aux respo. section, qui ont tout simplement fourni toute la matière pour le guide ! Chacun avec son style, chacun avec sa façon de dire les choses, son expérience, vous formez en définitive, ensemble, un tout cohérent et représentatif de TN. Continuez !

Karrthus
cocolhino
kookaburra
DarkZenith
MrButchi
Sorrodje
Zetsubou-sensei
g g
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Space Cowboy
jecr
jxh
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Vic
Buzthafuzz
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GourouLubrik
bookmarks
Ony
sausalito
herm2s


 
Merci d’avoir lu jusqu’ici !

Corderaide

26 thoughts on “Guide de Noël Tellement Nomade 2015”

    1. Oui, il semblerait qu’il y ait eu quelques loupés dans l’identification des contributeurs…
      Sincèrement désolé, le coupable sera pendu et, surtout, on va rectifier ça très, très vite.

      Space Cowboy et tous les contributeurs non nommés à la fin : acceptez nos excuses.

  1. Sinon, pourquoi il y a une photo des Fitear Air pour la notule des 335? (encore quelques remarques et je vais passer pour un chieur :D)

  2. Super guide tant par son aspect que par son contenu, félicitation aux TNiens contributeur ! Juste une petite précision sur le Oppo HA2, il est aussi un très bon ampli/dac de voyage avec un pc portable ou un macbook …

  3. Merci pour cette nouvelle mouture du guide TN.
    Une remarque néanmoins, les écouteurs-boutons VE Monk ne sont pas livrés avec un étui de rangement, du moins c’était comme ça pour les deux paires que j’ai achetées.

  4. Sacré beau boulot messieurs !
    Merci pour ce guide qui sera bien utile à tous ceux qui se perdent dans cette jungle audiophile… Et ils sont nombreux :mrgreen:

  5. Merci. Une chose que je ne comprends pas pour les intras moulés, aucun mot sur Earsonics qui fait pourtant d’excellents intras ?????

  6. Merci beaucoup à tous les contributeurs pour ce très beau guide !

    La mise en page change en fonction de la taille de la fenêtre, c’est classe !!! Bravo Ward !

  7. Tout d’abord, beau travail ! Très agréable à lire, même pour un novice.

    Pas de Jds the element ? Que vaut-il par rapport au Valhalla ?

  8. merci pour ce travail très important, étant novice en la matière, une indication de site ou de gamme de prix m’aurait aidé

  9. Encore un super guide toujours aussi intéressant. Merci à tous les contributeurs … Mon portefeuille relique,lui, de ne pas,apprécier

    1. I love to make chicken salad sandwiches on crisssanto!Christine Jensens last blog post..Got a file you want to send, but it is too big for your email server?

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