Les casques nomades – 2016

S’il évolue assez peu depuis quelques années, le casque nomade reste aujourd’hui encore le produit phare des grandes enseignes et des consommateurs.

Il n’est à l’évidence pas capable d’égaler le niveau de qualité sonore des intras hauts de gamme – nettement plus onéreux et confidentiels -, mais à des prix équivalents ou inférieurs, le casque nomade offre toutefois des qualités acoustiques excellentes ; sans compter son indéniable charme décoratif.

Qu’il soit supra oral (posé sur l’oreille) ou circum oral (posé autour de l’oreille), le casque nomade est donc une valeur sure, à même de protéger du bruit extérieur et de vous permettre d’écouter de la musique sans déranger dans les environnements calmes.

La recette du succès, c’est un casque fermé confortable, isolant, facile à alimenter, et qui propose un son plaisant à vos oreilles – lequel est issu, rappelons-le, de la synergie avec le matériel utilisé en amont (baladeur, smartphone, ampli/dac nomade).

Comment vous y retrouver dans cette jungle ? Et bien en lisant les conseils que les membres de Tellement Nomade vous prodiguent, forts de leur expérience !

[nextpage title= »L’entrée de gamme (moins de 100€) »]

Edifier H850

EDIFIER

Pour un prix contenu, Edifier propose un casque au confort royal pour sa catégorie, mais également dans les gammes supérieures. Si les aigus et les haut-médiums peuvent crisper par moment les personnes sensibles aux sibilances, on retrouve des médiums offrant un rendu dense. Le bas du spectre ne démérite pas non plus tant par sa présence que sa qualité, compte tenu de la gamme tarifaire, même si parfois le rendu peut paraître un peu brouillon.

La spatialisation, le placement des instruments tout comme le soundstage sont excellents, offrant un positionnement réaliste des sources et une belle aération. Malheureusement, sa faible sensibilité peut parfois mettre à mal les sources les moins puissantes.

Edifier H850

Casque de compromis vu sa catégorie, l’Edifier HM850 reste une bonne entrée dans le monde des casques nomades, une fois ses limites connues.

Takstar – PRO 80

Takstar bannière

Casque d’origine chinoise, le Takstar PRO 80 est un concentré de ce que peut offrir à petit prix un casque fermé. Sa construction est de bonne facture malgré la lourdeur de son câble spiralé qui peut parfois s’avérer gênante pour du pur nomadisme.

Takstar pro 80

Si le design est similaire à celui des Beyerdynamic, la comparaison s’arrête là : en effet, à l’écoute du PRO 80, on est frappé d’emblée par un rendu sonore linéaire, chose rare pour un casque sous la barre des 100€. Aucune fréquence n’est dès lors particulièrement mise en avant. Les basses sont tendues et fermes, mais manquent un peu de matière. On retrouve un roll-off dans les infra-basses, tandis qu’à l’autre extrémité du spectre sonore, les aigus filent hauts sans être métalliques. Leur rendu est plutôt mat, permettant ainsi aux plus sensibles de jouir pleinement de ce casque. Les médiums présentent pour leur part une certaine clarté. C’est finalement la polyvalence qui caractérise le mieux ce casque, proposé entre 45€ et 80€ – valisette de transport comprise – selon les magasins.

 

[nextpage title= »Le milieu de gamme (entre 100 et 200€) »]

AKG K545

AKG

Le K545 est un casque à classer dans la catégorie des trésors cachés. Fin, discret, avec son design plutôt épuré et son tarif désormais très abordable (120 euros), il offre pourtant des performances acoustiques qui ont de quoi surprendre.

AKG K545

Pour beaucoup d’entre nous, il ne s’agit de rien d’autre que de la version nomade du K551 (de la même marque). Malgré le caractère analytique du K551, le petit – en taille – K545 est bien plus apte à vous faire taper du pied : tout en conservant le côté aérien de son grand frère, il propose des basses revisitées apportant à la fois consistance et rondeur, des médiums au rendu soyeux et nuancé et des aigus à la fois précis et fins qui se révèlent bien mieux maîtrisés que ceux du K551.

Cette restitution claire et vivante est portée par une dynamique efficace au service d’un soundstage large et aéré. L’extension du K545 est plutôt supérieure à ce qu’on trouve dans cette gamme et lui permet d’être utilisé avec un certain bonheur sur un système sédentaire. Peu gourmand, le K545 – également très confortable – se conduira à partir d’un simple baladeur mais aura tout à gagner à être branché sur une source de qualité.
Bien fini, confortable, le K545 est une alternative méconnue aux cadors de la catégorie, pour qui aime les signatures équilibrées au service d’une musicalité qu’il sera difficile de prendre en défaut.

Sennheiser HD25-1-II

Sennheiser

Légende des casques nomades toujours au goût du jour, le Sennheiser HD25 est désormais vendu 150€ dans sa version -1-II.

Casque supra auriculaire dont le port n’est pas adapté à toutes les têtes, il exerce une pression importante – pénible pour certains sur le long terme -, mais procure dans le même temps une isolation quasiment sans égale parmi les casques nomades. Routard dont les pièces sont toutes changeable, il est par ailleurs d’une solidité exemplaire dans son habit de plastique noir mat.

Robuste, léger, il est en revanche délicat à alimenter du fait de ses 70 Ohm d’impédance et 120 dB de sensibilité. Privilégiez un baladeur dédié plutôt qu’un smarphone si vous voulez en profiter pleinement.

HD25 1 II

Côté son, vous aurez affaire à un casque doté d’une signature en V affirmée (accentuation des basses et des aigus), avec une présentation très frontale, sans trop de latéralité. Considéré comme l’un des casques nomades des plus dynamiques, il sera le compagnon des amis du rock, du métal et des musiques modernes… mais beaucoup moins des musiques classiques. Il cogne, le bougre, si vous l’alimentez correctement ; une valeur sure en dépit de son grand âge, à n’en pas douter.


Sony MDR-1A

Fiio

Sony a profité du beau succès du MDR-1R pour lancer son successeur, le MDR-1A. Un casque nomade circum-aural très léger, possédant une bonne qualité de fabrication et un câble détachable. Au passage, le constructeur a gommé quelques-uns des petits défauts notés par les utilisateurs sur le 1R, notamment sur le connecteur jack du casque. Le MDR-1A a pour lui un confort royal, grâce notamment à son poids tenu et la répartition intelligente de celui-ci sur l’ensemble de la tête. Il se fait oublier rapidement et profite d’une isolation correcte, sans plus. Il est bien fini et possède un charme certain, autant en finition noire qu’argent : il ne laisse pas indifférent !

Côté son, on retrouve une signature légèrement chaude, mais différente de celle de son prédécesseur. Le 1A est assez chargé en infras-basses, là où le 1R était lui plus chargé en mid-basses. De plus, alors que les aigus du 1R étaient en léger retrait, ils sont bien plus présents sur le 1A : on se retrouve avec un casque plus fun et dynamique que le 1R, en petit « V ». Les médiums ont toujours un léger grain donnant de la texture aux voix. Il bénéficie d’un soundstage dans la moyenne et d’une bonne séparation des instruments, sans ressortir du lot à ce niveau.

Le Sony MDR-1A reste un des casques nomades les plus agréables à porter et à écouter dans une gamme de prix pourtant très concurrentielle. Ses 145€ et lui représentent un excellent compromis pour tous les points sur lesquels un casque nomade est attendu : son, poids, confort, isolation, facilité de son alimentation (24 Ohms et 105 dB/mW de sensibilité). Un produit à considérer au moment de choisir son casque, sans aucun doute !

Sony MDR 1A

 

 

[nextpage title= »Le milieu de gamme (entre 200 et 300€) »]

Sennheiser Momentum 2.0 (OverEar)

Sennheiser

Le Momentum 2.0, sorti il y a quelques mois, est une évolution de premier modèle lancé en 2013, cette nouvelle mouture amenant son lot d’améliorations : il est désormais pliable, doté de coussinets un peu plus grands en véritable cuir, son clamping est modéré mais suffisant pour une bonne isolation, et le confort général est excellent.

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Le Momentum 2.0 est un casque à la sonorité pleine, équilibrée et mature, qui passera très bien avec tous les styles. Les basses, bien que très légèrement prononcées, sont excellentes et restent bien en place, les médiums sont de très bonne facture — bien que très légèrement en retrait — avec un rendu des instruments et un respect des timbres satisfaisants. Les haut médiums sont détaillés, clairs et aérés, et les aigus délivrent suffisamment de décibels tout en étant plutôt doux, permettant ainsi de donner de l’air et de faire ressortir les détails de vos enregistrements.

Le soundstage est vraiment convainquant tant en largeur qu’en profondeur, offrant à l’auditeur un ensemble cohérent dans lequel il est facile de se laisser aller. Quant à la séparation des instruments, elle est vraiment excellente.

Avec ce Sennheiser Momentum 2.0, nous avons donc affaire à un poids lourd dans la catégorie nomade, un excellent casque qui permettra au novice de redécouvrir sa musique et à l’audiophile on-the-go de ne pas faire de concession.

Kef M 500

Kef

La marque KEF, plus connue pour ses enceintes, a réussi son entrée dans le petit monde des casques nomades avec le M500.

Doté d’un design sobre et élégant, mêlant l’aluminium et le similicuir, le KEF M500 est susceptible de plaire à toutes les tranches d’âge. Il jouit par ailleurs d’une aura de casque « premium », et sa qualité de fabrication est sans reproche – aucune pièce plastique sur les parties mobiles, arceau à cran, etc. Les pads sont à mémoire de forme pour permettre une isolation correcte tout en garantissant un excellent confort sur la durée.

En plus de son bundle comprenant une housse rigide et deux câbles, le casque est intelligemment conçu – pliable, câble détachable judicieusement placé ; le M500 est clairement un produit mature et abouti.

En matière de signature, attendez-vous à un casque plutôt équilibré, légèrement orienté sur les médiums. Distillant savamment un rendu texturé et un soundstage aérien parmi les meilleures de sa gamme, le M500 impressionne. Ni trop dynamique, ni agressif, il fait partie de ces casques polyvalents que l’on écoute sans se lasser. Cependant, la copie n’est pas parfaite : on peut déplorer un manque d’isolation et l’on aurait apprécié des aigus plus étendus.

kef 500

Beyerdynamic T51P

Beyer Logo

C’est avec un design minimaliste et distingué que le T51P s’impose comme une référence dans le milieu de gamme des casques nomades. Supra-aural d’aluminium vêtu, le casque serre fort le crâne mais propose une isolation égalant presque celle du Sennheiser HD25… avec un confort supérieur grâce à ses oreillettes en similicuir à mémoire de forme. Un bémol toutefois : son câble paraît fragile, chose très étonnante quand on considère la robustesse globale du casque ainsi que sa vocation nomade.

Côté son, ce produit de la technologie Tesla est un casque fun, attachant, à la signature chaude et texturée qui, pour autant, ne tombe pas dans l’excès. Outre une belle dynamique et une résolution correcte, il propose des basses profondes, bien détourées et présentes, des médiums fluides et énergiques. Dans le haut du spectre, les aigus ne souffrent d’aucun scintillement et gardent un côté lisse et détaillé. La scène sonore, pour sa part, est bien large et propose de bonnes réserves de profondeur.

Doté d’une sonorité assez colorée, ce casque s’adresse a priori à un public friand de street music (rock, rap, hip-hop, electro, etc.) et aux amateurs de basses. Mais tout est question de goût et il est des amateurs de signatures analytiques qui considèrent sa chaleur comme plus naturelle que la relative froideur du DT1350.

Beyer T51P

Son plus grand avantage par rapport à un DT1350, outre une scène sonore plus réaliste : ses 32 ohms d’impédance qui permettent de l’alimenter avec des sources peu puissantes, y compris votre téléphone — même si, bien sûr, son rendu ne pourra que profiter d’une amplification dynamique et détaillée en amont.

Joli, facile à driver, doté d’une excellente isolation, le Beyer T51P nous semble l’un des tout meilleurs casques nomades supra-auraux pour une écoute aussi bien fun que technique.

Audio-Technica ATH-MSR7

Audio-Technica

Vendu à 240 euros environ et disponible en plusieurs coloris, l’ATH-MSR7 offre un très bon confort avec sa construction robuste et son excellente finition. Il est livré avec 3 câbles dont un est doté d’une télécommande et d’un microphone intégrés, ainsi qu’une housse de transport.

Le MSR7 se révèle très séduisant à l’écoute ; plutôt équilibré, il n’a pas pour autant une restitution sonore analytique. Au contraire, son équilibre tonal est séduisant, plutôt chaleureux et physiologique. Les basses sont profondes et généreuses, tout en restant fermes, propres et percutantes. L’aigu est clair sans être incisif, avec juste une petite pointe de brillance qui aère la signature et contribue à l’impression d’espace que procure le casque. Les médiums, légèrement mats, pourraient en revanche être un peu plus brillants et aérés afin de proposer une signature globale plus fun et enjouée, à la manière d’un Beyerdynamic DT1350 ou d’un Nad HP 50 qui dans ce domaine font tous deux mieux que lui.

En terme d’isolation, le MSR7 est largement supérieur à ses prédécesseurs chez le constructeur nippon, et tout à fait au niveau de ses concurrents les plus redoutables.

Bien construit, confortable, facile à alimenter et offrant une restitution sonore fine et équilibrée assez rare à ce prix, le MSR7 ne souffre finalement que d’une signature un peu sage pour qui cherche dans un casque un peu d’exubérance. Pour les autres, ils trouveront avec l’ATH-MSR7 une restitution sonore équilibrée et naturelle, et un niveau de finition, de confort et d’isolation de premier ordre.

 

[nextpage title= »Le haut de gamme (500€ et plus) »]

Audio-Technica ES10

ATH - bannière

Porte-étendard haut de gamme de la marque Audio-Technica sorti en 2011, l’ATH-ES10 reste une référence dans le monde des casques nomades. Comme pour le reste de la gamme ATH, le packaging est sommaire : en plus du casque, on ne trouve qu’une housse en velours et un tissu microfibre. L’ES10 se distingue du reste de la gamme Audio-Technica par ses drivers de 53mm et ses cups en titanium polies, du plus bel effet mais qui ne passent pas inaperçu. L’isolation se situe dans la moyenne, sans plus, en raison notamment d’un clamping peu important. Les pads, en cuir mais plutôt fins, assurent un confort plus que correct ; à noter qu’il est possible d’utiliser les pads de l’ESW11 pour gagner en confort et en isolation.

ES10

À l’écoute, l’ES10 est un casque qui donne vie à votre musique ! Coté signature on remarquera immédiatement une emphase sur le bas du spectre. Les basses descendent très bas, sont percutantes et ont une bonne attaque ; les bas-médiums sont bien présents et apportent un peu de chaleur aux voix, les hauts médiums sont un peu en retrait et les aigus montent hauts… pouvant même être un peu agressifs par moment (sans pour autant être sibilant). Extrêmement dynamique (au niveau, si ce n’est au-dessus de l’HD25), l’ES10 offre aussi une bonne séparation des instruments. Ce n’est pas un casque qui va vous permettre d’analyser tous les détails de la musique, mais un casque apportant énormément de fun et donnant envie de taper du pied dès les premières secondes. Supra-aural, l’ES10 bénéficie d’un soundstage dans la moyenne ; plus large néanmoins que celui d’un HD25 ou d’un DT1350.

Au final, l’ES10 est un casque qui procure beaucoup de plaisir à l’écoute pour ceux qui apprécient les signatures en V. Le prix pratiqué en France (500€) pourra en rebuter plus d’un, mais il est heureusement possible de le trouver en dessous de 300€ en passant par des réseaux de distribution japonais.

Oppo PM3

Oppo

Oppo a frappé fort avec sa gamme PM-x, et le petit frère dispose de bons arguments à faire valoir. Il est en effet le premier casque nomade de type Planar Magnetic du marché, tout en étant assez simple à driver sur le papier (impédance de 28 Ohms pour 102db). Le PM-3 est solidement bâti, grâce notamment à une présence abondante d’aluminium, mais perd un peu de son cachet premium en l’absence de véritable cuir. Ce casque circum-aural propose un bon confort, en dépit d’un embonpoint très prononcé pour un modèle nomade (320g). Côté accessoire, on dispose de quatre câbles (un sédentaire de 3m, et trois de 1,2m pour le nomadisme), ainsi que d’une housse rigide relativement peu encombrante. L’isolation se veut enfin efficace et supprime une bonne partie des bruits extérieurs.

Oppo PM3

Ses qualités sonores forcent par ailleurs le respect : un son détaillé et naturel, au travers d’une signature « technique » mais non fatigante, ce qui est rare. Il propose des médiums riches, des basses très bien maitrisées et des aigus un tantinet écourtés (ce qui ne plait pas à tous). Seule véritable ombre au tableau : la largeur de scène manque un peu d’ouverture, mais se trouve compensée par l’excellent placement des instruments.

Bien qu’il soit exploitable par des sources simples (smartphones, sortie audio d’un ordinateur…), il faut tout de même noter que l’apport d’une amplification plus solide lui fait énormément de bien ; particulièrement en ce qui concerne la maîtrise et la puissance des basses. Un bon DAP ou un ampli nomade lui permet ainsi d’exprimer tout son potentiel et d’en profiter au mieux.

Doté d’une multitude de qualités, le PM-3 n’en demeure pas moins onéreux, avec un prix pouvant grimper jusqu’à 530€ sur le sol européen. Un tarif écrasant, mais pour un produit qui reste à ce jour le meilleur choix de ceux ayant un tel budget à consacrer à un casque nomade !

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