[Salons] Fujiya Avic Headphone Festival 2015 & Portable Festival 2015

Le printemps, certainement la saison la plus agréable au pays des lose socks. Pas seulement grâce au beau temps, mais aussi grâce aux divers salons « casqueux » et « intraeux » qui ont lieu pendant cette période. Je vous propose donc de me suivre dans les allées, tout d’abord, de l’immense Fujiya Avic Headphone Festival qui s’est tenu les 16 et 17 mai derniers à Tokyo, puis du plus intimiste Portable Festival d’Osaka du 30 mai.


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Introduction

On remet le couvert pour ce qui est certainement le plus gros événement de la planète casques et intras. Ça se passe au Japon, à Tokyo, dans un gigantesque bâtiment, où ce coup-ci, pas moins de 5 étages ont été loués (plus que les éditions précédentes !) pour accueillir cette grande messe, paradis du geek du son injecté directement dans les oreilles. Votre serviteur a fait le déplacement d’Osaka, en risquant sa vie à la fois en prenant l’avion jusqu’à Tokyo, puis en créchant dans un hôtel miteux d’un quartier mal famé (il faut bien faire des concessions quelques part). Je vous laisse admirer ma suite de 6 mètres carrés (3 tatamis exactement !) :

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Comme vous pouvez le voir, la chambre bénéficie de tout le confort moderne : une entrée, avec une poubelle, une superbe table de 30cm² que même Ikea aurait honte de mettre en rayon. On apercevra au fond la couche royale, rétractable, d’une épaisseur de 4cm exactement et, à côté, la porte-fenêtre, où même moi j’avais du mal à passer (et ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas bien épais), avec une sublime vue sur la trépidante vie urbaine tokyoïte (comprendre : le mur de l’immeuble en face) !

Après une fabuleuse nuit d’un sommeil fort réparateur, un passage à la douche collective et payante (200 yens les 10 minutes), l’avalage de 2 croissants dégueulasses de la supérette du coin remplie de bosozokus, une bonne demi-heure de train, et une deuxième demi-heure dans une file d’attente qui allait jusque dans le couloir des chiottes pour avoir accès au lieu tant convoité, j’ouvre les portes du septième ciel (qui se situait plus exactement au 5ème étage) :

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Comme à chaque édition de cette grande orgie audiophile, un problème se pose : j’écoute quoi ? Tellement de choses étant à portée d’oreille que la conclusion s’impose, impitoyablement : je ne pourrai jamais écouter tout ce que je veux, ce que j’aurais voulu, ce que j’aurais dû, ce que je ne devrais pas de toute façon… bah ! Cruelle frustration !

Pas de temps à perdre à se torturer l’esprit avec ça et allons nous gaver les cages à miel de musique de mille et une façons !

Fitear

Je commence donc ma visite par un stand incontournable : celui de Fitear. Je salue M. Suyama, qui, excité comme un gamin, me présente ses nouvelles créations.

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Voici donc les To Go ! 335 SR édition « métaux précieux ». Bien sûr, ces derniers ne sont que des prototypes et aucunement destinés à être mis en vente sur le marché. En plus de coûter extrêmement chers (celui de droite est en or massif 18 carats !), le poids de ces joujoux les rend plutôt inconfortables. Niveau son, c’est bien du 335SR, ni plus, ni moins. Par contre ça…

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C’est la version commerciale, prévue pour… cet automne à un prix encore inconnu !

Les plus observateurs remarqueront que le design de la coque a un peu évolué depuis les To Go ! 334, notamment au niveau du connecteur. Un produit qui risque de faire grand bruit à sa sortie parce que très attendu.

Le stand proposait aussi une nouvelle révision des Monet : les Monet 17 (le premier modèle de Monet n’étant plus disponible depuis quelque temps déjà), ainsi qu’un modèle universel : les Tone, une édition limitée, juste pour le festival (un peu comme ce qui avait été fait pour les Parterre blancs dans le passé). Je n’ai malheureusement pas pu écouter ces 2 modèles, manquant de temps.

Enfin, M. Suyama présentait divers bricolages à titre personnel, dont cette étonnante chose :

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Au suivant !

Custom Art

Custom Art, plutôt bien connu en Europe et outre atlantique, commence doucement à se frayer son chemin sur le marché asiatique, où la marque reste confidentielle. Des modèles de démos des Music One, des Music Two, des 330Pro V2 ainsi que des Harmony 8 Pro étaient présents.

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J’avais eu l’occasion par le passé d’écouter très vaguement les 330 pro V2 et les H8Pro, que j’avais beaucoup appréciés. Je découvre donc pour la première fois les Music One et Music Two. Les Music One m’ont paru assez médiocres pour être honnête. Pas mal de définition et de vitesse pour un monodriver dans cette gamme de prix, mais j’ai trouvé le tunning assez crade : un son nasillard et agressif. Les Music Two ont une signature similaire mais avec un peu plus de corps palliant un peu cette sensation nasillarde sans la faire disparaître totalement non plus. L’écoute n’est pas des plus agréables. Je retrouve en revanche avec grand plaisir le son des 330, assez opposé à celui des deux précédents : plus aucune agression et de beaux timbres. On leur reprochera des aigus qui coupent assez tôt cependant. Et enfin je rejette une oreille sur les H8P, qui confirment la très bonne impression que j’avais eue à leur écoute dans le passé : un son riche, équilibré, plutôt réaliste pour du BA, qui monte haut et descend bas. Un excellent flagship allrounder. J’espère voir sortir un jour une version universelle.

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Au suivant !

Cowon

Cowon exposait son flagship, le Plenue 1 (que je n’avais pas encore eu l’occasion d’écouter) et son nouveau modèle, une version allégée : le Plenue M (à gauche).

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Le Plenue 1 m’a paru présenter de belles performances avec un son soyeux et chaud. En comparaison , mon AK120II sonnait peut-être un peu plus artificiel, « numérique ».

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Son petit frère, le Plenue M (prévu pour plus ou moins 90 000 yens si je me souviens bien), n’est pas en reste. Il offre un son plus neutre que le Plenue 1 et un peu plus « punchy », mais très légèrement moins raffiné, il m’a semblé. Deux bons produits a priori, qui restent acceptables niveau portabilité, avec une ergonomie solide et une très belle finition.

Suivant !

FLC Technology

Me voici donc arrivé au stand des fameux FLC8, qui commencent à faire parler d’eux, et à raison. J’ai eu l’opportunité de longuement les écouter en magasin, mais ce fut avec un plaisir non dissimulé que je remis une oreille dessus. FLC Technology avait préparé 5 configurations différentes, plutôt pratique car on pouvait changer à la volée de paire pour bien apprécier les différences. Le tunning « vocal », avec la fameuse canule dorée a, comme lors de mes premiers essais, eu ma préférence, mais la configuration « acoustic » n’était pas en reste.

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Les FLC8 sont un design hybride avec un micro-driver dynamique et deux drivers BA. Eh mes amis, ils sonnent de façon absolument splendide. Naturel, cohérence, résolution, vitesse, il est difficile de leur dénicher des défauts une fois sa config trouvée (parmi 36 possibilités !). Au prix d’environ 300€, les FLC8 me paraissent pouvoir rivaliser avec des intras d’une voire deux catégories au-dessus. Le rapport qualité/prix est assez exceptionnel. Ajoutez à cela leur taille très compacte, offrant un fit des plus confortables, un câble détachable (standard UE TF10pro) et vous avez là un produit d’exception auquel je souhaite le succès qu’il mérite. Un produit qui risque de donner un grand coup de pied dans la fourmilière ! Énorme coup de cœur !

La suite !

Final Audio Design

Ce fabricant japonais est connu pour l’originalité de ses produits, mais aussi bien souvent pour leurs qualités. J’en ai tout d’abord profité pour jeter une oreille sur leurs intras très haut de gamme (mais discontinués) Lab 1, comportant un double drivers BA. Le résultat fut des plus probants : une signature très droite, neutre et soyeuse. Ils disparaissent littéralement pour laisser place à la musique. Un grand intra assurément, pas du type démonstratif, mais extrêmement fin et rigoureux. Lorsque j’ ai demandé la raison de leur disparition sur le marché, la réponse a été que les Lab 1 ont un coût de fabrication extrêmement élevé et un processus de fabrication éminemment complexe. Ils ne pouvaient en faire qu’un nombre très limité. C’était plus pour F.A.D. une démonstration technique de la marque qu’autre chose.

J’ai pu écouter juste après ses deux nouveaux casques über haut de gamme : les Sonorous VIII (à gauche) et X (à droite) :

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Le VIII offre une signature sonore assez colorée dans le médium – mais de façon plutôt appréciable –, ainsi que pas mal d’impact. Le X, lui, possède un caractère un peu plus chaleureux, laidback et naturel. Un casque pépère mais fort plaisant. Malheureusement les performances m’ont paru assez décevantes par rapport au prix complètement fou demandé : il vous faudra débourser la bagatelle de 3500€ pour le premier et près de 6000€ pour le second (conversion faite au pifomètre) ! À ce prix-là, il est impératif de rivaliser avec du Stax SR009 ou de l’Abyss, mais il n’en est malheureusement rien. Il me paraît difficile de les voir concurrencer ne serait-ce qu’avec un « modeste » T1 par exemple. Les Sonorous entrent donc plus dans la catégorie « produit purement de luxe » de par leurs matériaux et leur design, que dans la catégorie des produits pour audiophile chevronné.

Je continue !

1964 Ears

La marque américaine de moulés, qui a vu une très belle progression sur le marché ces dernières années, présentait sa dernière série de flagship, dotée de leur nouvelle technologie Adel (les modèles A10 et A12).

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Les deux modèles m’ont paru avoir des signatures assez similaires : ça tape très fort dans le bas du spectre. Ce sont des intras qui me paraissent orientés basses donc, et elles sont assez phénoménales. 1964 a réussi à s’affranchir du son typique des BA pour apporter un feeling plus proche de ce qu’on peut obtenir avec des drivers dynamiques. C’est assez remarquable de réalisme! Malgré le bas du spectre abyssal mis en avant, les médiums et les aigus m’ont paru parfaitement lisibles et résolvants comme il se doit, avec une très bonne linéarité

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Le A10 possède un peu plus d’aération en général, et le A12 a un peu plus de matière, entraînant un côté légèrement plus intimiste. Les deux arborent un beau soundstage, avec pas mal de hauteur. Je n’ai pas vraiment trouvé de supériorité technique de l’un sur l’autre, je pense que certaines personnes préfèreront les 10 et d’autres les 12. J’ai pour ma part autant apprécié l’un que l’autre et pense qu’ils méritent une place parmi les meilleurs (et nombreux) flagships moulés actuels, pour les bass lovers.

3 mètres plus tard…

Orion

… je m’arrête au stand Orion, attiré par 3 IEMs exposés, universels, qui présentaient fort bien.

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Orion est une nouvelle compagnie américaine qui se lance sur le marché de l’intra haut de gamme. Ils exposaient leur gamme, composée des Orion (monodriver BA facturé 499 dollars), des Lyra (monodriver dynamique facturé 749 dollars) et les Jupiter (4 drivers BA pour 1299 dollars). Les Orions étaient plutôt bien tunnés pour un monodriver et offraient un son relativement équilibré, mais peut-être manquant d’un petit peu d’entrain. Les Lyra sont les chaleureux du lot, on retrouve le son typique des drivers dynamiques. La présentation m’a semblé légèrement laidback et j’aurais aimé un peu plus de définition, mais ça se laissait bien écouter. Les Jupiter enfin : le flagship s’est montré plutôt joueur, très légèrement chaud sans en faire trop non plus. La résolution m’a paru plutôt correcte, même si j’ai entendu mieux ; le son était bien texturé et l’écoute, fort agréable, passait assez bien sur la plupart des genres. Le design de ces intras est en fait assez original : 2 drivers sont alloués aux basses et 2 drivers sont alloués aux aigus ; le but étant bien sûr de limiter le nombre de crossover à 1. Enfin, mention spéciale pour la fabrication et la finition de très haute volée, tout en métal, avec une pochette de rangement bien classieuse, parfaite pour l’hiver avec sa moumoute. Une marque à surveiller.

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Salle suivante…

Hifiman

Me voilà sur le stand Hifiman, qu’il ne fallait absolument pas rater lors de cette édition du salon pour deux raisons : deux nouveaux flagship ! Une paire d’intras, les RE 1000 et bien sûr leur nouveau casque très haut de gamme, le HE1000.

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Les RE 1000 seront dispo en customs et peut-être en universels. Ils sont le résultat de la collaboration avec Unique Melody (qui devient un habitué des modèles issus de collaboration, ce qui explique que le modèle de démo présenté avait exactement la même tronche que les Maverick) ; cela augure du meilleur. Là encore, le design est assez unique parmi les intras haut de gamme : les RE1000 embarquent 2 microdrivers dynamiques

Niveau son, ça m’a paru bien équilibré, on sent la parenté avec les RE400 et 600, mais avec une coloration un peu moins marquée pour les RE1000 (le pic des haut-médiums se fait plus discret notamment). Les performances sont étonnamment excellentes avec une très grande vitesse pour du dynamique (c’est la première fois que j’entends autant de vitesse sur cette technologie), et beaucoup d’aération. Les timbres, plutôt riches, viennent embellir le tout. Sachant que l’on parle d’une tarification autour de 650 dollars, la stratégie de Hifiman se révèle extrêmement agressive. Je trouve au passage que les produits de cette gamme de prix ont de moins en moins de choses à envier aux produits d’environ 1000 € ; enthousiasmant.

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Le HE 1000 maintenant. D’abord, le design ne laissera définitivement pas indifférent avec son côté steampunk un peu rétro. Personnellement, j’adore. La qualité de fabrication, qui est souvent le point faible des casques de la marque, m’a semblé absolument irréprochable ; tout paraît extrêmement robuste. Enfin, le confort, une fois sur la tête, s’avère juste royal. Le HE1000 avait pour source le nouveau HM901s, sur son dock relié à l’ampli de la marque l’EF6. À l’écoute, ce fut : « ouaaahhh ! sacrebleu ! ». L’évidence sonore incarnée ! Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je pense que c’est un des tout meilleurs casques sur la planète Terre. Les aigus rappellent ce que l’on peut trouver dans le très haut de gamme de chez Stax (SR-009) et les basses rappellent les qualités d’un certain Abyss (en moins accentuées cependant). En termes de signature, si vous hésitiez entre un SR-009 et un Abyss, eh bien la réponse est d’investir dans un HE 1000. Il m’a paru être une synthèse de ces deux casques ; en se positionnant pile-poil entre les deux, niveau signature sonore. Le soundstage n’est pas en reste et rappellera ce coup-ci le HD800. Le casque qui a le plus gros potentiel pour plaire au plus grand nombre à mon sens. Pour moi ce fut assurément la star du salon et j’ai eu des étoiles plein les oreilles après son écoute.

Here comes a new challenger!

Oriolus

Vous n’en avez jamais entendu parler ? Moi non plus. Oriolus est une nouvelle marque d’intras haut de gamme universels et moulés made in Japan. En fait, j’aurais dû mettre « intra » au singulier étant donné qu’il n’y a pour le moment qu’un unique modèle nommé sobrement Oriolus.

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Le chef ingénieur d’iBasso aurait participé à la conception (sino-japonaise donc) de cet intra hybride (c’est la mode en ce moment, et c’est tant mieux !) embarquant un driver dynamique et 3 BA. Comme vous pouvez le voir sur ma jolie photo, la qualité de fabrication et de finition ne manque pas à l’appel. À l’écoute, j’ai été complètement conquis par cet IEM, dont la vocation première est de créer des eargasmes aux mélomanes. Le premier avril 2015, quand Fitear a sorti son gros poisson d’un Fitear hybrid, le Fitear Air, j’avais essayé de m’imaginer ce que ça pourrait donner. Mais je ne savais pas encore que ce que j’avais imaginé m’aurait été apporté par Oriolus, et pas par Fitear.

Un son spacieux, volumineux, chaleureux, musical, enveloppant, avec une énorme articulation, des timbres riches et une sublime cohérence. Les crossover sont certainement les mieux gérés que j’ai pu entendre sur de l’hybride. On en oublie que c’est un hybride d’ailleurs. Un intra très facile à écouter, qui mettra de bien belle manière en valeur la musique grâce notamment à la qualité de ses graves et de ses médiums. Mes oreilles lui attribuent le prix du meilleur nouvel intra du salon (et j’ai vraiment très envie de m’en procurer une paire). Concernant la tarification, il faudra débourser 108 000 yens, soit, au taux actuel, 800€ environ. Plutôt compétitif donc !

On continue !

Aurisonics

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deux premiers sont des monodrivers dynamiques, les 2 derniers des hybrides. Ils comportent tous un driver dynamique de 9mm environ (contre 14.2mm pour la gamme ASG). On retrouve le feeling d’un son où naturel et soundstage sont les mots d’ordre.

Les Eva, l’entrée de gamme, rappellent pas mal les Rockets au niveau son : relativement neutres, légèrement en U inversé. Les Kicker sont, eux, réglés assez « dark », sans trop perdre en qualité de restitution des médiums et des aigus. Un son très facile à apprécier, qui risque de plaire à un grand nombre. Les Eva seront proposés à moins de 20 000 yens et les Kicker à un peu plus de 25 000 yens. Les deux présentent selon moi un excellent rapport qualité-prix, en gardant à l’esprit que c’est du made in USA. Je leur prévois un très grand succès.

Les Forte proposent une résolution un cran au-dessus, avec une présentation un peu plus rentre-dedans qui plaira à ceux qui aiment bouger la tête d’avant en arrière en écoutant leur musique. Pour un prix d’environ 40 000 yens, si je ne dis pas de bêtises. Ils sont un peu moins sombres que les Kicker mais un peu plus que les Eva. Ils présentent un léger pic dans les haut-médiums qui pourra déranger dans certaines occasions.

Enfin, les Harmony proposent quant à eux un son proche des Forte en un peu plus relax et fin, avec un soundstage absolument remarquable et des médiums plus développés. Ils présentent des haut-médiums et des basses (surtout sub-basses) légèrement en avant. Sur certains enregistrements, les haut-médiums peuvent présenter une légère dureté, à l’instar des Forte. Ils remportent ma préférence, notamment grâce à leurs magnifiques médiums, même si j’ai aussi bien apprécié les trois autres qui ne sont pas en reste niveau performances. Pour 55 000 yens environ, là encore le rapport qualité-prix est vraiment intéressant (ça les place en dessous du tarif des IM04 par exemple !).

La philosophie de cette gamme est de proposer une alternative aux produits déjà proposés par la marque, avec quatre intras dotés de signatures bien distinctes. Il est donc fort probable que votre favori ne soit pas forcément le « flagship » (les Hamony). On notera la canule un peu plus fine que sur la gamme ASG, ainsi que le passage, en remplacement des connecteurs 2 pins standards, à des connecteurs MMCX renforcés (on sent qu’Aurisonics caresse dans le sens du poil le marché japonais où le MMCX est roi). Selon Dale, le boss d’Aurisonics, il s’agit de pallier les soucis récurrents de fiabilité des premiers. Enfin, le form-factor a encore un peu évolué, de façon à s’adapter à la morphologie d’un plus grand nombre.

Sortie de cette gamme fin juin !

Lotoo

La marque, qui a récemment mis en vente un DAP über haut de gamme, le Paw Gold, nous a sorti de son chapeau à la surprise générale une version « mini » de son lecteur : le Paw 5000.

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C’était la première fois que j’écoutais le Paw Gold, DAP qui dépasse les 2000€. J’avais lu des retours dithyrambiques sur ce lecteur, ce qui attise forcément la curiosité. Eh bien, je crois bien que sa réputation n’est pas usurpée.

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Si je l’ai trouvé assez proche de l’AK120II en termes de signature sonore, le Paw Gold fait tout mieux. Il est d’une rigueur sans faille et apporte une certaine matière, une épaisseur au son vraiment remarquable, certainement possible grâce à une dynamique monstrueuse. Ce sera intéressant de le comparer au nouvel AK380. Mention spéciale enfin au temps d’allumage de littéralement…2 secondes. Soit dix fois plus rapide que l’AK120II et 20 fois plus rapide qu’un ZX1. Vraiment appréciable. Dommage que le firmware soit assez basique dans sa navigation.

Comparaison d’embonpoint avec l’AK120 II :

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Si vous n’avez pas le budget, Lotoo a pensé à vous en sortant le Lotoo Paw 5000 au prix d’environ 60 000 yens (à peu près 445 €). Ce dernier, bien plus compact et léger (on passe d’une coque tout en métal à une coque plastique), sera un compagnon de choix « on the go ». Niveau son, ça envoie du bois comme il faut, avec une signature un peu plus chaude et douce mais sans excès, comparée à celle de son grand frère. Bien sûr, les performances générales sont un cran en dessous du Gold, mais ça reste assez fantastique. Je pense que je l’ai préféré au Cowon P1 et à l’AK Junior – dont je vais parler un peu après – qui risque d’être son concurrent direct (mais bon, il faudrait faire des comparaisons directes sérieuses, ce ne sont que des premières impressions).

Vous suivez toujours ?

Pioneer

Pioneer profite de cette édition du salon pour présenter et sortir en grandes pompes son flagship, le SE-Master 1, un casque ouvert très haut de gamme, facturé la bagatelle de 270 000 yens, soit presque le prix de deux HD800. Autant dire que c’était l’attraction principale du salon, ce qui m’a coûté une demi-heure de queue avant de pouvoir poser l’oreille dessus 5 minutes.

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La finition respire la qualité et le confort est au top. À l’écoute, nous avons là un casque à vocation neutre. Malheureusement, le son qui en résulte est assez stérile. Je suis loin de retrouver le plaisir musical que je peux avoir sur un HD800 ou un SR009 (qui sont à mon sens ses concurrents directs dans l’approche).

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De même, les performances générales me laissent sur ma faim, avec un certain manque de dynamique, de vitesse et de résolution pour un flagship. Je ne sais même pas s’il arrive à tenir le coup face à un Beyerdynamic T1, bien plus modeste « tarifairement » parlant. Mais bon, on sera heureux d’apprendre que sa réponse en fréquence s’étend jusqu’à 85khz ! Le casque était drivé par leur ampli casque dédié, pour information. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand-chose à mon sens.

Next…

Noble Audio

Je me retrouve donc devant l’étalage Noble, où l’effervescence régnait. Et à raison ! Noble présentait son nouveau bébé, le Savant a.k.a le Baby K10.

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Grand amateur des K10, ce ne fut pas sans excitation que j’essayai les Savant. Immédiatement, on retrouve un air de famille avec les K10, avec cette texture du son, beaucoup de matière, mise en valeur par une légère couche de vernis, caractéristique. Les Savant, pour faire simple, me paraissent être des K10 avec un peu moins d’impact, notamment en bas, et des aigus très légèrement plus mis en valeur. Bref un son un peu plus posé et équilibré là où les K10 présentent une légère emphase dans le bas du spectre. « Savant ou K10 ? » va être une question qui risque de se poser et qui va faire couler beaucoup d’encre à mon avis. Tout ça méritera des comparaisons poussées.

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Mais en fait, le grand choc de l’histoire, c’est quand j’ai vu le prix annoncé des Savant : 80 000 yens (environ 600€ ; il me semble que c’est 600$ aux US !) dans leur version universelle. Je n’en revenais pas. Quand on voit à côté des constructeurs qui cherchent à sortir des modèles toujours plus cher, je tire mon chapeau à Noble qui redouble d’efforts pour proposer une qualité de son très haut de gamme à prix réduit (même si ça reste toujours une somme). Noble sort clairement ses griffes avec cette tarification des plus agressives. Les Savant sont aussi proposés en version moulée, mais seulement en « prestige » (moulés confectionnés dans des matériaux plus ou moins exotiques et luxueux avec une tarification en conséquence).

Par ailleurs, Noble tient à garder le secret des entrailles de leur nouveau produit et met notamment un point d’honneur à ne pas communiquer le nombre de drivers. Une position qui me rappelle un certain Fitear.

On commence à arriver au bout, encore un petit effort…

Oppo

Je passe devant leur stand, la place est libre donc je m’assieds. Devant moi est posé leur modèle sorti récemment, le PM-3, un casque nomade. Je ne suis pas très amateur de ce genre de produit (fermé + nomade), mais puisque je suis assis confortablement, autant tester.

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L’effet est immédiat. Qu’est-ce que ça sonne bien ce machin-là ! Très droit mais musical, soundstage avec une grande profondeur, et une belle aération. Vraiment étonnant pour un fermé nomade. Je tape du pied quasi instantanément, immergé par la musique, malgré la fatigue de mes oreilles qui commence à se faire sentir. J’avais, lors d’écoutes passées, beaucoup apprécié leurs deux modèles sédentaires les PM-1 et PM-2 (avec une préférence pour ce dernier). Mais ce PM-3, je crois, me plaît encore plus. Le fait d’avoir un planar de ce niveau-là en nomade est un concept qui claque, tout simplement. En plus de ça, j’ai trouvé le confort très bon (chose rare sur ce genre de produit) et l’isolation impeccable.

Après 2 morceaux, le gentil monsieur du stand, qui voyait que j’utilisais un AK120II, me tend avec un grand sourire un câble symétrique. Recâblage effectué, l’écoute fait un petit bon en avant niveau résolution, avec un petit dégraissage dans le bas du spectre, une saveur légèrement différente mais au moins aussi bonne. Je me suis surpris à rester près de 20 minutes à l’écouter. Un coup de foudre, qui me donnerait presque envie de balancer mes intras et de passer là-dessus en nomade. C’est marrant avec Oppo, plus je recule dans leur gamme tarifaire et plus j’aime !

Je repars avec la patate…

Just Ear

Après avoir choppé mon « fastpass » comme à Disneyland pour éviter de faire la queue, je rejoins à l’heure indiquée le stand, que dis-je, la salle dédiée Just Ear.

Pour ceux qui n’auraient pas suivi, Just Ear est une branche de Sony, qui se lance sur le marché du custom très haut de gamme. Leurs customs sont tous hybrides (encore !) avec un énorme driver dynamique qui en jette à fond visuellement. Le bout de la canule est fait dans un matériau spécifique qui ramollit avec la chaleur pour un confort optimal. Ils proposent trois modèles : Monitor, Listening et Club, ainsi qu’une possibilité de se faire faire un moulé réglé à sa convenance sous la bienveillance d’un ingénieur de la marque qui vous guidera dans le processus. Un peu comme ce que propose UE, mais en plus poussé et en plus encadré encore.

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J’avais eu la chance de les écouter une fois il y a 6 mois lorsqu’ils les avaient présentés au public pour la première fois. J’avais gardé des impressions assez mitigées : manque de détails, transitions maladroites entre les registres, aigus agressifs. À ce moment-là, après avoir écouté la gamme et rempli une enquête pour laisser ses impressions, nous avions pu discuter directement avec le directeur du projet pour exprimer lesdites impressions. Je n’avais pas hésité à lui faire part de ma circonspection, surtout pour le prix demandé, qui oscille entre 200 000 et 300 000 yens (justifié en partie par un service et un suivi très poussés, certes).

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J’ai été heureux de constater qu’ils ont mis les bouchées doubles pour améliorer tout ça. Les Just Ear se sont entre temps trouvés une personnalité sonore, en plus d’avoir vu leurs performances accrues significativement à tous les niveaux. Alors qu’il y a 6 mois, j’avais juste pu tolérer le modèle monitor, les deux autres étant assez catastrophiques, là j’ai vraiment pris du plaisir sur les trois. Le monitor sonne vraiment droit, le Listening offre une touche de chaleur bien sentie et le Club tape un peu plus en bas sans en faire trop non plus. Exit les aigus agressifs et bienvenus aux crossovers bien réglés et à une vraie extension du haut du spectre… Ouf !

Après, est-ce que ça sonne vraiment au-dessus de moulés à moitié prix ? La réponse pour moi est clairement non. Mais bon, comme exprimé plus haut, avec Just Ear, on paye avant tout un service et un suivi royaux. Bien sûr, tout ceci ne reste pour le moment disponible que sur l’archipel japonais avec déplacement jusqu’à la capitale nécessaire.

Astell&Kern

Une autre grande star du salon était l’AK380, malheureusement je n’ai pas pu poser d’oreille dessus faute de temps. J’ai en revanche rapidement écouté leur AK Junior : un AK qui a mangé une grande quantité de Slimfast.

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Niveau son, c’est très proche de l’AK120II, en un peu moins qualitatif. Attention, ça reste très bon, meilleur qu’un ZX1 à mes oreilles, par exemple. La taille est vraiment parfaite. Le firmware est en revanche assez décevant, un peu lent dans sa navigation (basé sur la première génération d’AK) et spartiate. Je pense que cet AK va trouver son public sans aucun souci (comprendre : il se vend déjà par wagons). La bataille risque d’être rude avec le Lotoo Paw 5000, mais à chaud, ce dernier m’a plus séduit.

Un dernier pour la route…

Livezone R41

Une marque de moulés italiens (proposés aussi sous forme universelle) qui débarque au Japon. J’ai pu très très rapidement écouter leur gamme, composée d’un triple BA, de deux modèles quadruples BA et de leur flagship, comportant 6 BA.

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Il ne m’a pas semblé y avoir de grands écarts de signature dans leur gamme plutôt homogène. Il m’a semblé que ça sonnait relativement équilibré, mais avec un manque de mordant. Après, honnêtement, c’était la fin de journée, j’en avais plein les oreilles, donc je suis peut-être en train de vous raconter n’importe quoi.

 

Ansi s’achève ma visite du Fujiya Avic Headphone Matsuri du printemps de l’an de grâce 2015. Comme vous avez pu le constater, je me suis un peu plus focalisé sur l’audio portable, plus facile à tester et à apprécier dans un environnement pas forcément calme. Les nouveaux produits ne cessent d’affluer sur ce marché plus chaotique que jamais, mais aussi à l’esprit très familial. J’espère que ce petit tour d’horizon non exhaustif du salon vous aura plu et je vous dis à dans 6 mois… Si mon portefeuille est encore en vie (et le vôtre aussi).

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Introduction

Le 30 mai avait lieu le Portable Festival Limited in Osaka (Pota Fes’ pour les intimes). L’évènement est beaucoup plus petit comparé au Fujiya Avic Headphone Festival, mais aussi beaucoup plus intime, tranquille (même si cette année pas mal de monde a fait le déplacement). On n’a pas besoin de faire la queue pour tester le matériel, on peut rester plus longtemps sur les stands et discuter plus facilement avec les constructeurs dans une ambiance un peu plus relax.

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C’était pour moi aussi l’occasion de tester le matériel que j’avais loupé au salon tokyoïte, et de retester ce qui m’avait plu. Le salon proposait également de faire du DIY (Do It Yourself : fais-le toi-même), en confectionnant son intra monodriver BA Final Audio Design (enfin il faut dire Final tout court maintenant, la marque a changé de nom) tout seul, avec son tunning perso. Je n’ai malheureusement pas pu m’y inscrire (c’était déjà complet quand j’ai vu l’info !).

Astell & Kern

Je commence bien sûr avec l’AK380.

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Le nouveau player über_haut_de_gamme_qui_coûte_3_bras_et_5_reins_et_force_à_manger_des_pâtes_pendant_2_ans (en fait le prix n’est pas encore décidé, mais je m’attends au pire). Le DAP est un peu plus gros qu’un 240, enfin surtout plus large (ça risque d’être difficile de le faire rentrer dans une poche) avec un firmware très similaire aux AK de seconde génération. On notera que le mode symétrique est désormais reconnu automatiquement, plus besoin d’aller activer l’option soi-même dans le menu.

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Niveau son, c’est plutôt bon, avec une signature qui se situe entre le 120II (plutôt neutre) et le 240 (plutôt chaud) ; il m’a semblé noter un très léger bond en avant qualitatif. Malheureusement, j’ai bien moins senti l’upgrade face à mon AK120II que lorsque j’avais comparé ce dernier au Lotoo Paw Gold, qui m’a l’air d’être bien le king des DAP en termes de restitution sonore. (En prime, le Paw Gold me paraît plus facile à ranger avec sa forme plus « classique ».)

Pioneer

SE-Master 1, second round : mon avis sur ce casque avait été assez mitigé lors de ma première écoute. J’ai pu le retester, ce coup-ci plus longuement et avec un peu moins de bruit autour. Bon, c’est vraiment très bien. On est bien dans une signature neutre, avec des graves un peu plus marqués que sur un HD800. Le soundstage et la restitution des aigus me paraissent être les deux points forts de ce casque. La présentation me semble un peu plus laidback qu’un sr009, un HD800 ou un HE1000. Il ne vient jamais projeter le son, ce que j’aime. Tout est très liquide. Les aigus donc, sont saisissants de réalisme, avec une extension folle et une définition incroyable. Les basses, très profondes, descendent avec aplomb et présentent une certaine rondeur lorsqu’elles sont comparées à celles d’un HD800, qui me paraît avoir plus de vitesse dans ce domaine. Les médiums m’ont paru bien complets et bien articulés, avec un côté légèrement rond, comme pour les basses.

Ce qui serait intéressant, c’est de comparer le rig full Pioneer avec le rig Sennheiser HD800+HDVD800. L’ampli/dac dédié Pioneer U-05 ne coûtant « que » 600€ environ, les 2 rigs arrivent à une tarification similaire au final.

Dita

Pas vraiment un nouveau modèle, mais les intras Dita, une petite compagnie singapourienne, sont arrivés récemment sur le marché japonais. Il existe plusieurs modèles dont le prix varie selon le câblage. Je me suis attardé sur leur modèle Truth Balanced (environ 1200$ je crois).

Les intras Dita sont tous des monodriver dynamiques, design assez rare dans le haut de gamme finalement, mais qui a pourtant beaucoup d’avantages. Pas de crossover à gérer donc cohérence au top, et grand naturel comparé à du BA. Les Answer Truth Edition Balanced (ça existe un intra avec un nom plus long ?), ont été un vrai coup de cœur.

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La fabrication et la finition sont tout simplement ce que j’ai vu de mieux. Ce sont de magnifiques objets, au design classieux et qui respirent la solidité. Je vous laisse admirer les photos.

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Les Dita présentent un son très énergique, avec beaucoup de puissance partout et de volume. Les sub bass et le haut médium sont légèrement boostés en ce sens, mais rien d’extrême non plus. Niveau cohérence, c’est tout bonnement au-dessus que n’importe quel multi BA. Les Ditas offrent aussi beaucoup de volume et de matière, tout en gardant un grand naturel. Comparé à celui des multi BA de cette gamme, le son sera peut-être cependant un poil moins résolvant. Dans l’esprit ça me rappelle un peu une version « plus » des Shure 846 (en un peu moins médiums-centric tout de même). J’ai tapé du pied instantanément à l’écoute des Dita. Certainement les meilleurs monodrivers dynamiques du marché. Un produit à ne surtout pas négliger si vous êtes à la recherche d’un universel très haut de gamme tant il propose des choses que ses camarades du haut de gamme n’ont pas en général.

Audioquest

Voici le Audioquest Nighthawk un casque semi-ouvert bois plutôt haut de gamme. Il devrait sortir aux alentours de 80 000 yens au Japon. Alors que les designs semi-ouverts des Beyerdynamic, par exemple, offrent au final une expérience identique à des casques ouverts, le Nighthawk, lui, arrive à produire une sensation réellement à mi-chemin entre un casque ouvert et un casque fermé.

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C’est assez déconcertant et je n’avais encore jamais expérimenté ce genre d’écoute. La signature sonore se place clairement du côté chaud de la force, à tendance laidback. Mais le niveau de définition reste plutôt bon pour cette catégorie tarifaire. Une écoute soyeuse et relaxante à apprécier au fond d’un sofa bien moelleux un verre à la main le soir. Un casque à écouter au moins une fois dans sa vie.

Kumitate Lab

Kumitate Lab est une marque japonaise fabriquant essentiellement des moulés. À l’origine de cette marque, on trouve une poignée d’aficionados du « do it yourself » qui ont commencé à commercialiser leurs créations depuis quelque temps. Une marque au caractère geek par excellence. D’ailleurs leur stand reflétait pas mal cela, avec une petite table, trois chaises, un sac à dos remplis de gadgets (notamment un T5p custom de toute beauté !), une feuille imprimée format A4 posée négligemment au milieu de la table, et 4 modèles de démos.

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L’entrée de gamme, un 3 drivers BA, était vraiment bon, un son « facile » à écouter, légèrement chaud, rappelant un peu les Custom Art 330pro V2. Un autre modèle 4 drivers BA, lui, m’a un peu moins convaincu avec un son plutôt froid, à tendance clinique. Le troisième comporte un design assez unique à 6 drivers BA, avec la présence d’un switch permettant de passer à l’utilisation de 4 des 6 drivers ou de tous les 6 drivers, avec bien sûr la signature sonore qui change. Cependant, on reste dans l’esprit du modèle précédent, donc un son assez froid qui ne m’a pas trop plu. Mais le concept est vraiment intéressant.

Enfin leur nouveau flagship, le KTL Ref, est un hybride qui embarque 2 drivers dynamiques et 3 drivers BA, avec une molette de réglage du niveau de basses. La signature est plutôt neutre et la palette de niveaux de basses disponibles est assez bien dosée, n’allant jamais dans l’excès. Le soundstage est plutôt vaste et aéré. Ce dernier modèle a eu ma préférence, même si on sent que ça manque encore un peu, peut-être, de maturité dans le tunning (mais j’ai entendu bien pire). Pour les intéressés, l’achat depuis l’étranger est envisageable d’après ce que m’a dit la personne de Kumitate Lab. Enfin les prix sont plutôt compétitifs (environ 900€ par exemple pour le flagship avec la molette de réglage des basses, moins cher sans).

King Sound

Un casque haut de gamme électrostatique (c’est rare !) qui ne m’a pas spécialement convaincu : les basses manquaient d’articulation et présentaient un impact un peu trop haut dans le spectre, rendant l’écoute assez particulière. Les médiums m’ont paru assez anémiques et les aigus en dents de scie. Un réglage vraiment curieux et des performances assez moyennes, je ne me suis pas trop attardé dessus.

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Fostex

Ce casque mythique est de retour ! Mêmes drivers qui ont fait son succès, même design (ou presque, avec l’ajout d’un câblage orange fluo bien pop), et nouveau tunning.

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N’ayant jamais essayé la version originale, je ne pourrai pas faire de comparaison. Niveau son, voici un casque qui déborde d’énergie et qui donne la patate. Malgré cette approche punchy, le son est plutôt bien équilibré. J’aurais peut-être aimé un peu plus d’extension des 2 côtés et un soundstage un peu plus holographique, mais cette réédition du T50RP va sortir à prix très sympa : 20 000 yens environ, en considérant cela, ça en fait un super rapport qualité/prix.

Je le recommande chaudement à ceux qui voudraient faire un premier pas dans l’univers du casque sédentaire de qualité, sans trop se ruiner, avec un son qui mettra le feu dans vos oreilles tout en gardant une certaine rigueur tonale et un bel équilibre des registres (après tout il est présenté comme casque à vocation « monitor »). Une valeur sûre, à mon avis.

Focal

Le Focal Spirit One S et le Spirit Classic, disponibles en France depuis un certain temps déjà, arrivent au Japon.

Le Spirit One S m’a laissé vraiment dubitatif : un son basseux djeuns boomy que j’ai eu du mal à supporter. Passer du Fostex, juste avant, à ça, ça fait un gros choc !

Le Classic m’a paru beaucoup mieux par contre. Plus fin, plus équilibré et riche. Mais bon, je n’ai pas sauté au plafond non plus, il manque un peu de vie, un petit quelque chose. Le plus gros souci c’est qu’ici, il va se retrouver avec une tarification plus élevée qu’un PM3, mieux fabriqué (là où le Focal fait vraiment plastoc’), mieux fini, bien plus confortable et isolant et qui sonne carrément mieux. Bref, je n’ai pas été emballé.

Orb

Orb est une petite compagnie japonaise de câbles artisanaux, qui ne coûtent pas un bras. Je ne suis pas spécialement attiré par le recâblage du matos audio (bien que je le fasse parfois), mais le stand était plutôt sympa, avec la personne en charge de fabriquer tous les câbles de la marque qui faisait la démonstration en direct de la confection de câbles, avec un soin et une dextérité impeccable.

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Orb fait toutes sortes de câbles, à vocation « audiophile » avec des câbles pour IEM ou casque, ou bien à destination professionnelle (ou pour musicien), avec des câbles pour guitare électrique ou autres. J’ai donc pu assister à la fabrication en direct d’un de ces câbles, avec explications détaillées de chaque choix de design, de façon de souder, etc. J’ai pas mal sympathisé avec l’artisan « câblier » à qui j’ai montré mon câble Forza (marque bien sûr complètement inconnue au Japon) symétrique que j’utilise avec mes K10. Ça l’a beaucoup intrigué, il en a pris une dizaine de photos pour en étudier le design. Je lui ai dit que ce serait cool s’ils proposaient des câbles 2pin (pour les câbles pour IEM, Orb ne propose que du MMCX, le format le plus utilisé au Japon) vu que c’est un format relativement bien diffusé aussi. Si ça sort un jour, on saura d’où leur est venue l’idée…

 

Ma visite du Pota Fes’ d’Osaka s’achève, j’espère que le salon sera reconduit l’année prochaine.

9 thoughts on “[Salons] Fujiya Avic Headphone Festival 2015 & Portable Festival 2015”

  1. Brillant, fourni, drôle, informé, fin… Que du bonheur! Merci, ô mon cow-boy de l’espace préféré…
    (Sandale + chaussette : on voit l’homme marié, quand même… :lol:)

  2. un tel reportage peut-il laisser une frustration….oui
    combien de décennies avant de voir ça en France?

  3. Je me suis absolument délecter de cette énormissime et dépaysante lecture. Les petits clins d’oeil sont juste géniaux, j’ai notamment adoré le fameux « here comes a new challenger » à propos de l’HE1000.
    Mes respects Space Cowboy.

  4. spacecowboy

    Merci beaucoup pour les commentaires!

    DZ> les chaussons, ce sont ceux de l’hôtel. 😀

  5. Merci, pour ces impressions! Très agréable à lire et informatif en plus. Surtout que les modèles qui m’intéressent bizarrement n’ont presque pas de retour sur head-fi.
    Si je pourrais juste faire remarquer que « Orion » est le nom du modèle, et la marque est Campfire Audio, marque créée par ALO Audio.

  6. Merci à toi SpaceCowboy pour nous faire découvrir de nouveaux produits qui ne sont d’ailleurs pas tous accessibles pour nous Européens.
    Et dire qu’en Asie on peut tout essayer ou presque. Alors qu’à Paris les essais d’intras sont plus que limités.
    A quand un tel salon sur Paris.
    Et merci vraiment à toi même si tes quelques commentaires m’auraient éviter une dépense imprévue

  7. spacecowboy

    Merci pour les commentaires chaleureux.

    ARMANDDD> oui ça a l’air d’être Campfire Audio la marque, mais bizarrement ils s’étaient présentés sous le nom Orion durant le salon. (peut-être plus simple à prononcer pour les japonais).

    Fab> tu vas craquer pour quoi? 😀

  8. Je me suis laissé convaincre par tout commentaire sur les oriolus. En le lisant je me suis dis que c est le rendu que je cherchais. A la fois enveloppant musical et le tout avec une grande cohérence.
    Et je dois juste dire que ton commentaire est plus que justifié.
    Et avec un prix qui ne s envole pas trop.
    Reste plus qu’à trouver des savant et un lotoo paw5000.

    Merci encore une fois à toi

  9. Pingback: [Brèves] Marty #61 : Audio-GD Master 11, RHA Dacamp M1, JDS Labs The Element | TellementNomade

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