SoundWriter ou l’art d’écrire le son, le retour de Sausalito

Après des années de quête, d’achats et de rachats, notre ami Sausalito pourrait bien avoir trouvé son graal, retour sur un intra hors du commun…

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Calvin, MS et le « project K »

Calvin est le fondateur de Music Sanctuary, boutique Singapourienne crée en 2015.  Music Sanctuary vends des produits nomades:  DAPs, intras IEMs et CIEMs ainsi que des câbles, Music Sanctuary propose   également des services de réparation et de reshell, mais l’activité destinée à devenir le centre de gravité et le  moteur de MS est le » project K », ainsi  la boutique a t’elle réduit son offre de vente pour se limiter aux marques  conformes à sa stratégie de vente et de marketing. Le project K se décline en deux activités : La customisation de DAPs et la réunion de fabricants pour l’élaboration d’intras HDG.
C’est le Sony NW-WM1Z qui bénéficie pour le moment d’une customisation avec quatre niveaux de sophistication, elle  consiste pour l’essentiel dans un changement du câblage interne par des câbles PW Audio 1960.
D’autre part, Calvin sert de lien entre fabricants  d’intras et de câbles pour leur proposer l’élaboration de  produits d’un très haut niveau de qualité. En tant que chef de projet, il intervient donc comme entremetteur en participant activement au  processus de  conception, de création et de tuning. La première création est le Soundwriter accompagné du PW Audio  1960K, mais Calvin avait déjà une expérience dans ce domaine en participant à l’élaboration des Genesis et des Arthur.

Présentation des Soundwriter et du Câble PW Audio 1960

Les Soundwriter sont le fruit de la collaboration entre 64 Audio, PW Audio et MS. Ils sont une évolution des U18t, mais comme on le verra, le résultat en fait un intra bien différent de son illustre prédécesseur.
Ceux qui ont suivi l’élaboration des Soundwriter dès le début de l’année se sont étonnés du report sine die des intras juste après leur promotion à la Cam Jam de Singapour, en voici l’explication en quelques mots : à l’origine, les Soundwriter devaient être commercialisés sans module, mais des réflexions et discussions entre 64 Audio et MS ont abouties à l’élaboration d’une nouvelle version avec un nouveau câblage, le retour aux modules  Apex et un nouveau tuning, il est alors apparu qu’il était préférable de remettre la mise sur le marché à plus tard et la promotion en cours fut stoppée. Le processus est maintenant en cours de finalisation et devrait être rendu public sous peu.Voici enfin et en avant -première le résultat de cette longue attente.

Les Soundwriter bénéficient d’une version de câblage interne des Loki et N°5 de PW Audio avec des soudures au platine, leur sensibilité est de 116dB/mW et d’une réponse en fréquence de 10Hz-20KHz et impédance : 9Ω @ 1kHz, pour le reste les Soundwriter restent comme les U18t des intras à 18 drivers.

Le Soundwriter sera disponible en 3 versions :

  • Lite : 5 999 S $ (disponible uniquement pour les propriétaires actuels de PWaudio 1960; les clients devront envoyer leur PWaudio  1960 pour mise à niveau )
  • Deluxe : 6 799 S $ (livré avec le câble PWaudio 1960K à 2 wire)
  • Premier : 7 499 S $ (livré avec le câble PWaudio 1960K à 4 wire)

Il est important de rappeler que mon exemplaire des Soundwriter est un exemplaire de démonstration, il diffère donc  des Soundwriter qui vont être l’objet d’une commercialisation : ce sont des universels en lieu et place des  CIEM, il faut donc garder à l’idée que le son n’est pas exactement identique, chacun sait qu’une version CIEM apporte toujours des basses plus présentes et plus texturées, d’autre part cette version comportera les  modules apex présents sur l’U18t qui est le socle sur lequel s’est bâtie la conception des Soundwriter. Le son de mon exemplaire de démonstration est le plus proche des CIEM avec le module M26 qui donne l’isolation maximale. Enfin la coque des Soundwriter commercialisés sera différente et probablement la même que celle des U18t (sous toutes réserves).

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Le câble associé aux Soundwriter est un PW audio 1960s modifié. PW Audio est un fabriquant de câbles bien connu et a déjà   produit quelques câbles qui sont devenus des classiques parmi les amateurs de nomade, je citerais par exemple le PW N°5.
Le PW Audio 1960 est un câble en cuivre pur OCC. Il est composé de câbles 26AWG et d’une gaine FEP pour le signal positif et de câbles 24AWG et d’une gaine en PVC pour le signal négatif. Mon exemplaire est un quatre  wire et possède un connecteur custom pur cuivre 2.5.

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Le son

Bien que Français donc cartésien  :mrgreen: , j’ai pratiqué 200h de burn in sur les intras et je dois dire que j’ai perçu une différence entre l’avant et l’après ! La plus grande partie de l’écoute qui est aussi d’environ 200h s’est passée avec l’AK SP 1000 mais j’ai également utilisé longuement le Sony 1Z avec mod premium qui est selon l’avis de Calvin le DAP qui offre la meilleure synergie avec les Soundwriter. J’ai comparé les Soundwriter avec les Flamenco qui sont (étaient ? ) mes intras préférés et avec les IPP8 qui m’ont servi d’étalon grâce à leur neutralité et leur musicalité. Et pour finir j’ajouterai  mon impression avec le câble 1950s dès que je l’aurai reçu, les deux câbles étant pourvus d’un connecteur symétrique 2.5. J’ai enfin utilisé les embouts Final Audio.
Je rappelle que mon écoute se base sur des démos dont le son correspond au CIEM avec le module M26. Il est à prévoir que l’utilisation des modules M15 et M20 rapprochera un peu le son des Soundwriter de celui des U18t, il apportera quoi qu’il en soit une palette sonore plus étendue.

La signature

La signature des Soundwriter est légèrement descendante avec une bosse des hauts-médiums.

Les basses sont d’une qualité exceptionnelle, profondes, rapides, sans le moindre débordement, elles sont bien plus en avant que sur les U18t et apportent ainsi une assise pour un son bien plus organique et texturé; Les sub- basses sont présentes  et apportent ce grondement caractéristique et quasiment physique d’une basse ou d’une contrebasse.

Les bas médiums sont un peu en retrait, contribuant à un son clair et qui pourra paraître sec aux oreilles de certains, par contre les médiums  sont plus épais que sur les U18t, les hauts médiums sont un peu boostés, ils apportent un peu de dureté sur certains morceaux ainsi qu’une tendance à la sibilance, petits défauts pour ceux qui sont sensibles à ces fréquences.

Les aigus sont encore plus réussis que sur les U18t, autant d’extension mais une texture plus aboutie en gardant douceur et réalisme : les cymbales qui sont un des symboles de ce registre s’épanouissent totalement dans le temps et dans l’espace sonore.

L’articulation entre les registres est d’une telle fluidité qu’elle se fait oublier, il en découle un sentiment de naturel et d’évidence qui fait oublier le matériel pour se centrer sur le principal, la musique !

Le soundstage

La scène sonore des Soundwriter est une sphère « 3D » qui ressemble à celle des LCDi4, de dimensions plus réduite mais beaucoup plus cohérente et précise dans le placement des musiciens, à la fois large, ce qui est commun, mais aussi profonde, ce qui l’est moins et haute, ce qui est encore plus rare. c’est par ailleurs une scène sonore qui s’adapte aux conditions d’enregistrement, on aura ainsi un sentiment d’espace important dans un enregistrement orchestral ou un live pop et un espace réduit pour l’enregistrement d’un chanteur folk ou une musique de chambre. Le positionnement est à la limite de l’intimité et dépend là aussi des enregistrements, on a ainsi une scène sonore qui n’est pas un cadre à priori mais varie grâce à des qualités de transparence et de clarté jamais entendues à ce niveau de réalisme et de naturel…

Le soundstage des Soundwriter est moins important que celui des Tsar, surtout en largeur mais possède une profondeur plus grande.

Le « carré magique » : définition, résolution, séparation et transparence.

Tous les critères sont évidemment importants dans le rendu final d’un intra, il me semble malgré tout que ce sont ces quatre critères qui sont au cœur de ce qui fait la différence entre des intras excellents et des intras THDG.
-Je me permets de mettre les définitions que j’adopte pour éviter les malentendus.
« La résolution est la capacité à individualiser une voix ou un instrument, c’est donc un synonyme de détourage, elle est le plus souvent liée à une perception organique du son. »
« La séparation est la capacité à ressentir de l’espace entre les musiciens, il peut y avoir une bonne résolution avec une séparation insuffisante  »
« La définition est la capacité à percevoir un maximum d’informations, il peut y avoir une grande définition sans séparation ni résolution »
« La transparence est la capacité à retranscrire les nuances et subtilités de la musique, une grande définition sans transparence donnera un rendu analytique et « clinique » »

La définition est une des meilleures que j’ai pu entendre, au -delà même des Flamenco par exemple. Elle s’impose cependant avec naturel et douceur sans donner de quelque manière le sentiment d’un rendu trop analytique et clinique. Liée à une dynamique et une transparence exceptionnelle, elle permet notamment  de donner une retranscription enfin réaliste de la musique classique, je pense notamment à la neuvième symphonie de Malher par Claudio Abbado dans laquelle les montées orchestrales sont d’une qualité étonnante : richesse et détails, explosivité et timbres, il ne manque plus que l’ampleur d’un set sédentaire !

La résolution, tout en étant d’un haut niveau, est moindre que celle des Flamenco ou des Zeus. Cela permet sans doute d’éviter de rendre le son trop analytique et de sauvegarder la musicalité, et cela me semble par ailleurs plus réaliste, l’écoute « en live » ne permet pas la perception d’un détourage parfait, la haute résolution est une concession à l’écoute avec des  intras, elle permet de donner un pseudo réalisme bien agréable qui sert de substitut aux sensations procurées par un casque ouvert ou du sédentaire.

La séparation est d’un grand niveau, chaque instrument peut se suivre indépendamment des autres tout en étant parfaitement intégré à l’ensemble.  Le placement est parfait, on pourrait presque estimer la distance entre les différents instruments. Un exemple parmi d’autres : dans le « Hotel California » des Eagles, version  «  hell freezes over », le placement des cinq guitaristes, de la batterie juste derrière au milieu et des bongos à l’extrême gauche est d’une précision hallucinatoire, de même pour les sextuors à cordes de Brahms dans lesquels on « voit » les deux violons à gauche, les Alto au centre et les violoncelles à gauche, il est même possible de percevoir qu’ils sont en demi-cercle !

La transparence est sans doute ce qui marque le plus, elle est ce qui permet à l’ensemble des autres qualités de s’exprimer totalement, respect des timbres, mise en valeur de la dynamique.

La dynamique des Soundwriter est, et cela devient une rengaine, de très haut niveau, l’écart entre les pianissimo et fortissimo est à son sommet, la transition entre les deux est immédiate. Tout cela se fait bien sûr dans un silence absolu et absence de tout bruit de fond.

Un mot sur le rodage

Etant très sensible à la sibilance et au boost des hauts-médiums, j’était assez inquiet après les premières écoutes, et bien je dois reconnaître que le burn in a considérablement adouci cette perception, la sibilance n’intervenant plus que dans quelques morceaux ou elle est présente quelque soit les intras.

Comparaison avec le Sony NW-WM1Z

J’ai donc également testé les Soundwriter avec le 1Z en mod premium. Après quelques nouvelles écoutes avec le firmware 2, je suis passé au firmware 3 qui me semble  avoir outre un soundstage élargi, des basses moins présentes, ce qui permet de mieux percevoir les aigus,
une signature plus équilibrée en somme mais qui plaira toujours aux admirateurs des basses du 1Z.
les différences avec le SP 1000 me semblent être :

  • Un soundstage plus important chez AK et une présentation plus intime chez Sony
  • Une signature plus équilibrée pour Le SP 1000 (bien que plutôt claire, voire bright pour certains goûts)
  • Une résolution plus importante chez le 1Z, mais une définition, une séparation et une transparence meilleure pour le SP 1000
  • Une dynamique meilleure sur le SP 1000 mais un sentiment de puissance à l’avantage du 1Z
  • Je serais tenté de dire que le classique et le jazz sont le domaine du SP 1000, le rock, le pop et le blues le domaine du 1Z.

Comme dit plus haut, ce DAP est supposé être moddé pour avoir la meilleure synergie possible avec les Soundwriter. En dépit de cela, j’ai préféré l’alliance SP 1000/ Soundwriter pour les raisons suivantes :

  • Je pense que la signature du 1Z reste légèrement plus colorée et moins équilibrée que le SP 1000, si j’ajoute le soundstage moins important, il en résulte à mon avis un facteur limitant : le 1Z ne permet pas aux qualités des Soundwriter de s’exprimer totalement.
  • Les basses deviennent un peu trop importantes et ont une tendance à déborder sur les bas médiums
  • Les médiums sont par contre un peu plus organiques et plus proches, rien ne change en ce qui concerne les hauts médiums qui sont un peu plus en avant encore.
  • Les aigus n’ont pas une aussi bonne extension et ont plus de dureté.

Comparaison avec les Flamenco

Les Soundwriter sont un peu plus équilibrés  avec des médiums un peu en avant, les basses des Flamenco apparaissent en comparaison plus rondes et beaucoup moins rapides, ce qui donne l’illusion de basses plus profondes mais en fait, les basses des Soundwriter vont bien plus bas et sont plus impressionnantes

Le soundstage est nettement plus étendu que celui des Flamenco et ressemble à une version modeste des LCDi4, c’est-à-dire d’une bulle 3D dans laquelle le placement des voix/instruments me semble parfaite. La scène est un poil plus intime sur les Flamenco.

La résolution est moins importante sur les Soundwriter et du coup le sentiment de présence et d’individualisation est moins net. Les basses des Flamenco sont plus rondes, cela donne le sentiment d’avoir des timbres plus justes et texturés avec les Flamenco.

Définition : les Soundwriter font encore mieux que les Flamenco, ce n’est pas peu dire ! Il y a une foison de micro détails et de nuances jamais entendues sans que cela paraisse « clinique », la texture des Soundwriter vient de la définition et est donc au final plus réaliste alors que la texture des Flamenco est le résultat d’un croisement entre la résolution et l’équilibre basses/aigus. Les harmoniques sont bien plus perceptibles sur les Soundwriter.

La séparation est équivalente mais paraît plus importante sur les Soundwriter à cause d’un soundstage plus vaste.

Transparence : les nuances sont plus importantes sur les Soundwriter et la dynamique bien meilleure.

Je compléterai avec le 1950s dès réception du câble.

Les embouts

J’ai pour le moment utilisé les « Tornado », embouts utilisés pour les Flamenco et vendus par Jomo Audio et les Final Audio. Ce sont ces derniers qui ont ma préférence, les basses sont un peu plus en avant et le rendu y est plus organique. Les Tornado mettent les aigus plus en avant avec un peu plus de transparence et de sécheresse.

J’attends la réception des Sedna Earfit utilisés par Calvin et en parlerai à ce moment.

Retour de MrLocoLuciano

Mon premier contact avec les Soundwriter date de février 2018.

En vacances sur Singapour, et régulièrement fourré chez Music Sanctuary, on me tend une paire de CIEM au bout d’un câble PW1960 le jour de mon départ. Pas de nom, pas de marque précisée, pas de photo autorisée, les faceplates sont masquées. Je lutte 2 minutes pour me rentrer ces customs dans les oreilles, mais rien n’y fait. Je finis par les insérer à l’envers mais je suis obligé de les tenir pour obtenir le seal et éviter qu’ils ne tombent. Et même là c’est douloureux. Autant vous dire que dans ces conditions j’ai écouté tout au plus 5 minutes…

Dès les premières notes je prends une belle baffe sur mon WM1Z non moddé.  Non de non, mais c’est meilleur que tout ce que j’ai écouté aujourd’hui. VE8, Flamenco, tout est balayé d’un coup. Quelle scène, quel réalisme, et quelle résolution. La signature me semble plutôt descendante avec des bonnes basses texturées, rapides et fermes. Les médiums sont magnifiques et les aigus tout autant. Ça chante, ça groove tout en étant dynamique. Je ne discerne pas de point faible, au contraire, chaque élément est au niveau du meilleur de ce que j’ai pu écouter durant ce séjour.

Quel dommage que ce ne soit pas une paire d’universels.

Music Sanctuary m’explique alors que c’est le tuning définitif d’un modèle qu’ils développent avec un fabricant afin de faire sensation à la CanJam Singapour fin mars. Leur objectif, ni plus ni moins, sortir la meilleure paire d’intras jamais construite.
Je ne dirai pas que le pari est tenu vu la longueur de mon test, mais on peut dire que ça marche très très fort

Suite à ce retour sur le forum, Sausalito, le Lucky Luke des achats d’intras HDG passe commande et après moultes péripéties comptées plus haut, j’ai enfin pu découvrir il y a quelques jours ces bijoux.

C’est bien simple, sur mon WM1Z Projet K Premium, les Soundwriter + PW1960 semblent allier les qualités des Zeus XIV et des Flamenco. C’est un savant équilibre entre résolution, définition, transparence et musicalité.

Les basses sont démentielles, et assez proéminentes. Ça cogne fort et vite, les grosses caisses sont tendues, c’est propre. Mais il y en a même beaucoup la ou il n’y en a qu’un petit peu sur les enregistrements. C’est la seule vraie petite critique que j’ai à formuler…
Mais l’articulation avec les médiums est incroyable. Ceux-ci se déploient magnifiquement, alliant texture, justesse des timbres et swing. Quel grain ! C’est chaud, les voix de femmes sont mises en valeur et complètement à mon goût.
Les aigus sont plus doux que sur les Zeus mais complètent parfaitement le tableau. Ils amènent une aération et une scène aussi large que sur les Zeus, mais plus texturée, plus profonde et plus précise. On localise tout avec tellement de facilité…
C’est donc une signature descendante mais avec une petite bosse dans le haut médium.

L’équilibre, le niveau de définition et la résolution n’ont pour moi pas d’équivalents sur les IEM que j’ai pu écouter. En ce sens, il y a une certaine similitude avec les Flamenco dont la technicité ne se dévoile qu’après un petit temps d’écoute. La technicité « transparente » au service de la musique.

Enfin, ce qui frappe surtout dès les premiers instant et qui ne vous lâche pas, c’est cette plénitude (complètement d’accord avec Sausa), ce son plein et vrai. Un panard incroyable.

Je n’ai jamais entendu des intras sonner aussi bien.

Merci Sausa pour cette rencontre et ces moments de plaisir.

Conclusion générale

Le Soundwriter présente les améliorations suivantes par rapport au U/A18Tzar :
– Des basses beaucoup plus profondes et plus puissantes, avec une amélioration de la texture, de la superposition et de la légèreté des basses.
– Les médiums sont radicalement modifiés, les voix sur Soundwriter sont plus épaisses, plus douces et plus puissantes.
– Les aigus sont désormais plus fluides, mais plus aérés et plus détaillés.
– La résolution est améliorée, la scène sonore est plus profonde et plus large.

La différence qui m’apparaît la plus importante en faveur des Soundwriter (et quelque-soit l’intra en comparaison) est une sorte de plénitude dont une des causes est la complémentarité entre local et global. Avec les Soundwriter le moindre instrument se répands dans toute la scène sonore tout en restant localisable en un endroit précis, là ou sur d’autres intras l’instrument reste beaucoup plus confiné, si l’on imagine ce même processus pour chaque instrument d’un quintette par exemple, on obtiens un espace sonore rempli et complexe, on a alors une perception globale et cela s’appelle simplement le réalisme.

Presque toujours, lorsque j’écoute un nouvel intra, je perçois en premier l’image globale et ce n’est que peu à peu que je m’attarde aux détails. Avec les Soundwriter et pendant environ 40h, j’ai été comme hypnotisé par des détails, une fois la définition, une fois la transparence, une fois les timbres etc… et tout à coup, j’ai eu une image globale du rendu sonore… et ce fut magique.

Les Soundwriter sont donc les intras les plus qualitatifs qu’il m’ait été donné d’écouter, les seuls bémols dépendront des goûts et sensibilités individuelles concernant des basses qui pourront vous paraître un peu trop en avant ou bien des haut-médiums qui vous paraîtront un peu trop durs. Reste la question du prix : il y a actuellement une « course aux armements » dans le domaine des intras ou le pire côtoie le meilleur, mais toujours au détriment  du portefeuille du client, la passion pour ce hobby ou la « satisfaction » de croire être un « VIP » ne devrait pas permettre de tels abus, mais je ne fais ici qu’un retour et non un discours économique !

Il me reste à souligner la performance de 64 Audio, PW Audio et Music Sanctuary. J’espère que le project K nous réservera d’autres produits de cette qualité, je me permettrais toutefois de regretter que l’implication de Calvin et de son équipe dans ce projet ait conduit à une baisse de qualité de la communication, voire du SAV depuis le début de l’année.

Pour finir, je souhaiterais remercier Calvin de Music Sanctuary qui m’a permis d’acquérir les Soundwriter en version universelle avec une remise substantielle, (mais le restant dû était encore assez conséquent pour ne pas m’incliner à faire de cadeaux). Je remercie également MrLocoLuciano qui a bien voulu nous faire part de ses impressions sur les Soundwriter.

5 thoughts on “SoundWriter ou l’art d’écrire le son, le retour de Sausalito”

  1. Un test impressionnant ! Beau boulot, Sausalito.

    Déjà et pour faire mon relou : je voudrais juste souligner que l’emploi de « qualitatif » est impropre dans l’acception imaginée ici (dans la conclusion). Je sais que c’est monnaie courante, mais ce n’est absolument pas français et ça m’écorche les yeux (désolé pour le côté pisse-froid et répétitif).

    Ensuite, je n’ai pas encore bien compris la distinction entre les 4 critères : pour moi, des critères d’évaluation sont facilement utilisables comme axes d’un graphe en « radar ». Et là, j’ai du mal avec les deux premiers :
    « La résolution est la capacité à individualiser une voix ou un instrument, c’est donc un synonyme de détourage, elle est le plus souvent liée à une perception organique du son. »
    « La séparation est la capacité à ressentir de l’espace entre les musiciens, il peut y avoir une bonne résolution avec une séparation insuffisante »

    Je comprends la dernière phrase, mais je ne vois pas comment, réciproquement, on peut avoir une bonne séparation sans que la résolution soit suffisante. En utilisant les définition données, j’aurais tendance à indiquer que la séparation est une caractéristique détaillant la résolution plutôt qu’un critère spécifique. De ce que j’en comprends, en tout cas.

    L’autre problème de ces critères est qu’il est difficile, à leur lecture, de comprendre s’il s’agit de critères portant sur le domaine temporel (profil ADSR), sur le domaine spatial (soundstage) ou le domaine des fréquences (recouvrement de registres).

    Voilà, voilà… je suis comme l’imbécile du dicton : on me montre la lune, et je m’attarde sur le doigt… 😀

    1. Bonjour Burndav
      Comme je l’ai souvent dit au cours de ces cinq années passées sur TN, je n’ai aucune compétence technique ou scientifique dans le domaine de l’audio. Je suis seulement un audiophile et surtout un mélomane qui commence à avoir une certaine expérience dans le domaine limité des intras et des Daps. C’est donc avec un grand plaisir que j’accueille ta première phrase qui suffit à mon bonheur 🙂
      En ce qui concerne la séparation et son rapport avec la résolution, je donnerai l’exemple d’une personne myope: si elle regarde une autre personne, les contours en seront flous , la résolution est donc assez faible , si d’autres personnes entre dans le même champ de vision, sa vision de la distance est quand même assez précise pour savoir si la seconde personne est à environ un mètre ou environ cinq mètres malgré le flou individuel.Certains intras donneront donc une image dans laquelle les individus sont flous mais la distance entre eux conservée, on peut aussi avoir une image sonore ou la netteté des individus est exceptionnelle mais qui écrase la distance entre eux par manque de profondeur par exemple.
      j’ai utilisé ces critères dans un contexte spatial, faisant allusion au profil ADSR lors de quelques notations disséminées dans le texte. C’est en effet des précisions qui auraient été utiles !
      et pour l’emploi de « qualitatif » , je bats ma coulpe 😀

      1. Hello,

        Ton exemple de myopie rend les choses plus nettes ! 😉
        Je comprends du coup que, de mon côté j’associerais la « séparation » au respect des distances relatives et la « résolution » au respect des volumes (spatiaux). La difficulté supplémentaire, du coup, serait de préciser la tenue de ces critères sur le scope du soundstage : je pense que je ne suis pas le seul à avoir entendu (perçu ?) des scènes sonores qui ne sont pas homogènes : c’est réaliste au centre, et distordu sur les côtés / c’est resserré au centre, et exagérément distant sur les côtés, etc.
        Après, je veux quand même saluer l’initiative de définition (même si elle m’était ambigüe 😛 ) de tes perceptions : on voit trop de reviews après lesquels on se demande encore « ouais, mais au final, ça sonne comment ? » simplement parce que le testeur a utilisé des termes qui ne sont propres qu’à lui, voire a préféré le lyrisme des comparaisons et des images à la clarté d’une explication.

        Reste donc le « qualitatif », mais bon, ça c’est un allergène chez moi…

  2. Si le compte-rendu du menu est alléchant, ça pique quand même sévère au niveau de l’addition !
    Mais jusqu’où s’arrêtera-t’on dans la sur..en… chair ? Pour un peu les prix me couperaient l’appétit !
    Good job Man/Men ! Really good job !

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