On vous propose cette semaine un nouveau retour de Synystrale pour une deuxième manche Russie-France entre un Kennerton Thekk et un Focal Utopia. Si vous avez aimé son premier article sur l’Odin et le Clear, vous découvrirez avec plaisir son avis sur les 2 flagships de deux marques dont la réputation n’est plus à faire et qui comptent de nombreux adeptes. Petit cocorico au passage pour Focal, fleuron français des enceintes Hi-Fi et des casques.
[nextpage title= »Les Présentations »]
Introduction
Bonjour à tous, je continue mes pérégrinations dans l’inépuisable recherche de la perfection audiophile (si tant est qu’elle puisse exister). Après un joli match d’ouverture entre le Clear et le Thridi, j’ai été très tenté de monter en gamme et il est désormais temps de passer aux choses très sérieuses avec leurs grands frères !
Du côté de chez Focal j’ai nommé la superstar absolue, l’Utopia. Pour Kennerton, plutôt que le Thror, ce sera son alter ego, le Thekk !
Let’s fight !!!
Forces en présence
Kennerton Thekk
Casque circum-aural ouvert à transducteurs Planar Magnetic 80 mm
Cups en bois massif, Arceau en acier-cuir-plastique, pads en cuir véritable
Réponse en fréquence : 15 Hz à 65 kHz
Impédance : 35 ohms
Sensibilité : 100 dB pour 1 mW
Poids : Environ 350 grammes
Prix public : 2850€
Focal Utopia
Casque circum-aural ouvert à transducteurs électrodynamiques 40 mm (dôme en béryllium)
Structure en aluminium et carbone, Arceau en cuir, pads en cuir véritable
Réponse en fréquence : 5 Hz à 50 kHz
Impédance : 80 ohms
Sensibilité : 104 dB pour 1 mW
Poids : Environ 490 grammes
Prix public : 3990€
Les Conditions d’Ecoute :
Pour ces écoutes j’ai utilisé un ampli qui correspond à mon sens extrêmement bien aux deux casques, l’Auris HA 2 avec un tube de pré-amplification Mullard. Cet ampli permet ainsi une belle douceur et offre une jolie matière aux médiums sans trop sacrifier la justesse et la neutralité.
Avec le Thekk, j’ai utilisé le câble Vectura C de Pierre PAYAT et avec l’Utopia j’ai alterné entre le câble stock (en majorité) et un Lavricables pur argent.
J’ai écouté essentiellement du jazz vocal, de la musique acoustique et un peu de classique. Les sources ont été des fichiers Qobuz qualité cd ou studio master envoyés à l’ampli depuis mon streamer/dac Atoll hd200 signature (parfois le dac du streamer était remplacé par le dac de mon gustard A20h légèrement plus doux).
Je possède l’Utopia depuis 2 mois. Le Thekk depuis 1 mois. Les deux casques ont étés écoutés au moins 50 heures chacun de façon séparée. Ils ont tous les deux environ une centaine d’heure de rodage/écoute à leur actif.
La comparaison en A/B entre les deux a été faite durant une vingtaine d’heures, en alternant parfois toutes les 30 secondes pour me concentrer sur des détails précis et à d’autres moments à la fin de la piste (voir de la playlist) pour un ressenti plus général et spontané.
Ces deux casques étant nouveaux à mes oreilles, aucun biais lié à la nouveauté ou au contraire au casque habituel ne peut être considéré.
Esthétique :
Alors que le Clear était à mes yeux très banal, l’Utopia est une franche réussite. Il est nettement plus raffiné de par l’ajout de Carbone mais surtout grâce à ses cups ultra modernes et stylisées. Ça respire le très haut de gamme. L’aspect sombre seulement relevé par endroits par la présence d’acier gris est aussi du plus bel effet !
Pour le Thekk, ne nous voilons pas la face, c’est un bon pas en arrière de ce point de vue, on perd la beauté et le coté luxueux du bandeau des précédentes générations pour quelque chose qui respire la praticité au détriment de l’esthétisme. Les matériaux utilisés sont toujours aussi nobles, très peu de plastique, et surtout du métal et du cuir. Heureusement on garde l’ADN de la marque de St Petersbourg (et ce qui a fait une grande partie de sa renommée) avec les magnifiques cups en bois uniques, même si l’on peut déplorer que le travail sur ces dernières offre une forme un peu plus basique. Enfin on regrettera le remplacement des magnifiques grilles des versions antérieures par des bandes en composite nettement moins sexy.
Cependant difficile de jeter la pierre à Kennerton sur ce point-là, ils ont très souvent été décriés pour le confort de leurs casques alors ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Aussi, ne boudons pas notre plaisir que voie le jour une alternative moins onéreuse à leur flagship. Enfin n’oublions pas que ce Thekk est censé être une version professionnelle du Thror avec les avantages mais aussi les inconvénients que cela peut comporter.
Le Confort :
L’Utopia est un très bon élève dans ce domaine, relativement léger, avec un seul réglage nécessaire (longueur de l’arceau par crans), plutôt bien rembourré et un clamping raisonnablement présent.
Kennerton a fait très fort avec leurs nouveaux casques. En effet, ils étaient souvent considérés comme les plus mauvais dans ce domaine avec leur premier casque (Odin). Et bien désormais avec le Thekk et son nouveau système de bandeau (réglage automatique en hauteur et largeur) ainsi que son poids ultra réduit, on est sur ce qui se fait de mieux. Au-dessus de l’Utopia (plus léger, plus aérien, moins de clamping, moins chaud) et même meilleur qu’un Sennheiser HD600 !
[nextpage title= »Le Son »]
Généralités techniques, signature, scène sonore :
Tout comme ce fut le cas pour les petits frères, l’une des différences qui m’a le plus marqué c’est l’aération supérieure du Kennerton par rapport au Focal, ça respire davantage et c’est bienvenu pour une grande partie des musiques que j’écoute (je remarque cependant que la différence est désormais moins marquée), cette caractéristique est la résultante des points suivants :
- Le signal global du Thekk est plutôt dégraissé par rapport à celui de l’Utopia, chaque note traîne moins, sonne plus franche. Le Kennerton détoure mieux.
- Les basses du Thekk sont aussi nettement plus sèches et empiètent donc moins sur le reste du spectre. Mais autant les basses du Clear brouillaient clairement le message à mes oreilles autant celles de l’Utopia ont un impact nettement plus mesuré sur la lisibilité globale.
- La scène sonore est aussi légèrement plus large avec le Thekk. Il prend du recul et écarte les différents pupitres alors que l’Utopia est plus rentre-dedans avec une présentation « in your face ».
Cela a pour effet une lecture plus aisée de la musique avec le Thekk, c’est plus net, plus frais et moins fatigant à la longue. La proposition du casque Russe n’en est pas pour autant aseptisée et dénuée de musicalité, au contraire la musique s’exprime avec plus de facilité.
L’Utopia n’en est pas pour autant un casque fermé, sombre, et fatigant… c’est la comparaison directe qui permet ce constat. En effet, il a pour lui une plus grande dynamique et il est plus rapide. Ce n’est pas pour rien qu’on le surnomme souvent la formule 1 des casques. Il est aussi plus résolvant que le Thekk, il est bluffant de précision, c’est un scalpel, une loupe, et je considère cela comme une très grande qualité.
D’un point de vue général les deux casques sont relativement linéaires sur la réponse en fréquence, mais le Thekk est à mes oreilles un exemple de constance.
Basses, Médiums et Aigus :
Basses
Nos deux prétendants ont des basses magnifiques, avec une belle extension, et pleines de maîtrise. Cependant ce sont deux présentations différentes, et celles du Thekk sont beaucoup plus tendues avec plus d’impact. Celles de L’utopia sont plus profondes et viscérales mais aussi plus présententes. Les premières tapent, les secondes vibrent. Sur un titre avec peu de basses, l’Utopia apporte un surplus bienvenu, mais sur la majorité des musiques, l’extrême maîtrise et tension proposée par le Thekk me permet tout de même une lecture plus aisée du reste du signal et une écoute plus reposante.
Médiums
Les médiums de l’Utopia sont plutôt lissés. Le Thekk lui, apporte une texture et un grain bienvenu pour apporter de l’émotion et du détail. Sur l’Utopia les voix coulent en général avec douceur, sur le Thekk elles sont tantôt rauques ou rêches, parfois chevrotantes ou enrouées … elles sont en fait bien représentatives des différences de tessitures présentes dans la nature.
C’est clairement pour moi l’un des gros point forts du Thekk, ses voix sont de toute beauté, me font vibrer et m’émeuvent fortement.
En termes de présentation, l’Utopia les projette davantage en avant alors que sur le Thekk elles semblent sur le même plan que le reste, cependant, de par leur superbe détourage et l’aération générale du signal, les voix semblent tout aussi présentes avec le Kennerton.
Aigus
L’Utopia…l’Utopia… quelle présence, quel raffinement, quelle extension, quel filé… Ça monte en douceur et subtilement, un vrai bonheur.
Le Thekk n’a pas cette extension ni ce filé, son aigu peut paraître mat en comparaison. Sur certains styles, cela peut être perçu comme un handicap, mais sur la majorité de ce que j’écoute je le vois plutôt comme un avantage car je suis préservé d’une certaine fatigue (tout en conservant des timbres très réalistes) et c’est ce qui lui procure ce très bel équilibre.
[nextpage title= »Morceaux de Tests »]
Sur de la musique ça donne quoi tout ça ?
• Power Of The Gospel de Ben Harper -Live From Mars-
C’est une piste que je connais très bien car je l’écoute régulièrement depuis plusieurs années… et je l’adore. L’Utopia propose une écoute nettement plus engagée, le solo de guitare du début de la chanson est extrêmement rythmé, ça monte, ça tape, ça raisonne, on entend clairement le jeu des cordes. Par contre difficile de trop monter le son, au risque de vite se fatiguer les esgourdes. Notamment à cause de la très grosse présence de résonnances des accords graves, quelle puissance !, c’est même trop à mon goût. Le Thekk calme clairement le jeu, l’écoute reste très dynamique et plaisante mais plus… naturelle. Les différents sons provenants du public sont très discernables avec l’Utopia, c’est épatant. La voix de Ben Harper arrive très tard et sa signature est particulière, pas très naturelle (l’acoustique de la salle et l’enregistrement) et en plus le chanteur chante avec « sa voix aigue », elle reste très belle malgré tout. Sur l’Utopia je la trouve à nouveau trop montante, ça accentue son manque de naturel, je dois baisser le son par rapport au Thekk. Sur ce dernier c’est nettement plus agréable, beaucoup moins d’emphase, il épure le signal. Aussi il écarte la scène sonore et il ajoute de l’air pour faire respirer tout ça et c’est bienvenu. L’Utopia ici fait une démonstration de sa magnifique technique, le Thekk me permet lui d’apprécier la musique et m’offre une représentation extrêmement cohérente et naturelle.
• For a While de Fenne Lily -Live at Festival n.6-
Une chanteuse avec un grain de voix très agréable et une tessiture plutôt grave, elle est accompagnée par quelques instruments (guitares électriques, violons, batterie) pour une restitution plutôt intimiste et douce mais pouvant monter en intensité par moment. Lors des passages calmes, la voix de la chanteuse est posée et plutôt douce avec un peu d’aigus et un accompagnement très léger des instruments. Ici le surplus de haut médium et d’aigus de l’Utopia offre une jolie douceur à la voix même si l’on perd un peu de sa texture. Par contre lorsque le message s’accélère et que la chanteuse baisse d’un octave, la moins grande aération de l’Utopia entraîne un message brouillon et une certaine fatigue qui m’oblige à baisser le volume. Enfin, la voix plus grave de la chanteuse est retranscrite avec nettement moins de beauté que par le Thekk. Ce dernier offre une interprétation plus légère et rigoureuse avec plus de lisibilité et un rendu inégalé.
• Stressed out de Kinna Grannis -The Living Room Sessions Vol.2-
Dans ce morceau la voix principale de la chanteuse est souvent accompagnée de deux autres voix très semblables mais à des tonalités différentes. La voix principale plus forte et plus centrée est donc rejointe par, à gauche une voix légèrement plus grave et à droite une légèrement plus aigue. Les trois voix sont plus discernables sur l’Utopia, grâce à son caractère plus résolvant, à sa plus grande dynamique et sa présentation plus frontale. Il y a plus de résonances sur les voix avec l’Utopia, plus de fatigue aussi, alors que c’est plus limpide et doux avec le Thekk. Bien que les voix soient mieux discernables avec l’Utopia, elles sont placées plus distinctement avec le Thekk, on augmente légèrement l’espace entre les 3 voix, et les deux voix des extrémités me semblent placées plus loin, plus écartées. Les voix sont plus complexes et texturées avec le Thekk, plus réalistes en fait. Sur ce même morceau, la guitare sèche est magnifique avec le Thekk, on distingue plus facilement chaque corde, et la résonance de la caisse. C’est plus subtil et texturé qu’avec l’Utopia. Sur ce dernier c’est plus lourd et plus rond, aussi il semble présenter la guitare plus en retrait mais c’est surtout que les voix sont plus projetées vers l’avant. La prestation globale de Thekk est clairement plus naturelle, plus agréable, plus émotionnelle !
• Sonata in A Minor,D.821 : III Allegretto – Franz Schubert par Anne Gastinel et Claire Désert, Label Naïve -Sonate Arpeggione-
L’arpeggione est une sorte de guitare violoncelle (à archet) inventée en 1823, soit une année avant la composition de cette sonate par Franz Schubert, c’est un instrument qui a eu une courte carrière due à la complexité de maîtriser ses 6 cordes. Ici c’est donc le Violoncelle d’Anne Gastinel qui le remplace, accompagné par le piano de Claire Désert. Le violoncelle est ici clairement prépondérant et mis en avant par rapport au piano. L’Utopia propose une interprétation plus engagée, plus dynamique alors que le Thekk propose plus de douceur et de souplesse. Avec le Focal, les deux instruments sonnent dans la tête et sont très proches alors qu’avec le Kennerton ils s’écartent en largeur et en profondeur ainsi que l’un de l’autre. La restitution en est ainsi plus aérée et il est plus facile de profiter du jeu de chaque instrument. J’aime beaucoup la texture et les détails du jeu du violoncelle proposé par le Thekk, on distingue clairement le frottement de l’archer sur les cordes et les vibrations de la caisse alors qu’avec l’Utopia, tout est beaucoup plus lissé. Le violoncelle sonne plus aigu sur l’Utopia mais ne paraît absolument pas mat sur le Thekk avec quelques belles envolées. Sur le piano ici, j’ai tendance à préférer (ce n’est pas tout le temps le cas) la douceur de la proposition du Thekk sur les aigus, qui sonnent moins métalliques. Les notes des deux instruments sont mieux détourées sur le Thekk. Globalement je préfère donc ici aussi l’interprétation du Thekk, plus nuancée, douce, subtile et aérée.
• Défiant par Charles Lloyd and the Marvels -Vanished Gardens-
J’adore cette musique, une sorte de jazz instrumental alternatif, c’est doux et dynamique à la fois, plein de nuances et de subtilités mais c’est extrêmement fluide et cohérent, le genre de musique qui pourrait à la fois m’endormir comme me donner envie de tapoter du pieds. Ici encore c’est magnifique sur les deux casques et ici encore je préfère la retranscription du Thekk avec plus d’aération, d’ouverture et de subtilité. Les timbres des instruments me semblent aussi plus naturels avec le Kennerton. L’Utopia présente un rendu plus engagé et plus incisif, mais trop frontal et trop fatigant pour ce genre de musique. Le haut du spectre y manque aussi d’un peu de douceur. Avec le Thekk c’est plus fluide, plus doux, la « scène » paraît nettement moins resserrée. Bon l’Utopia est quand même impressionnant de précision. Le câble argent y est probablement pour beaucoup !
https://www.youtube.com/watch?v=bEuPpgEFUko
• Paris par Souad Massi, feat Marc Lavoine -Best Of-
Cette musique c’est de la dentelle, une véritable poésie qui se veut une ode à la capitale, où se mêlent la voix douce et légère de Souad Massi à celle non sans douceur mais bien plus rauque de Marc Lavoine, accompagnées par des instruments aux sonorités orientales. Les voix sont plus frontales avec l’Utopia, une jolie présence bienvenue pour ce joli duo. La voix de Souad Massi est plus légère, fine et aigu alors qu’avec le Thekk elle est plus nuancée, lourde et texturée. Plus de texture et de poids aussi sur la voix de Marc Lavoine, avec un timbre plus naturel (une très légère métallisation avec l’Utopia). Les deux présentations des voix sont vraiment sublimes, plus de présence avec L’Utopia, plus de texture et de nuances avec le Thekk. Le jeu des instruments est plus dynamique et frontal aussi avec le Focal. Je préfère avec lui le jeu de l’instrument à corde de droite grâce à sa meilleure extension dans les aigus. Mais je préfère celui de gauche avec le Thekk pour sa sonorité moins métallique et plus franche. De même avec ce dernier la tension et la sécheresse des percussions me paraît meilleure. J’aime enfin la séparation des instruments présentée avec le Kennerton même si j’opte pour la belle dynamique proposée par le Focal. Pour finir, la prestation du Thekk me paraît meilleure : c’est beau, naturel et pas fatiguant, je n’ai pas l’impression que l’interprétation soit démonstrative, même les voix absolument magnifiques restent subtiles…
• Shake par Jess Cook -one world-
Une musique à l’ADN hispanique, très dynamique et rapide, où se mêlent la prestation de nombreux instruments aux caractères marqués en même temps. Mais grâce à un très bel enregistrement, tout reste très limpide et discernable. L’Utopia, plus rapide et plus dynamique, proposant plus de sub-basses aussi, rend les passages acoustiques plus intenses et prenants. La reproduction du Thekk est très bonne aussi mais l’Utopia est clairement dans son domaine de prédilection ici.
• Limehouse blues de Arne Domnerus -Jazz at the pawnshop-
L’Utopia, du fait de son approche plus frontale, présente le tout avec un rendu plus intimiste, ce qui colle bien avec ce type d’enregistrement, style petit cabaret à l’ambiance feutrée. Sur le Thekk on écarte un peut tous les pupitres, ce qui permet au passage de mieux en profiter. Les différents sons d’ambiance, évidemment très présents avec l’Utopia, sont parfaitement discernables aussi avec le Thekk. La proposition du Thekk est superbe à mes oreilles, c’est précis tout en étant doux, aéré mais musical, les timbres semblent justes, en tous cas naturels. Un savant équilibre retranscrit ici par le casque russe. Petit clin d’œil au xylophone qui, à 2 minutes 25 secondes, sonne merveilleusement bien sur le Kennerton, c’est tendu et doux à la fois, harmonieux, musical au possible.
[nextpage title= »La Conclusion »]
J’ai toujours eu du mal avec l’assertion selon laquelle la fonction d’un casque serait de laisser s’exprimer la musique de façon naturelle et directe. Comment peut-on savoir comment la musique devrait sonner ?
Cependant c’est le sentiment que me procure le Thekk comparé à l’Utopia, l’impression qu’il en fait moins… mais dans le bon sens du terme, c’est à dire de manière plus subtile. Tout semble plus naturel, moins fatigant, plus fluide. Ce casque est un exemple d’homogénéité et de cohérence.
En soi je pourrais vivre avec un seul de ces deux casques et en être très content, mais avec l’Utopia j’aurais parfois un regret au niveau du clamping, ou un autre avec des basses trop présentes sur certains enregistrements, parfois encore l’impression que le message manquerait d’un peut d’aération, sinon enfin l’impression que les voix manqueraient de cette texture et de ce grain si important pour moi…
Alors qu’avec le Thekk, la musique peut défiler pendant des albums et des albums et me donner la banane sans jamais me fatiguer (que ce soit pour le son comme pour le port) ni me frustrer. Sur une comparaison directe, le Thekk à certaines carences techniques évidentes, l’Utopia en a d’autres.
L’Utopia est réellement un très grand casque avec des qualités audio exceptionnelles, il est une véritable vitrine technologique et rien que pour cela il est difficile pour moi de m’en séparer, en plus il est capable de m’offrir beaucoup d’émotions…
… Mais à ce jeu-là c’est clairement le Thekk qui l’emporte dans mon cœur. Et puis toujours cette magie Kennerton qui s’exerce sur moi, avec ce design atypique, ces cups en bois exotique, l’impression de posséder un casque unique…
J’ai vraiment l’impression d’avoir trouvé avec le Thekk mon casque référence, celui qui (pour le moment) ne me fait pas ressentir la nécessité d’aller chercher mieux (je ne ressens d’ailleurs pour le moment aucun besoin de l’égaliser…). Merci Kennerton pour ce fabuleux casque qui me correspond à 100 %.
Post Scriptum
Si je voulais caractériser l’Utopia en quelques mots :
- Précis
- Rapide
- Résolvant
- Dynamique
- Démonstratif
Et le Thekk :
- Maîtrise
- Naturel
- Équilibre
- Émotion
- Confort
J’espère que mon retour pourra en aider certains sur l’interminable et tortueux cheminement « hifiste ».
Merci pour ce test évocateur !.
Merci à toi pour la relecture (et à Loco pour le gros travail de l’ombre sur cet article).
Wow, encore une fois bravo pour ce test ultra complet et très agréable à lire. Merci !
Merci bien, s’il est agréable à lire je suis très content.
Félicitations Synystrale pour ce comparo opposant deux casques de haute volée ! Merci c’est éclairant.
Avec grand plaisir !!!!
Merci pour ce beau comparatif, très plaisant à lire.
Et plaisant à écrire (et à réaliser ^^). Merci.
juste
bravo….
émotion et naturel,
c ‘est ce que je retrouve dans l’écoute du thridi et que je n ‘ai pas trouver sur le focal clear
alors ton test me parle en effet….
Merci !!!!!!!!
Super content que tu t’y retrouves Klennex, en effet sur ces critères là, le Thekk et le Thridi sont bien des Kennerton…
Comparaison très fouillée, très détaillée ; après sa lecture, le seul commentaire à faire est « à mes oreilles ». J’ouvrirais mon museau après, d’autant plus que j’écoute uniquement du classique.
Un détail m’a interpellé cependant , moi « qui vient » de chez Sennheiser avec une préférence nette pour les sons aérés et soyeux : c’est le cas du Kennerton. J’ai écouté l’Utopia, pas suffisamment certes, mais je l’ai trouvé plus incisif.
HD820, Thekk, Utopia ; aucun casque n’est supérieur à l’autre, c’est une question de préférence auditive. Aucun mot ne peut s’y substituer.
Bonjour Robert,
En effet l’utopia est un casque que je qualifierais aussi de très incisif (Mon image du scalpel).
Je n’ai jamais écouté le HD820 donc je m’abstiendrai d’en parler mais en ce qui concerne le Thekk et l’Utopia, en effet impossible de dire que l’un est meilleur que l’autre (sauf sur des points de détail à la rigueur).
Pour quelqu’un comme toi qui n’écoute quasiment que du classique, j’aurais en effet tendance à dire que ce comparatif est à prendre avec des pincettes tellement ce type de musique est particulier.
Ou sinon lire entre les lignes et piocher seulement les caractéristiques qui nous intéresse.
Charles
En quoi le classique est à part? J’écoute peut-être des fois 80% de « musique classique » en volume, et pourtant j’ai du mal à imaginer ce que pourrait-être un casque « fait pour le classique »… Musique de chambre, musiques anciennes, piano en studio, concert, orchestre, choeur etc. C’est tellement vaste. J’attends, peut être à tort, d’un casque qu’il me réjouisse quelque soit la musique, qu’il puisse faire vibrer du jazz moderne à la limite de l’électro ou du R&B comme une cantate de Bach…
C’est exactement ce que j’attends aussi car pour le moment je n’ai ni les moyens ni l’envie de collectionner les tres bon casques… donc je veux un casque qui me correspond au mieux sur tout ce que j’écoute, l’avantage en effet c’est que mes écoutes ne couvrent pas du tout l’ensemble des styles musicaux…
Pour le classique, je fais peut être un raccourci trop rapide, en effet c’est plutôt vaste comme style musical…
Il n’empêche que j’ai trop rarement pris du plaisir avec du classique car la restitution produite par mes enceintes ou mes casques n’est souvent pas au diapason de la qualité de restitution sur du jazz, de l’acoustique ou du vocal en général.
Je suis pourtant très à l’écoute des suggestions de bons enregistrement faites par les forumeurs (j’utilise Qobuz)…
J’en déduis donc (peut être à tord) qu’il est plus compliqué pour un casque ou des enceintes de reproduire la dynamique d’un orchestre de 100 musiciens, ou encore la richesse harmonique d’un duo de piano et violon ou enfin l’ambiance d’une pièce d’opéra…
Je rappel que je suis audiophile avant d’être mélomane et donc que J’ai toujours beaucoup de mal avec des messages trop brouillons, manquant de dynamique et d’air, avec des aigus trop agressifs…
Voilou !
Exact Carducit, nous créons des catégories musicales adaptées à nos préférences dont les chois s’enracinent dans un mystère qu’aucune pensée ne peut franchir, la nôtre comprise.
Il existe une multitude d’associations de matériel d’écoute pour cette raison. À force d’échanger et d’écouter les aînés, je n’ai pas de réponse sur ce que je dois acheter précisément, mais sur comment prioriser mes choix.