Unique Melody Mini MEST – les petits mutants venus de Chine

CharlesM vous propose aujourd’hui de découvrir les Mini MEST de Unique Melody. Petit frère des acclamés MEST, seront-ils à la hauteur des attentes ? A vous de le découvrir.

 

 

Tout d’abord, nous tenons à remercier Unique Melody pour le prêt de ces intras le temps de la review, c’est toujours un plaisir de pouvoir essayer des nouveautés. Mon retour traduit mes impressions au regard de mon parcours et de mes attentes audiophiles.

 

Présentation Technique

Spécifications

 

– Écouteurs universels ou customs à 4 Transducteurs -> 3 Armatures Equilibrées (BA) ouvertes (1 pour les aigus, 1 pour le médium et 1 pour les basses) et 1 driver pour la conduction osseuse

– Sensibilité (100Hz) – 113 dB/mW

– Impédance (100Hz) – 23 Ω

– Connectique et Câble : 2 pins 0,78, amovible en cuivre plaqué argent, fiche jack 2,5 ou 3,5 mm au choix

– Site web : https://www.uniquemelody.co/

 

L’originalité du produit par rapport à ses pairs, c’est un driver de conduction osseuse, censé apporter son petit grain de sel dans la reproduction des médiums, des voix et des aigus.

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Par rapport à son grand frère, le MEST, on perd ici le Driver Dynamique (DD), les 2 drivers Électrostatiques (EST) et 1 BA. On est donc sur un hybride, et non plus un « quadrybride ».

En terme de positionnement tarifaire, c’est l’une des paires les plus abordables de Unique Melody proposée à 599 USD en ce moment. Ce qui reste un montant important au regard du marché actuel, bien que certains modèles dépassent maintenant allègrement les 3000 USD.

 

La Conduction Osseuse

 

C’est évidemment la nouveauté apportée par la famille MEST. Je n’ai pas réussi à mettre la main sur une vue éclatée du Mini MEST, mais voici le grand frère MEST pour illustration :

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On voit donc que le driver de conduction osseuse se situe sous la faceplate. Les vibrations se font donc du driver, vers la faceplate, ce qui entraine des vibrations au niveau du shell en fibre de carbone et enfin l’oreille.

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En terme de ressenti, il ne faut pas s’attendre à ce que les vibrations des intras soient celle d’un smartphone qui reçoit un appel. On est vraiment sur quelque chose d’hyper léger, les vibrations sont bien sûr invisibles à l’oeil nu.
J’ai essayé de poser les intra sur une soucoupe flottant sur l’eau : aucune trace d’onde. Bref vraiment difficile de rendre compte de ces vibrations physiques.

Il faut insérer les intra dans son oreilles pour ressentir l’apport de ce conducteur. Ca reste très léger mais on ressent effectivement ces petites ondes, pour un son qui semble parfois sortir comme une légère vibration dans une zone entre le haut de la mâchoire et le tympan. Pas désagréable, mais pas agréable non plus.

 

Packaging

 

Les Mini MEST arrivent dans une boite en carton tout ce qu’il y a de plus discrète :

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A l’intérieur, tout ce qu’il y a de plus classiques. On note tout de même une petite pochette de transport vraiment très pratique et jolie, designée par Dignis (et oui quand même) :

 

Avec notamment un séparateur d’espace à l’intérieur, vraiment parfait pour éviter que les intra s’entrechoquent et les éclats indésirables sur les shell :

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Le câble fourni est correct sans plus. Les finitions ne sont pas top et le tressage est un peu lâche. Je l’ai reçu en 2.5mm mais il est disponible en 3.5mm également à la commande.

 

Aspect Extérieur

 

J’aime bien la finition fibre de carbone des intras UM. Donc je ne suis pas très objectif ici mais la couleur bleutée est vraiment sympa.

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Les shell sont relativement petits, ce qui permet un fit au creux de l’oreille de très bonne facture dans mon cas. A noter qu’il est nécessaire d’avoir un fit permettant une zone de contact maximale entre le shell et le pavillon de l’oreille pour que la conduction osseuse fonctionne à plein.

Enfin, les connecteurs sont de type « QDC », ma première expérience avec ce type de connecteur. Je n’ai aucun câble QDC mais un 2 pin standard fonctionne très bien, je n’ai eu aucun soucis à changer les câbles avec les mini MEST.

 

Matériel de Test

 

Je pensais réaliser toute la review sur le LPGT. Il est malheureusement reparti en SAV assez rapidement. Les écoutes ont donc été faites majoritairement sur le QLS QA361, puis sur le DX220Max.

Côté câble, j’ai utilisé alternativement le Stormbreaker de Empire Ears (un PW Audio 1960 2w) et différents câbles KBear (de l’argent, du cuivre, du hybride, de l’OCC etc.). Autant couper le suspense tout de suite, je n’ai pas senti de différence particulière sur ces intras entre les différents câbles.

Pour les tips, je suis parti sur les Whirlwind. Ceux qui donnaient donc pour moi la meilleur adhérence entre le shell et le pavillon. J’ai testé les Final Audio et les Xelastec mais je perdais en zone de contact, donc la conduction osseuse était limite inopérante.

Enfin pour les comparaisons, les intras que j’ai le plus dans les oreilles : U12T et Flamenco. Une bonne gamme au dessus des Mini MEST donc, au moins d’un point de vue tarifaire. J’ai pu comparer également avec des Campfire Audio Lyra (premiers du nom), qui eux sont en dessous en termes de gamme.

 

Ecoutes et Ressentis

 

Unique Melody indique que les Mini MEST sont plutôt adaptés aux catégories musicales suivantes : OST, Pop/Soul/Jazz/Blues/Rock et Acoustic/Classic.

 

J’ai donc immédiatement mis du rap sur le QLS et, première surprise, je ne suis pas resté sur ma faim.

Que ce soit sur du Dr Dre, du Cypress Hill, du Mobb Deep ou du Lil Jon, les Mini MEST délivrent des très bonnes attaques de basses. Il y a de l’impact, c’est vraiment pas mal pour du BA. On a un decay est un peu long, c’est vrai, du coup les basses ne sont pas aussi chirurgicales que sur les U12T. Ca donne parfois l’impression d’avoir des basses un peu grasses et baveuses alors que ce n’est pas l’intention des morceaux, mais cela reste très acceptable.

Aucun problème de sibilance sur les aigus en revanche, ça monte haut mais cela reste fin sans déborder et sans douleur. Bref une bonne découverte de ce côté là !

A noter que pour du son mal mixé / de mauvaise qualité, les Mini MEST s’en sortent très bien. Ca ne fait pas mal aux oreilles, contrairement à certaines paires d’intra qui font un massacre et sont sans pitié avec les mauvais mixages.

Le constat est le même sur du RnB contemporain, on rentre bien dans la musique. Ce ne sont pas les intra les plus jouissifs, attention, mais ils s’en sortent de manière plus qu’honorable sur ce genre de musique.

 

Mesures de Crinacle : Mini MEST (en vert) et U12T (en bleu).

courbes

 

Bon, passons à des écoutes cœur de cible des Mini MEST, avec quelques morceaux choisis et mon ressenti pendant ces écoutes (sélection représentative des différents résultats d’écoute ce dernier mois)

 

Cannonball Adderley – Autumn Leaves

 

C’est pas mal, les timbres sont justes sur les différents instruments, il n’y a pas d’erreur d’appréciation. On est sur une écoute qui ne relève pas du monitoring, c’est un peu enjoué sur certaines fréquences, cf. le graph ci-dessus. Mais pour autant, on ne tombe pas dans la caricature. On obtient une écoute juste avec une touche de gras sur les cuivres, juste de quoi donner un caractère un peu musical par rapport à une écoute clinique.

La scène relativement large, le sax rend plutôt bien avec une belle vivacité et des aigu fins, jamais gênants. Ca monte haut quand il le faut (1min43). En revanche, la basse semble un peu timide à droite.

On a une plutôt bonne séparation des instruments et un détourage correct. Ce n’est pas l’intra le plus technique mais les performances sont très respectables.

Léger bémol pour moi, on est un peu loin de la scène – trop à mon goût malheureusement. Ce n’est pas une écoute contemplative mais on n’est pas à côté des musiciens comme avec les Flamenco par exemple.

 

Joel Grare – Paris Istanbul Shangai

 

On retrouve le même caractère que sur le précèdent morceau. La largeur de scène est plutôt dans le haut du panier mais on se sent encore un peu éloigné des musiciens. La reproduction des différents instruments est vraiment bonne, on a de l’espace entre les sources sonores, on se les représente bien dans l’espace, bravo !

Sur ce type de morceau, on atteint les limites techniques sur le retranscription des détails, l’effleurement du tam tam est comme le souffle d’un homme au lieu de percevoir le léger grain de la peau d’animal tendue sur l’instrument.

En faisant une écoute comparative avec des modèles plus haut de gamme je pense qu’on est dans le très bon rapport qualité prix pour ces intras. Comme quoi, pas besoin d’avoir 20 drivers pour satisfaire son auditoire (m’enfin on le savait déjà avec les mono driver ou les Sony)

 

Ali Farka Toure & Ry Cooder – Talking Timbuktu

 

Les jeux de cordes sont bien retranscrits, notamment dans les hauts médiums. Ce sont des morceaux relativement « simples » d’un point de vue masse orchestrale, car ils ne font intervenir que 2 instruments et une voix. Toutefois, quasi tout le spectre fréquentiel est exploité. L’attention de l’auditeur est donc concentré sur les guitares, comme si on zoomait sur les mains des musiciens. L’écoute est de plutôt bonne facture avec un bon écart entre Ali Farka Toure et Ry Cooder.

On pêche un peu sur 2 aspects à mon goûts :

1/ Les infras basses sont globalement trop timides. Ca devrait vrombir dans les oreilles sur certains passages avec les fréquences les plus basses, et on a avec les Mini MEST une reproduction mono BA trop juste de ce côté là.

2/ Plus à la marge, l’écoute manque un peu de détails et de raffinement sur les sensations de pincement des cordes

 

Morceaux Divers (Eagles, Keb Mo, Amy Winehouse, Etta James etc.)

 

J’apprécie beaucoup les voix sur ces intras. Ca sait être suave quand il le faut, avec un grain de chaleur qui nous envoûte sur certains morceaux. La guitare de Keb est au top, avec le pincement des cordes et le grattage des cordes très bien reproduit. Etta James ne nous crie pas dans les oreilles, c’est juste comme il faut pour nous mettre dans la musique.

Au risque de me répéter, le seul petit défaut pour moi c’est l’éloignement par rapport à la musique. Keb semble un peu lointain, on voudrait qu’il se rapproche et nous susurre dans l’oreille.

J’ai écouté un peu de classique également (pas mon genre de prédilection – pas de symphonie) et je n’ai pas ressenti de manque particulier sur les sonates piano de Schubert ou sur les suites pour violoncelles de Bach. Le Mini MEST est à l’aise partout !

 

Alors vous allez me dire, quid de la conduction osseuse ? Et bien je trouve l’apport tellement minime que je ne juge pas nécessaire d’en parler plus que cela dans mon retour. A dire vrai, j’aurai même pensé que l’impact de ce driver agissait dans les basses et le bas médium, et j’ai plutôt eu le sentiment de le ressentir de manière légere dans le haut médium et les aigus.

 

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Conclusion

 

Si je devais résumer en une phrase les Mini MEST je dirais « des intras sans prétention qui cachent bien leur jeu ».

Le packaging est basique mais vraiment efficace (magnifique pochette Dignis), avec un joli shell bien compact et un fit excellent.

Côté son, j’ai trouvé les Mini MEST plus universels que ce que la présentation de la marque prétend. Ils se drivent très facilement, passent tout correctement et ne nécessitent pas un câble extravagant pour être à la hauteur. Vous avez une belle scène bien large, des basses avec de l’impact malgré un BA, des aigus fins et bien dimensionnés et un niveau de détails tout à fait correct. Une belle réussite dans cette gamme de prix. Par contre, ne vous attendez pas à tomber de votre chaise avec la conduction osseuse, l’apport est marginal.

Deux petits bémols pour moi, on est sur une écoute plutôt contemplative, et sur des écoutes attentives, les limites techniques se font ressentir.

Si le grand frère MEST couvre ces quelques lacunes, il doit indubitablement venir titiller le Haut de Gamme.

 

 

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