[Test] L’ampli de puissance « 20 watts »

En exclusivité, les testeurs de Tellement Nomade ont pu mettre la main sur le prototype d’un amplificateur de puissance « 20 watts », prototype déjà tellement abouti et tellement prometteur que nous avons souhaité en publier le test, en deux parties. Nous sommes un peu en dehors de notre scope habituel, ce qui explique pourquoi l’article est publié un mercredi plutôt qu’un vendredi.

Le marché du haut-de-gamme en haute fidélité est en constant changement. Chaque jour ou presque de nouveaux acteurs présentent des appareils tantôt révolutionnaires tantôt traditionnels, mais, très souvent, retranscrivant l’amour et la passion que leurs concepteurs ont pour la reproduction musicale. Le 20watts s’inscrit totalement dans cette mouvance, mais, sur beaucoup d’aspects, il va plus loin. Voyons pourquoi.

 

Dès l’ouverture du boitier – réalisé en résine pour réduire les vibrations du métal (certaines études récentes montrent que les boitiers conçus en tôle présentent des fréquences de résonance néfastes à la production de signaux sonores) et transparent pour pouvoir admirer le travail réalisé – on se rend compte du sérieux de la conception, à la fois innovante et traditionnelle.

Détail de l'amplificateur

Un copieux transformateur toroïdal occupe le fond de l’appareil, au plus près de la connectique électrique. Il est à noter d’ailleurs qu’ici, il n’y a pas une vulgaire embase IEC, mais un câble captif de haute qualité : le concepteur a préféré imposer sa liaison électrique qualitative plutôt que laisser le choix à l’acheteur. On pourrait critiquer ce choix, mais au vu des résultats d’écoute, ne boudons pas notre plaisir pour des considérations de ce genre. Il est à noter, par ailleurs, que le raccordement électrique est fait au moyen d’un étrange boitier clos qui ne porte aucune mention. Seulement 4 vis apparentes qu’on nous a demandé de ne pas toucher. Il pourrait s’agit là d’un filtre secteur très évolué et permettant de personnaliser ou d’adapter les valeurs de filtrage… L’appareil étant encore au stade du prototype, on comprendra aisément la discrétion de l’ingénieur sur ses trouvailles, peut-être pas encore brevetées !

Les circuits électriques sont séparés et on voit très nettement un parti pris d’isolation des postes qui n’est pas pour nous déplaire : à l’instar des productions des plus grands noms de l’électronique (Nelson Pass, si tu nous lis…), on trouve deux circuits séparés pour le filtrage et l’amplification.

Mais là encore, parler de « circuit » est extrêmement réducteur : il y a bien des circuits imprimés (une seule couche, pistes larges, comme nous les aimons pour réduire le niveau de bruit) mais on retrouve un superbe câblage en l’air et des composants discrets, dans un montage assez proche de ce que peuvent proposer les meilleurs artisans japonais, comme Leben, et très éloigné de la mode du recours à des circuits intégrés qui peuvent certes apporter de bons résultats (toute solution est bonne à prendre si elle est bien réalisée et nous ne sommes pas sectaires) mais manquent énormément de noblesse, de panache !

Le filtrage, ainsi, est simple mais efficace et effectué au moyen de deux imposants condensateurs auxquels on a adjoint un ingénieux dispositif antivibratoire. L’amplification, elle, est de type « single ended », comme les plus beaux des amplificateurs à tube et si sa puissance est, nécessairement, limitée, nul doute que ces 20 watts sont des vrais watts chargés d’émotions, à l’opposé de ces électroniques qui affichent 1000 watts, parfois plus, mais les délivrent dans une sécheresse, un dénuement de sentiments, qui forcent assez souvent à écourter les écoutes.

Dans une démarche jusqu’au-boutiste, sans compromis ni concessions qui n’est pas sans faire naître chez nous quelques larmes tant elle est belle et pure, le concepteur a souhaité imposer également le câble d’enceinte, directement soudé à la carte d’amplification pour éviter une perte de qualité due à des raccords mal faits et pour se soustraire à la compromission de borniers « tout venant ». Certes, cela pourra amener à quelques compromis sur le placement des enceintes, eu égard à la longueur dudit câble, mais nul doute que tout audiophile passionné saura mettre ses doutes dans sa poche, et son mouchoir par-dessus et se plier à ce qui n’est, au final, qu’une hygiène audiophile de la plus grande noblesse.

Détail de l'amplificateur

Quand on fait le bilan de cette conception, qu’on prend en compte le fait que le câble secteur ET le câble d’enceinte sont fournis, qu’on précise – parce que cela doit être fait ! – que la construction de cette petite merveille est entièrement réalisée en France, de manière artisanale, dans la charmante petite ville de Challans, en Vendée, on a de quoi être estomaqué par le prix de l’appareil : 600€, seulement. Chapeau, monsieur, et merci pour cette passion que vous transmettez au travers de vos merveilles d’électronique.

[Retour demain pour les mesures, les comptes-rendus d’écoute et les impressions sonores.]

16 thoughts on “[Test] L’ampli de puissance « 20 watts »”

  1. Vous avez prévenu le concepteur/fabricant de la mise en évidence de son produit sur le blog? Peut être un nouveau partenariat?

    1. MrBitchy est sur le coup, il cherche un traducteur français/vendéen pour initier la discussion.

      1. Je pense surtout que conflit d’intérêt il y a : combien as-tu été payé pour présenter un tel panégyrique ?!

        1. Je m’insurge ! Ce texte est parfaitement objectif. Je n’ai rien reçu comme cadeau et le fait qu’on m’ait livré aujourd’hui ce dac msb Diamond est une pure coïncidence.

  2. Ca dépote ce bouzin. A quand la sortie dans les bacs?

    Et l’an prochain, vous testez la version portable?

  3. Je vous rassure : TN vient de s’en porter acquéreur par mon intermédiaire. Le paiement via Paypal est parti à l’instant.

    H.

  4. Un ampli d’un rafinement sonore incomparable,
    Un monstre de puissance qui exploitera les moindres détails que le DAC sera à même de livrer en entrée analogique.
    Le comple de l’ergonomie est de pouvoir faire fonctionner l’ampli couvercle retiré pour admirer les composants discrets « intégrés »

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